Présentation du projet
La gestion mentale est une pédagogie des moyens d’apprendre dont le découvreur est Antoine de La Garanderie. Ce projet vise la formation et le suivi d’enseignants afin d’initier et d’encourager l’utilisation de la gestion mentale sur le terrain (en classe, en entretien individuel).
Initier des enseignants à la gestion mentale qu’ils pourront mettre au service des élèves dans le cadre des cours et/ou d’entretiens individuels (remédiation, PIA).
Organiser un suivi pour les enseignants en formation afin de les encourager et de les accompagner dans l’utilisation de cette pédagogie sur le terrain.
Mettre en place la vidéo-formation.
Créer un système de réseau et de partage entre les enseignants initiés à la gestion mentale, au sein d’un même établissement et entre enseignants d’écoles différentes, pour qu’ils puissent développer et mettre en commun des outils pédagogiques.
Réaliser une évaluation continue du projet pour pouvoir le réajuster, en fonction des attentes des enseignants et des contraintes éventuelles liées au fonctionnement des établissements scolaires concernés.
Acteurs – Moyens
Les directions des 28 écoles participant au projet (zone 10 de Charleroi):
qui dégagent les 20 heures NTPP pour le détachement de Virginie Matthews;
qui permettent, depuis le confinement (mars 2020), à Stéphanie de Lamalle (coordinatrice zonale) de tisser des liens étroits de collaboration entre les différents projets pédagogiques de la zone (la gestion mentale à laquelle s’est greffée la motivation avec Virginie Matthews, l’Education au choix et la cellule orientante avec Isabelle Lejeune (qui a pris le relais de Stéphanie Gilbart).
L’ensemble des enseignants engagés dans le projet (plus de 510 depuis le début en septembre 2014).
L’IFEC (anciennement Cecafoc) qui coordonne le côté administratif du détachement de Virginie Matthews, formatrice en gestion mentale et enseignante en sciences économiques et qui organise quelques formations à la gestion mentale avec Hélène Ledent, Donatienne Colyn et Marleen Vanoverschelde, formatrices en gestion mentale; il a également financé 3 capsules de vidéoformation en 2016-17.
IF Belgique qui a permis la réalisation de 6 capsules de vidéoformation en 2017-18.
Remarque: François Saucin, initiateur et coordinateur du projet en tant qu’animateur régional Rond-Point, est désormais retraité.
Pérennité: le projet entre dans sa 11e année!
Le projet a été mis en place dès le début d’année scolaire 2014-15 (initiation et suivis pour 60 enseignants dans 14 écoles).
Il a été renouvelé et étendu l’année scolaire qui a suivi (2015-16: initiation ou approfondissement et suivis pour 77 enseignants dans 14 écoles).
Il a continué de se développer en 2016-17 (initiation ou approfondissement ou pratique du dialogue pédagogique de classe ET suivis pour 89 enseignants dans 18 écoles).
En 2017-18, 93 professeurs se sont engagés dans le projet (54 commencent une initiation!) et 2 écoles supplémentaires ont rejoint les 18 de l’année précédente. Une formation supplémentaire au dialogue pédagogique individuel est proposée aux enseignants intéressés hors temps scolaire (fin août 2018 et 2 mercredis après-midi pendant l’année).
En 2018-19, avec une école en plus, ce sont 116 enseignants qui se forment, dont 55 qui ont débuté un niveau 1. Le niveau supplémentaire sur le dialogue pédagogique individuel a bel et bien commencé fin août avec 8 participants.
En 2019-20, 2 écoles supplémentaires ont rejoint le projet. 54 enseignants ont commencé leur premier niveau, 51 ont poursuivi leur formation en niveau 2, et 30 en niveau 3.
De plus, une école se lance dans un projet inédit, dont l’idée a germé dans le cadre d’une CAP (Communauté d’Apprentissage): l’équipe d’enseignants qui donne cours en 2e degré de l’option services sociaux a décidé de mettre en place dès septembre une série d’outils pédagogiques communs, dont certains s’inspirent de la gestion mentale. Une manière de transférer les acquis de formation qui remplit plusieurs missions (liste non exhaustive):
vérifier l’efficacité de cet usage commun sur l’apprentissage des élèves;
renforcer la motivation intrinsèque des profs et des apprenants;
avoir un projet précis pour le temps hebdomadaire de travail collaboratif.
En 2020-21, 41 enseignants rejoignent le projet en niveau 1. 53 poursuivent leur formation en niveau 2. Les directions ont souhaité que nous fassions une pause concernant le niveau 3, et que nous proposions autre chose. Avec Hélène Ledent, nous avons donc décidé d’organiser un suivi intra-école, dont vous pouvez lire les détails ci-dessous. 90 professeurs issus de 20 écoles s’y sont inscrits.
En 2021-22, 58 enseignants commencent un niveau 1, 29 poursuivent un niveau 2, et 50 s’engagent dans un niveau 3. 24 écoles sont concernées. Nous poursuivons également nos journées de suivis intra-écoles puisque le confinement a perturbé leur agenda et que nous en avons reporté une série pour cette année. Tous les autres types de suivis se poursuivent par ailleurs, afin de continuer à encourager le transfert de la gestion mentale dans les pratiques pédagogiques des professeurs formés.
En 2022-23, ce sont 42 professeurs qui s’engagent dans la découverte de la gestion mentale en niveau 1. 47 poursuivent en niveau 2 et 24 en niveau 3. Nous réouvrons le suivi motivation et gestion mentale à une quinzaine d’enseignants, et poursuivons le travail entamé les années précédentes avec 30 motivés. Avec, cerise sur le gâteau, la venue de Daniel Favre (qui a écrit le livre “Cessons de démotiver les élèves. 20 clés pour favoriser l’apprentissage”, Dunod, 2020), le 24 mars 2023. Plus de détails sur cette future rencontre dans les articles à venir du blog.
En 2023-24, 53 enseignants venant de 19 écoles de la zone (dont deux nouvelles qui rejoignent le projet) vont commencer un niveau 1. 34 poursuivent dans un niveau 2. Et 30 terminent leur parcours avec le niveau 3. Par ailleurs, nous continuons notre travail de réflexion sur la motivation car les enseignants qui ont eu la chance de rencontrer Daniel Favre en mars 2023 souhaitent un suivi. D’autres vont commencer la découverte de ces clés pour favoriser l’apprentissage. L’offre de formation se diversifie à nouveau car nous proposons une réactivation aux enseignants qui le souhaitent, et deux journées pour lier le geste mental d’imagination et l’Education au choix. Enfin, 2023-24 est une année anniversaire puisque cela fait 10 ans que le projet de formation et de suivi en gestion mentale est en route et prospère.
En 2024-25, 25 enseignants (de 12 écoles) se sont inscrits pour découvrir la gestion mentale. 41 ont commencé le niveau 2, ils viennent de 19 écoles, et 17 approfondissent la pratique du dialogue pédagogique de groupe (cela concerne 12 écoles). Comme l’année passée, nous continuons nos formations et suivis basés sur l’approche de la motivation par Daniel Favre en montrant ses complémentarités avec la gestion mentale. Cela intéresse 46 enseignants provenant de 14 écoles. Nous proposons à nouveau de relier l’éducation aux choix et le geste mental d’imagination afin d’outiller les professeurs à entrainer la créativité de leurs élèves pour la mettre au service de leur orientation.
L’équipe de formatrices en gestion mentale s’étoffe puisque Donatienne Colyn et Marleen Vanorverschelde nous ont rejointes, Hélène Delvaux et moi. C’est grâce à l’IFEC qu’elles peuvent nous accompagner cette année scolaire.
Par ailleurs, deux écoles (l’Institut Sainte-Marie de Châtelet et l’IET-Notre-Dame de Charleroi) se lancent dans le projet de créer une classe pilote en 1ère commune, avec des enseignants volontaires et d’accord d’utiliser, en classe, des outils pédagogiques communs (issus de la gestion mentale, de l’éducation aux choix et de l’enseignement explicite) afin de se préparer à l’arrivée du Tronc Commun en 26-27. Nous publierons un article pour en dire plus dans le courant de l’année scolaire.
Enfin, le 14 février 2025, nous fêterons les 10 ans des projets gestion mentale et éducation au choix avec une journée événement dont vous aurez des échos sur ce blog.
Année scolaire 2024-2025
Pierre-Paul Gagné et Normand Leblanc (co-auteurs, entre autres, de l’ouvrage: “Moi, je fais de l’Oupsologie“, Chenelière Education, 2023) partagent dans un Genial.ly une série d’outils intéressants pour penser dont certains sont téléchargeables en format PDF.
Il s’agit d’un segment du Guide Référentiel Métaco Cerveau : “un espace numérique de partage à l’intention des intervenants intéressés par le développement des compétences exécutives et métacognitives des apprenants.”
Comme la gestion mentale permet de mettre des mots sur ce qui se passe dans notre tête d’apprenant, cette série d’outils concrets est riche d’idées pour apprendre à penser aux élèves ou à “observer ce qui se passe entre les deux oreilles de l’apprenant” (PP Gagné, lors d’une conférence en ligne organisée par Manabi (organisme français de formations pédagogiques) le 14 mai 2025).
Cela peut outiller les enseignants dans l’entraînement aux compétences transversales du Tronc Commun, dont la très générale “apprendre à apprendre”.
Vous pouvez explorer les ressources dans la présentation Genial.ly intégrée ci-dessous.
Jonathan a suivi les 3 niveaux de formation en gestion mentale avec Hélène Delvaux et moi-même. Il nous a dit à plusieurs reprises que cette approche pédagogique avait été une révélation pour lui, autant dans sa profession que dans sa vie personnelle. Il a accepté de répondre à quelques questions et nous a autorisées à publier ici son témoignage dans lequel nous avons choisi des extraits. Nous le remercions vivement pour ce partage!
En somme, si nous comprenons bien, la gestion mentale a servi de déclencheur à un changement par rapport à tes élèves et par rapport à toi-même. Nous aimerions comprendre en quoi elle a été un déclencheur ?
La gestion mentale m’a permis de comprendre mon propre fonctionnement qui, pendant plus de 30 ans, a été une entrave dans mes apprentissages à l’école. Je n’entrais pas dans le carcan scolaire et ne parvenais pas à étudier et travailler à la manière des professeurs qui travaillent généralement uniquement par le biais du visuel et de l’auditif. Lorsque la GM m’a permis de comprendre que je fonctionnais autrement, cela a été une révélation. J’avais besoin de vivre, d’expérimenter ce que j’apprenais mais je ne m’en étais pas réellement rendu compte avant que la GM pose des mots sur mes pratiques. Depuis, j’ai pu adapter ma manière de donner cours en explicitant mes propres manières de faire aux élèves mais aussi en diversifiant les pratiques : visuelles, auditives, kinesthésiques mais aussi en utilisant le ressenti, les émotions à des fins pédagogiques.
Ce dont Jonathan nous parle ici, c’est de la découverte de sa manière de comprendre le monde et lui-même. En gestion mentale, trois lieux d’accueil du sens ont été identifiés par les recherches menées par Antoine de La Garanderie et celles et ceux qui ont poursuivi ses travaux après son décès. Un ouvrage récent documente et illustre ces lieux d’accueil que sont l’espace, le temps et le mouvement (et/ou les ressentis corporels): vous pouvez en découvrir une présentation dans l'article paru le 16/10/2023 intitulé "un troisième lieu de sens exploré: le mouvement (en plus de l'espace et du temps). 🔻
Comment ton regard a-t-il changé sur tes élèves grâce à la formation en GM? Peux-tu donner l’un ou l’autre exemple concret?
Grâce à la GM j’ai pu me rendre compte de la grande variété des profils de nos apprenants et de leurs spécificités. J’ai tenté, et je tente toujours, de m’adapter chaque jour à leur complexité pour répondre au mieux à leurs besoins individuels. Je ne me contente plus aujourd’hui de travailler de manière « basique » avec les élèves comme le faisaient les enseignants durant mon enfance / adolescence mais je tente au maximum de travailler l’individualité de chaque élève.
Un des postulats de la gestion mentale (article du 30/11/2020) 🔻 est l’existence d’une diversité cognitive chez les apprenants. Prendre conscience de ses habitudes mentales, savoir que les autres ne fonctionnent pas comme soi, cela permet de prendre du recul et de modifier son regard sur les forces et difficultés de ses élèves.
En quoi ta manière d’enseigner a-t-elle changé? Peux-tu donner aussi l’un ou l’autre exemple concret?
(…)
Depuis que j’ai pu employer mes connaissances en GM (combinées aux autres formations et outils utiles à la connaissance de soi), je vois souvent jaillir chez certains élèves, comme ce fut le cas pour moi, une étincelle. Certains élèves comprennent leurs difficultés scolaires qu’ils ne pouvaient ou n’osaient pas toujours exprimer. Ils se rendent compte de leur propre complexité et des manquements de l’enseignement envers eux dans leur apprentissage. Ils reprennent confiance en eux et leurs capacités et abandonnent cette idée du « je suis nul », « je ne suis pas intelligent », « les autres savent faire et pas moi » ! et je dois avouer qu’en plus d’apporter quelque chose de bénéfique à l’élève, cela me procure à chaque fois énormément de satisfaction et d’émotion de voir que la GM permet à un jeune de 12/13 ans d’enfin comprendre qui il est et qu’il n’est pas toujours responsable de son échec scolaire.
Dans le futur Tronc commun, les enseignants auront à entraîner officiellement des compétences transversales chez leurs élèves, dont le fait d’apprendre à apprendre, d’apprendre à se connaître pour faire des choix éclairés. La gestion mentale est une démarche réflexive qui donne des clés pour se connaître sur le plan cognitif et d’ajouter à ses habitudes mentales des “plus” pour mieux apprendre.
Qu’est-ce qui, dans la GM, t’a permis de mieux accepter et mieux supporter la difficulté d’exprimer un ressenti par des mots (pas toujours adéquats ou suffisants)?
Ayant été diagnostiqué TDAH avec mon fils au moment où je découvrais la GM, c’est une double révélation qui s’est offerte à moi. Mettre un mot sur une difficulté d’apprentissage est important mais expliquer le trouble en mettant des mots sur mon fonctionnement et en démontrant comment travailler sur soi et ses apprentissages est un énorme soulagement. La GM m’a permis de comprendre que la difficulté de s’exprimer avec des mots n’est pas « une maladie » ou « un signe de bêtise ». Il y a d’autres moyens d’exprimer sa pensée, parfois sans même utiliser les mots (mais souvent exploités en plus des mots pour convenir à tous dans la communication): en montrant, en dessinant, en imitant, en le communiquant à travers des émotions (même si cela est certainement compliqué à gérer par l’interlocuteur qui n’a pas «la capacité» d’exploiter ce dernier outil de transmission). Je me suis rendu compte, grâce à la GM, qu’il est important de s’ouvrir à tous les canaux de communication et que j’avais la grande chance d’avoir une facilité à comprendre les élèves «différents» car mes compétences en communication sont assez développées au vu de mon fonctionnement.
Je remercie donc la GM de m’avoir fait comprendre que je n’étais pas obligé de me contraindre à être ce que le système scolaire avait voulu faire de moi et à fonctionner comme lui. Je suis, et certains de mes élèves sont aussi, différents et, maintenant, assez fiers de l’être…
Jonathan se connaît mieux grâce à la gestion mentale, il a été sensibilisé à la diversité des fonctionnements mentaux et la richesse de cette diversité. Ses élèves bénéficient de ses compétences, de son ouverture aux différences, de son accueil de la diversité cognitive ET de l’unicité de chacun de ses élèves.
Nous sommes prêts à accueillir tout autre témoignage de mise en pratique de la gestion mentale, que ce soit dans les classes ou dans la vie personnelle.
Vendredi 14 février, nous avons fêté les 10 ans de ces deux projets pédagogiques soutenus par l’ensemble des directions des 33 écoles de la zone 10 d’enseignement Charleroi-Hainaut-Sud. Une septantaine de personnes ont fait le déplacement pour vivre cette journée que nous avons voulue riche et participative.
Dans la perspective du Tronc commun, la zone 10 est visionnaire depuis 2014. Les projets pédagogiques mis en place (Formations et suivis sur le terrain en gestion mentale, Formation à l’Education aux choix, Approche de la motivation selon Daniel Favre, projet de classe pilote en 1ère commune, liens entre la pyramide d’interventions, la CUA (Conception Universelle des Apprentissages) et Gestion mentale et Education aux choix) outillent les enseignants pour insérer dans leurs cours l’entraînement aux compétences transversales, pour développer de l’interdisciplinarité en termes de PROCESSUS, pour nourrir leur motivation d’innovation.
MERCI aux directions de la zone 10 qui continuent d’investir des moyens pour le maintien de ces dispositifs de formation qu’ils ont mis en place il y a 10 ans, déjà.
Merci également à l’IFEC pour la reconnaissance des formations données dans la zone 10 et pour la collaboration à la réussite de journée comme celle-ci.
Merci à toutes les personnes et écoles qui ont contribué à la réussite de cette journée, elles sont nombreuses!
En novembre et décembre 2024 ont eu lieu les premiers suivis d’équipes d’enseignants après 2 journées de formation, que ce soit en niveau 1 ou en niveau 2.
Traditionnellement, en niveau 1, ils sont invités à qualifier ce suivi (qui reste inédit en formation continuée des enseignants). Voici un nuage de mots dans lequel vous pouvez lire ce qu’ils en disent:
Voici également l’un ou l’autre témoignage de mise en pratique de la gestion mentale en classe:
En math :
Les élèves ont du mal à retenir certaines équations. L’enseignant.e programme des moments de réactivation en leur demandant à certaines heures de cours de citer les formules qui sont alors notées et laissées au tableau dans un premier temps. Cela facilite les allers-retours pendant la pratique des exercices qui y font appel. Les élèves savent que la 2e étape devra se faire sans accès aux formules via le tableau (mais ils pourront encore aller les chercher dans leur cours au besoin). Le but final sera de faire des exercices en comptant uniquement sur ce qui a été stocké dans la tête.
En termes de gestion mentale: pour stocker des informations dans la mémoire à long terme, il est nécessaire de les réactiver plusieurs fois dans sa tête, et de comparer son souvenir avec l’information à mémoriser pour la compléter et/ou la corriger éventuellement. En donnant à ses élèves l’occasion de réactiver en classe, l’enseignant.e les outille par rapport à un des incontournables de la mémorisation. Un autre incontournable de ce geste mental est l’imaginaire d’avenir: où, quand et comment aurais-je besoin de ces formules? C’est également nourri par l’entraînement progressif des élèves à faire les exercices (d’abord avec les formules sous les yeux, ensuite avec la possibilité d’aller les rechercher dans le cours au besoin, enfin, uniquement en les ayant de stock en tête).
En français :
Mettre un haut-parleur sur sa pensée pour expliquer aux élèves comment procéder pour réaliser un exercice, sachant qu’ensuite, l’enseignant.e guidera leur pratique en les accompagnant pour un premier entrainement, et ce jusqu’au moment où il/elle les pense capable de travailler en autonomie. Cette pratique s’inspire de l’enseignement explicite et pourrait déboucher sur un partage des incontournables de la tâche en termes de gestion mentale (qui vise également l’explicitation ou la mise en mots des itinéraires mentaux).
En termes de gestion mentale: mettre des mots sur ce qu’on fait dans sa tête pour réaliser un exercice rend la procédure de réflexion explicite et enseignable. L’enseignant peut commencer par expliciter son itinéraire mental en insistant sur les incontournables, puis questionner l’un ou l’autre élève sur la façon dont il a résolu l’exercice. Cela permet de mettre en évidence la diversité et la richesse des fonctionnements cognitifs, tout en pointant que pour tout geste mental, il y a des passages obligés.
En français :
Pour montrer comment ils ont compris les 5 caractéristiques du romantisme (après avoir reçu l’enseignement par l’enseignant.e), les élèves ont travaillé en sous-groupes et ont eu le choix entre 4 médias : réaliser un dessin sur une feuille A3, faire un collage sur une feuille A3, créer une saynète, réaliser une vidéo. Les élèves tiraient au sort une des 5 caractéristiques et devaient la représenter au travers d’un des médias, au choix. Ils se sont montrés très motivés pour réaliser cet exercice et leurs productions étaient riches et créatives.
S’appuyant sur ce premier succès, l’enseignant.e a proposé le même exercice en 5e sur les 6 thèmes abordés dans le cours sur le siècle des lumières, matière complexe pour les élèves.
Aucun de ces exercices n’a été évalué par des points.
En anglais :
L’enseignant.e utilise la technique du Storytelling pour présenter les temps de conjugaison : ainsi, Miss « Present Simple » arrive en classe (l’enseignant.e se déguise) et raconte son histoire dans laquelle il/elle insère les caractéristiques du temps, il/elle a notamment un chat qui s’appelle « Do ». Les élèves sont ensuite divisés en 4 ateliers :
l’atelier « Expliquer la théorie » dans lequel les jeunes doivent s’entraîner à expliquer la théorie du « Present Simple » en faisant des liens avec l’histoire de Miss PS ;
l’atelier « Exercices » dans lequel les élèves appliquent les règles du « Present Simple » ;
l’atelier « Photomontage » dans lequel les apprenants doivent, en 4 images, illustrer les routines du « Present Simple » ;
l’atelier « Dessiner Miss PS » avec son chat.
L’enseignant.e se met aussi en scène pour les autres temps conjugués, les groupes d’élèves changent alors de type d’atelier.
Toutes les productions sont affichées en classe, ce qui permet les allers-retours pour les élèves qui en ont besoin.
En termes de gestion mentale: proposer une perception inédite d’un point de matière (romantisme) ou de grammaire (conjugaison en anglais) peut aider les apprenants à entrer dans la compréhension, y compris sur le plan de la motivation (qui est un des 3 piliers de la mise en projet). Prolonger cette perception en proposant aux élèves 4 ateliers ou médias différents (ou 4 portes d’entrée différentes dans la compréhension) peut nourrir leurs mise en projet et travail mental.
C’est le titre du nouveau livre de Guy Sonnois, édité chez Chronique Sociale (vous pourrez lire un écho de ses deux autres ouvrages en cliquant sur leur titre: Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux (cf. article du 3/12/2016 "un livre et un blog pour accompagner le travail des adolescents") 🔻 et ici J’apprends à travailler (cf. article du 7/09/2018 "Un livre de Guy Sonnois à paraître ce mois de septembre") 🔻.
En partant du constat que les élèves n’investissent plus leur activité mentale dans les apprentissages (scolaires) et, de ce fait, n’y trouvent ni sens ni plaisir, l’auteur met en avant plusieurs voix qui appellent à remettre la conscience à l’ordre du jour (Daniel Favre (cf. article du 11/09/2023 "Échos du 24 mars avec Daniel Fabre 🔻) – neurobiologiste et chercheur en sciences de l’éducation, Harmut Rosa – sociologue et philosophe allemand, Antonio Damasio – professeur de neurosciences, de neurologie et de psychologie aux Etats-Unis) pour faire des liens avec la pédagogie des gestes mentaux, découverte et décrite avec précision par Antoine de La Garanderie. Il traite alors des conditions pour réintroduire la vie mentale (VM) dans les apprentissages: comment permettre aux enseignants de devenir des pédagogues de la vie mentale? Le dialogue pédagogique de groupe (cf. article du 2/05/2022 "Témoignage d'une enseignante: sa pratique quotidienne du dialogue pédagogique en classe)🔻 " y a la part belle pour apprendre aux élèves à conduire leur pensée, en toute conscience. Il est question d’un changement de paradigme éducatif pour aider les jeunes à constituer le sens des savoirs, à développer leur motivation d’innovation, à développer leur esprit critique en apprenant à gérer l’incertitude, à devenir des sujets libres et responsables.
Guy Sonnois approfondit également la visée de sens qui doit présider à l’usage des moyens de la connaissance proposés par la gestion mentale: le pédagogue de la vie mentale peut entraîner ses élèves à gérer les actes de connaissance (ou gestes mentaux) (cf. article du 20/03/2018 "Une vidéo qui présente les 5 gestes mentaux - conaisens) 🔻" qui sont au nombre de 5 (attention, mémorisation, compréhension, réflexion et imagination). Cela implique qu’il connaisse ces instruments de la vie mentale, ce qu’ils visent et comment les utiliser. C’est illustré par de nombreux exemples vécus par des apprenants ou des enseignants. Et c’est mis en perspective grâce à des liens avec les théories récentes décrivant le fonctionnement de notre cerveau selon des chercheurs comme Stanislas Dehaene, Daniel Kahneman (cf. article du 14/03/2020 "Le cerveau fonctionne à deux vitesses) 🔻" ou Jean-Philippe Lachaux (cf. article du 20/11/2019 "Des ressources sur l'attention) 🔻". Sans oublier Alain Bentolila pour la pratique raisonnée de la langue et Olivier Houdé pour son principe d’inhibition qui sont également cités dans l’ouvrage.
Il propose également des comptes-rendus d’expériences avec, entre autres, des élèves adolescents en difficulté dans leurs apprentissages scolaires.
C’est un livre qui fait la part belle à la gestion mentale et à sa pertinence pour aider les jeunes à (re)devenir des acteurs de leurs apprentissages, à (re)découvrir le plaisir d’apprendre, à (re)donner du sens à leur vie mentale (et par là, à leur vie scolaire, en classe). Pour le lecteur, c’est une manière de plonger dans un écrit structuré, documenté et inspirant. Vous l’avez compris, je vous conseille ce plongeon qui vous donnera l’occasion de prendre de la hauteur en termes de réflexion pédagogique pendant votre été, et qui vous donnera sans doute des idées en termes de pratiques pédagogiques en vue de votre rentrée scolaire!
Bonne lecture!
Année scolaire 2023-2024
“A la découverte de mon intelligence”, de Claude Berthod et Clémentine Barthélémy, aux Editions Chronique sociale, 2024: une BD qui peut s’avérer réjouissante pour ses lecteurs, que ce soit au niveau du contenu rigoureux en termes de gestion mentale, ou au niveau de la forme, très expressive et pleine de couleurs. C’est en tout cas une invitation à découvrir qu’apprendre, cela s’apprend, et qu’en tant qu’adulte (parent, enseignant), je peux changer ma façon d’aider l’apprenant et me sentir mieux et plus serein quand je le fais.
Quatrième de couverture
“Une famille de quatre enfants : Ari, Tina, Vivi et Amos qui ne fonctionnent pas pareil les uns et les autres. La zone de haute tension, c’est le temps de devoir à la maison. Comme l’explique la petite chouette qui rassure les parents et guide les enfants, c’est que mieux on se connaît, mieux on apprend et plus on devient autonome.
Reconnaître son intelligence procure non seulement du plaisir mais aussi de l’efficacité, ce qui apaise bien des inquiétudes.
Personnages et lecteurs en font l’expérience et se découvrent au fil des pages. Les parents partagent avec le lecteur le fruit de leurs découvertes pour mieux accompagner leurs enfants.”
En famille ou en classe
Si le public cible de cette BD est familial (parents et leurs enfants), il peut s’élargir au scolaire: en effet, la lecture de cet ouvrage, en classe, pourrait susciter des échanges entre élèves sur le rôle des parents dans leurs apprentissages et outiller les jeunes pour parler de leur travail scolaire avec les autres membres de leur famille.
L’évocation est définie et la palette évocative est détaillée en ce qui concerne les langues évocatives et les paramètres (pp.55 et 58). Les 5 gestes mentaux sont abordés et explicités avec leur mise en projet spécifique (p.89). L’attention, la mémorisation et la compréhension sont détaillées plus longuement.
Il est ainsi question de découvrir, en images, comment faire pour être attentif, pour comprendre et mémoriser dans la vie de tous les jours. Et ce qui est mis en évidence, c’est que nous ne fonctionnons pas tous de la même façon, car nous avons des habitudes mentales et qu’elles peuvent différer de celles du parent, du frère, de la sœur. Dans l’histoire (p.28), Vivi a des habitudes évocatives visuelles, Ari, des habitudes auditives et Tina, des habitudes tactiles; nous retrouvons à la p.50 des traces des cadres d’accueil des évocations (spatial, temporel et de mouvement). Amos, le plus jeune, qui n’aime pas du tout l’école, va cheminer pour mettre des mots sur ses habitudes à lui, grâce à la petite chouette qui accompagne chaque séquence pour partager avec le lecteur ses “éclairages sur le fonctionnement de l’intelligence de tout ce petit monde” (p.11). C’est ponctué de petits exercices (p.42, par exemple: un article à lire) pour faire le point sur ce qui se passe dans sa tête quand on le réalise, avec quelques questions de type “dialogue pédagogique” pour mettre cela en mots. Le lecteur est invité à comparer ce qu’il a fait avec ce que les 4 enfants de la BD ont mis en place (p.50 par exemple).
Par ailleurs, la BD ouvre des perspectives pour chacun afin d’améliorer ses habitudes, d’y ajouter des “plus” qui vont aider à mieux apprendre. Par exemple, Tina est invitée à essayer de bouger autrement, notamment dans sa tête (p.37).
Conclusion
Dans la conclusion de l’ouvrage, une des dernières pages (p.90) présente “Ce que vous ne direz plus”, versus “Ce que vous essaierez de dire”, et c’est plutôt éclairant, quelle que soit notre casquette de lecteur (parent, enfant/élève, enseignant). Plutôt que de dire “Tout le monde fait comme ça!”, dire “J’ai l’habitude de faire comme ça. Et toi?”; plutôt que de se désespérer en disant “On ne tirera jamais rien de lui”, constater qu'”Il ne sait probablement pas comment fonctionne sa tête.”
Il vous reste à plonger dans cette BD pour le plaisir, pour vous faire votre propre opinion et décider de la façon dont vous pourriez l'utiliser, avec vos élèves ou avec vos enfants.
Sur le site “Danstatête.cool“, vous pourrez découvrir des ressources gratuites pour accompagner vos élèves à prendre conscience que pour apprendre, c’est dans la tête que ça se passe: des fiches et des vidéos pour les apprenants, avec un guide pédagogique pour le professeur. C’est classé dans 3 box différentes: la première présente des informations générales sur l’apprentissage (le cerveau, les émotions, les habitudes mentales, le corps, la mise au travail, etc.), la deuxième fait (presque) le tour des gestes mentaux (vous n’y trouverez pas l’imagination) et la troisième vise des conseils pratiques pour des tâches précises (comme l’orthographe des mots, le vocabulaire en langues étrangères, l’exposé oral, les tables de multiplication, etc.).
Les auteurs de ces fiches (Fanny Demeulder, Céline Veitmann, Guillaume Bousquet et Annabel Fournier) sont présentés dans la rubrique “contact” et ont chacun des compétences variées et complémentaires. Ce projet a vu le jour grâce à un financement Erasmus+ et la collaboration de différents partenaires dont les logos sont présents sur chaque production.
Ce qui est très intéressant dans leur travail, c’est que la gestion mentale fait partie explicitement de leurs sources d’inspiration (voir dans le guide pédagogique de l’enseignant, p.6 pour la présentation de la gestion mentale et p.137 pour la bibliographie). L’ouvrage de référence cité est celui de Chantal Evano: “La gestion mentale, un autre regard, une autre écoute”, aux Editions Nathan Pédagogie, 1999. Ce livre est épuisé dans sa version papier, il est en vente en format numérique, malheureusement de piètre qualité visuelle. Dommage que ce soit la seule source mentionnée avec un des ouvrages d’Antoine de La Garanderie: “Réussir, ça s’apprend”, aux Editions Bayard, 2013. Il y en a eu d’autres depuis.
De manière générale, l’invitation à évoquer les contenus est bien présente, avec quelque chose qui ressemble à la pause évocative (plus ou moins laissée à l’élève). Un bémol à souligner: l’accent est surtout mis sur les évocations visuelles, ce qui appauvrit l’aspect “palette évocative” ( avec 8 formes d’évocations, 4 paramètres, le fait d’évoquer en première ou troisième personne, et celui d’accueillir ses évocations dans un cadre spatial, temporel ou de mouvement).
La fiche sur les habitudes mentales permet au jeune lecteur de découvrir qu’il apprend avec ce qui a du sens pour lui, et le verso (cf. copie ci-jointe pour vous faire une idée – cliquez dessus pour la voir en plus grand) est d’ailleurs consacré à une série de projets de sens (appliquant/expliquant; recordman/compétiteur; opposant/composant; auprès des choses/avec les êtres; reproducteur/transformateur; séquentiel/global) . L’apprenant est invité à réfléchir à partir de questions pour identifier quelles paires de lunettes il utilise en priorité. Et il lui est conseillé de ne pas s’enfermer dans ses préférences, ce qui est en phase avec ce que préconise la gestion mentale: même si, en effet, nous avons une paire de lunettes préférée pour chaque type de projets de sens, il faut s’entraîner à chausser les autres pour apprendre plus efficacement. Exemple: si ma porte d’entrée dans la compréhension est l’application (j’ai besoin avant tout de savoir comment je vais me servir du “cloud” et de mon “onedrive”), y entrer par l’explication ensuite la complètera par le fait de savoir d’où vient cette option de stockage de mes fichiers (qui l’a créée, pourquoi existe-t-elle, depuis quand, quels en sont les risques, les avantages, etc.).
Les 4 fiches qui décrivent les gestes mentaux (attention, mémorisation, compréhension et réflexion) peuvent servir d’appui pertinent pour les expliciter aux apprenants en termes de gestion mentale, sachant qu’il sera indispensable de compléter l’information, surtout en ce qui concerne la compréhension. Et d’y ajouter le geste mental d’imagination, absent de la liste.
Le conseil que je vous donne pour conclure cet article est d’aller vous faire votre propre opinion en partant à la découverte de ces ressources pédagogiques.
Depuis le 10 novembre, les rencontres de suivi ont commencé et se termineront le 6 décembre. Cela concerne cette année 54 enseignants provenant de 21 écoles de la zone 10 d’enseignement (Charleroi-Hainaut-Sud) et 32 enseignants de 14 écoles de la même zone 10, avec un professeur invité qui travaille au Collège Mattéo Ricci de Bruxelles (qui a accueilli en 22-23 une série d’enseignants de la zone pour partager leur culture de l’évaluation scolaire).
Si j’utilise les 5 questions (cf. article du 2/12/2021 "Se questionner pour apprendre") 🔻 de la compréhension de Guy Sonnois pour décrire ces rencontres afin que vous, lecteur·trice, puissiez comprendre de quoi il s’agit, cela pourrait donner cette présentation interactive réalisée avec l’application Genial.ly (pour visionner les parties interactives de l’image, vous pouvez cliquer sur l’icone représentant une main en haut à droite; chaque petite main qui s’affichera alors sur l’image est à cliquer pour ouvrir une fenêtre qui contient des explications):
Vous pouvez également consulter la page de ce blog qui décrit le projet (notamment pour en découvrir tous les acteurs), accessible ici.
Et il y a déjà eu des articles pour vous parler de ces suivis d’accompagnement: l' article du 14/11/2022 "Pour la 9e année consécutive, les suivis ont commencé, à mi-parcours de formation" 🔻 et l' article du 9/01/2022 "Nuage de mots qualifiant le suivi niveau 1"🔻, l'article du 16/11/2020 "Les suivis sur le terrain commencent"🔻 et l'article du 17/12/2020 "Les suivis en période covid"🔻, encore l'article du 19/02/2019 "les formations sont terminées, les suivis sur le terrain se poursuivent"🔻 et l'article du 16/12/2019 "Votre vision des suivis"🔻.
Chez Chronique Sociale, un nouvel ouvrage collectif pour enrichir la Gestion mentale : “Explorer les dimensions de la pensée dans l’espace, le temps et le mouvement, Ceux qui apprennent avec tout le corps”, par Denise Daems, Hélène Delvaux, Pierre-Paul Delvaux, Anne Moinet, Christiane Pebrel et Vinciane Thomas.
Vous pouvez également visionner une vidéo qui présente le livre.
Voilà une nouvelle ressource pour explorer et/ou approfondir ses connaissances en gestion mentale: des podcasts produits par un organisme de formation en gestion mentale situé en brabant wallon, LCE formations.
Ces podcasts sont classés en 4 catégories: les concepts de gestion mentale, les apports de la gestion mentale pour les thérapeutes, pour les enseignants, pour les parents/enfants.
Si vous appréciez ce format de média, écouter ces reportages audios est pour vous! En guise de complément à ce que vous avez appris en formation, ou pour enrichir vos idées de pistes pratiques à exploiter en classe, vous pourrez y trouver de quoi alimenter ou réactiver vos connaissances et savoir-faire en gestion mentale.
Bonne écoute!
Une cinquantaine d’enseignants ont convergé vers Charleroi ce 24 mars pour rencontrer l’auteur du livre “Cessons de démotiver les élèves – 20 clés pour favoriser l’apprentissage”. En amont de cette journée, nous avions préparé avec ces enseignants une série de questions à lui poser et des témoignages de pratiques à partager pour recevoir son feedback et profiter de ses idées pour les enrichir.
Avant de présenter quelques notes prises lors de cet événement, voici deux images pour montrer, d’une part, les spécificités de l’approche de Daniel Favre et celles de la gestion mentale, et d’autre part, les points communs que nous avons souhaité mettre en avant. Il est évident que ce n’est pas exhaustif, ni détaillé. Cela vous donne juste un aperçu et peut-être l’envie d’aller plus loin!
Changer de point de vue sur le concept de motivation
Comment motiver les élèves semblerait être une préoccupation de type behavioriste : comment les amener à faire ce que je voudrais qu’ils fassent avec le système de la carotte et/ou du bâton ?
Les recherches de Daniel Favre nous invitent à changer de point de vue : la motivation est multiple et peut se décrire en 3 systèmes qui habitent tous les êtres humains. C’est lié au fait que, dans notre cerveau, deux types de circuits neuronaux de renforcement (positif et négatif) nous influencent, notamment dans les apprentissages. Il faut distinguer circuits de renforcement positif de la notion de récompense, et circuits de renforcement négatifs de punition, ce n’est pas pareil.
Ces deux types de circuits engendrent 3 systèmes de motivation dans le modèle proposé par Daniel Favre :
La motivation de sécurisation (ou SM1) nous pousse à rester dans notre zone de confort, dans nos habitudes, dans ce que nous savons déjà bien faire. Ce qui nous sécurise vient de l’extérieur (par exemple, de bonnes notes, des encouragements du professeur, la reconnaissance des pairs, …).
La motivation d’innovation (ou SM2) nous pousse à innover, à apprendre du neuf, à explorer avec le risque de faire des erreurs (qui nous donneront des informations utiles pour progresser); cette motivation engendre de l’anxiété d’abord, et du plaisir ensuite (quand nous avons réussi ou progressé). Ici, la référence n’est plus externe comme dans le SM1, mais interne : notre cerveau nous permet de ressentir le plaisir d’avoir appris par nous-même. Le SM2 s’activera si le SM1 est en toile de fond : l’élève qui se sent sécurisé est prêt pour innover. Cela explique aussi que même dans des périodes intenses de créativité (SM2+++), à un moment, le SM1 se rappelle à nous, par exemple si nous avons faim, soif, si nous sommes fatigués.
La motivation d’addiction (ou SM1p – p pour parasité) nous offre une sécurité factice et dans laquelle nous pouvons être enfermés. Le terme addiction est à prendre dans un sens très large : cela va du chocolat aux certitudes, en passant par les bonnes notes ou la violence. Le risque est bien de rester bloqué dans ce SM1p qui nous offre une sécurité, certes, mais factice, comme écrit plus haut. Par ailleurs, le cerveau est un serviteur fidèle : si un jeune pense qu’il n’y arrivera pas, cela risque fort de se passer ainsi. Et notre société nous pousse à l’ « économie de la flemme » : tout est facilité pour que nous consommions de façon compulsive. Cela s’oppose au fonctionnement de l’école qui éduque de futurs citoyens responsables dotés d’un esprit critique. Pour aider les jeunes à sortir du SM1P, nous pouvons les « écœurer » en termes de SM1 pour qu’ils finissent par demander du SM2 (exemple : leur donner uniquement des exercices faciles à réaliser, jusqu’au moment où ils en ont assez car cela va finir par les ennuyer – nous devons devenir des adultes « incalculables », « imprévisibles », comme cette maman qui, au lieu de se fâcher sur son fils qui joue couché dans son lit alors que sa chambre est en désordre, vient simplement lui faire un bisou sur la joue, puis s’en va. Le jeune, surpris, active alors son SM2 et … range sa chambre ; attention : cela ne marche pas à tous les coups !).
Chacun d’entre nous est habité par ces 3 systèmes de motivation : notre cerveau peut en effet fonctionner en SM1, SM2 ou SM1p, mais pas en même temps. Nous sommes motivés en permanence, mais dans quel système ?
Ce qui est important, c’est de prendre conscience de ce qui nous motive et de l’analyser avec ce modèle pour rester un sujet à part entière, qui met des mots sur ce qu’il ressent, sans jugement, en sachant qu’il est libre de choisir de passer d’un système à l’autre. C’est aussi savoir que parfois nous sommes sujet, parfois, nous sommes objet. Cette éducation de la conscience nous rend libre de dire oui ou non au mouvement de la vie. Ce modèle nous permet d’avoir une meilleure prise sur le réel.
Des questions pour réfléchir à nos pratiques pédagogiques ?
Comment considérons-nous les élèves ? Comme des objets que nous contrôlons en les mettant en référence externe uniquement (carotte et/ou bâton), ce qui en fait des « adaptés »? Comme des sujets ? Acceptons-nous qu’ils nous disent non, par exemple ?
Quel langage utilisons-nous en classe ? Des mots qui dogmatisent ou une pensée ouverte ? Comment éduquons-nous les jeunes à l’incertitude ? -> équilibre à trouver entre les 2 types de langage
Quelle place laissons-nous aux émotions ? Les leurs, les nôtres ? -> émotions et cognition sont étroitement liées. « L’eau, c’est comme les émotions, il n’y a pas de problème tant qu’elle peut s’écouler. » (Daniel Favre, 24 mars 2023)
Nos cours répondent-ils à une absence de questions de leur part, ou partons-nous de leurs interrogations pour guider les apprentissages ? -> résoudre une énigme en ayant la possibilité de chercher, de tâtonner, de se tromper, puis de trouver, cela nourrit la motivation d’innovation.
Toutes ces questions nous invitent à la réflexion et nous emmènent vers un nouveau paradigme éducatif qui implique, entre autres, l’abandon de certaines pratiques telles que l’évaluation en continu, l’abandon de l’idée d’être à l’origine de la motivation des élèves, les messages implicites, l’idée qu’il y a de bons et de mauvais élèves, etc.
Et si les enseignants faisaient en sorte que leurs matières soient des solutions pour résoudre des problèmes ou des énigmes ?
Et si les enseignants parlaient en termes de conformité aux attentes, d’écart par rapport à une norme, plutôt que de bons ou de mauvais résultats ?
L’heure de la rentrée à sonné ce lundi 28 août, et c’est le moment de marquer dans son agenda les dates de formation et de suivi en gestion mentale pour plus de 160 enseignants provenant de 26 écoles de la zone 10 d’enseignement (Charleroi-Hainaut-Sud)!
En plus des 3 niveaux classiques de formation, nous proposons cette année scolaire la possibilité de réactiver les concepts et la pratique de la gestion mentale en classe, mais aussi la découverte des clés pour favoriser l’apprentissage de Daniel Favre, ainsi que la poursuite du travail entamé sur ce thème avec les professeurs qui le souhaitent. Nous avons aussi planché sur une formation qui lie le geste mental d’imagination et l’Education au choix, puisque ce sont deux thèmes phares dans lesquels la zone 10 investit depuis maintenant 10 ans.
Et justement, 10 ans, cela se fête! Nous allons fixer une date pour célébrer l’engagement des écoles, représentées par leur direction et leurs enseignants, dans un travail de réflexion sur les pratiques pédagogiques qui évoluent, notamment suite aux prescrits du Pacte d’Excellence. Nous planchons déjà sur ce que nous allons vous proposer de vivre pendant cette journée!
Année scolaire 2022-2023
Il s’agit d’une ressource tirée de l’ouvrage “Faire collectif pour apprendre: des clés pour mettre la coopération au service des apprentissages“, de Laurent Reynaud, dans la collection des Cahiers pédagogiques dirigée par Philippe Meirieu. Cet outil a été partagé isolément du reste de l’ouvrage par @HLC_education et @Isafil (sur Twitter).
Dans la culture pédagogique française, les élèves participent en général de manière active aux conseils de classe. Chez nous, certains titulaires de classe pratiquent déjà la prise d’informations chez leurs élèves avant le conseil de classe, de manière à identifier les forces et difficultés de chacun.e, et de façon à amener chaque apprenant.e à faire le point sur ses stratégies cognitives, sur sa motivation, sur sa mise en projet pour la période suivante.
Dans la ressource présentée ici, l’élève reçoit une trame pour analyser son degré d’implication dans le travail scolaire, avec 8 éléments (“Travail en classe, travail à la maison, autonomie, apprentissage, coopération, gestion de matériel, réalisation des devoirs et gestion du calme”) à mesurer sur base d’indicateurs (par exemple, concernant l’apprentissage, l’apprenant a le choix entre 4 échelons: “1 = J’ignore ce qu’il faut apprendre; 2 = Je n’arrive pas à distinguer ce que j’ai fait de ce que j’ai appris; 3 = Je sais expliquer ce que j’ai appris; 4 = Je peux utiliser ce que j’ai appris dans une situation nouvelle”).
L’élève est également invité à expliciter un “bilan de son semestre (points positifs, négatifs, réussite, …)” et à formuler un “engagement” précis (réalisable) pour le semestre prochain. Il peut enfin proposer une “appréciation générale” concernant son travail scolaire (au sens large) à transmettre au conseil de classe.
Si nous prenons l’outil comme un exemple et non pas comme un modèle à réutiliser tel quel, nous pouvons imaginer de modifier l’un ou l’autre des 8 éléments pour y injecter de la gestion mentale. Par exemple, la gestion de l’attention pourrait faire l’objet d’une échelle de progression en 4 critères: 1 = Pendant le cours, je pense à d’autres choses (pas de projet d’attention); 2 = Pendant le cours, j’essaie d’être attentif/attentive à certains moments (projet d’attention, mais pas forcément aux bons moments) ; 3 = Pendant le cours, je sais que je dois être attentif/attentive quand le professeur nous le demande (projet d’attention guidé par les consignes); 4 = Pendant le cours, je gère mon attention de manière autonome, je sais qu’il s’agit de faire exister dans ma tête ce que je perçois, en vue d’autre chose (projet d’attention géré en autonomie).
Ce serait également pertinent d’ajouter une place à la gestion des émotions, car l’apport de Daniel Favre (cf. article du 20/05/2021 "Motivation et gestion mentale, source de travail collaboratif) 🔻 démontre leur place omniprésente dans les apprentissages.
Qu’en pensez-vous? Comment donner la parole aux élèves dans un conseil de classe qui va décider d’une appréciation générale sur leur travail scolaire? Comment s’inspirer de l’outil ci-dessous pour le nourrir avec la gestion mentale et l’approche de Daniel Favre? Encore un champ réflexif à explorer!
Frank Herling, conseiller pédagogique à la Direction de l’apprentissage et de l’innovation pédagogique d’@HEC_Montreal, propose un riche parcours de pédagogie illustrée sur Genially, dans lequel vous pourrez peut-être aller puiser de l’inspiration et certainement, identifier des liens avec la pédagogie des gestes mentaux.
Ces affiches sont très belles, les sources d’inspiration sont mentionnées, et l’auteur permet leur réutilisation. Je vous invite donc à partir à la découverte de ce parcours illustré, pour le plaisir des yeux, pour vous nourrir pédagogiquement, pour réactiver les concepts de gestion mentale auxquels vous penserez pendant ce voyage.
Par exemple, l’affiche (ci-contre) sur les modes d’engagement cognitif met notamment en évidence l’importance pour l’apprenant de se mettre en projet pour ses apprentissages (càd anticiper la tâche à accomplir dans toutes ses dimensions: quel est le but que je dois atteindre? quels moyens puis-je mobiliser? comment qualifier ma motivation?).
Le contenu de l’infographie montre qu’en fonction des tâches, l’engagement peut être différent et l’effort à consentir, variable.
Comme en gestion mentale, être en projet s’ajuste, évolue, se module. L’apprenant est aux commandes de cet engagement cognitif, indispensable pour apprendre.
Qu’en pensez-vous?
Dans l’affiche qui présente les activités d’apprentissages, la prise de conscience de ce qu’on a appris se trouve au sommet de la montagne à gravir par l’apprenant.
Avec la gestion mentale, l’élève prend aussi conscience de la façon dont il a appris (ou mémorisé, compris, réfléchi, imaginé, été attentif).
C’est un atout majeur pour les prochains apprentissages qui feront appel à nouveau à ces acquis (qui s’expriment en savoirs, savoir-faire, savoir-être, et “savoir du connaître”).
Autrement dit, c’est essentiel pour transférer.
Qu’auriez-vous envie d’ajouter?
Le projet de formation et de suivis en gestion mentale a entamé sa neuvième année d’existence. Tous les enseignants engagés dans un niveau 1 ou dans un niveau 2 ont donc déjà eu deux journées de formation, et sont invités durant ces mois de novembre et décembre, à des moments de suivis ou d’échanges de pratiques.
Un des objectifs principaux dans l’organisation de ces temps de pause réflexive est d’encourager le transfert de la gestion mentale dans les pratiques pédagogiques mises en œuvre en classe. Il s’agit de réfléchir à sa façon d’enseigner avec le filtre de la gestion mentale et de mettre ses idées en commun avec celles de collègues de son école et d’écoles voisines. Comme c’est en petit groupe, chacun a l’occasion de s’exprimer: que représente ce suivi? qu’est-ce qui a été étonnant dans ces 2 premiers jours de formation (en positif ou négatif)? qu’est-ce qui est rentré dans mes pratiques? de quoi ai-je pris conscience en analysant mes pratiques habituelles avec la gestion mentale? etc.
Depuis novembre 2020, ces rencontres d’une durée de 100 minutes (2 périodes de cours) sont organisées en visioconférences. Cela ajoute de la souplesse à la planification des suivis (un enseignant absent lors de son suivi peut très facilement s’ajouter à un autre groupe), n’enlève pas trop le côté reboostant de ce temps de partages (temps qui permet de se situer, d’ajuster au besoin, et de repartir avec des pistes en plus), mais implique un type d’investissement différent de la part des participants dans un vécu virtuel, parfois ressenti comme plus froid, plus artificiel.
Cet article me donne donc l’occasion de remercier chaleureusement chacun.e des enseignant.e qui accepte de jouer le jeu de la rencontre en distanciel, avec bienveillance, générosité et application, sans oublier la bonne humeur, souvent présente et ce, malgré le quotidien bien rempli, surtout en cette période de l’année scolaire.
Année scolaire 2021-2022
Le geste mental d’attention ouvre la portes aux autres gestes (mémorisation, compréhension, réflexion et imagination).
Apprendre aux élèves à bien gérer leur attention est donc un enjeu fondamental pour les amener vers l’autonomie dans leurs apprentissages.
Il est déjà question de l’attention dans une série d’articles de ce blog:
Des ressources sur l’attention (cf. article du 20/11/2019 "Des ressources sur l'attention") 🔻
Une vidéo sur l’attention (cf. article du 10/03/2017 "Une vidéo sur l'attention") 🔻
La méditation en pleine conscience en support de l’attention (cf. article du 30/11/2017 "la méditation en pleine conscience en support de l'attention") 🔻
Gérer son attention avec une application numérique (cf. article du 20/03/2020 "gérer son attention et sa concentration avec une application") 🔻
Voici d’autres outils et ressources qui peuvent être intéressant.e.s pour un.e enseignant.e. Ils ont été compilés par Virginie Couillaud, éducatrice spécialisée. La liste reste évidemment non exhaustive, et certains outils sont destinés aux élèves plus jeunes (du maternel et du primaire). Cela étant, c’est une source d’inspiration à explorer.
Epinglons 4 ressources que Virginie Couillaud a trouvées sur le site Scholavie (“ScholaVie est une association loi 1901 spécialisée dans le développement des compétences socio-émotionnelles (CSE), née pour lutter contre l’échec scolaire et œuvrer pour le bien-être des jeunes et de ceux qui les accompagnent.”).
Le feu de circulation (Scholavie – Tous droits réservés)
Ce feu tricolore est une sorte de moyen mnémotechnique pour le jeune, et notamment le jeune qui souffre de TDAH. Chaque couleur correspond à une série d’actions (mentales) à mettre en œuvre pour revenir à un état attentionnel propice à l’apprentissage.
Le rouge invite à la PAUSE (arrêter ce que tu fais, respirer profondément, accueillir le désir de prendre de la hauteur par rapport à la situation).
L’orange propose l’OBSERVATION (identifier l’émotion ressentie et son déclencheur, penser à ce que tu peux mettre en place pour la réguler).
Le vert équivaut à l’ACTION (choisir la meilleure option, revenir dans la situation avec un esprit calmé, identifier les bénéfices de cette action).
La cocotte de l’attention (Scholavie – Tous droits réservés)
La cocotte s’est fait une place dans les activités pédagogiques utilisées par les enseignants en classe. Ici, c’est une cocotte de l’attention dont l’objectif est de permettre au jeune de se reconnecter à l’instant présent.
Sur le site Scholavie, voici comment cet outil est présenté: “Muscler son attention en jouant à la cocotte, c’est possible ! Un outil à utiliser entre deux activités, au retour de la récréation ou quand le besoin s’en fait sentir.”
Il est également possible de télécharger une cocotte vierge et de la compléter avec les élèves, en fonction de ce qui leur semble essentiel pour garder son attention au top, ou pour revenir à un état attentionnel adapté à l’apprentissage.
La roue des pauses attentionnelles (Scholavie – Tous droits réservés)
La roue est aussi devenue une ressource pédagogique. Ici, elle s’intitule “La roue des pauses attentionnelles” et la faire tourner va inviter l’élève (ou les élèves) à faire quelque chose qui lui change les idées, lui fait faire une pause, de façon à être capable ensuite de remobiliser son attention de manière efficace pour apprendre.
Scholavie propose également une roue vierge, qu’on peut donc compléter avec ses élèves, en ayant identifié une série de choses qui détendent, en vue de pouvoir être plus attentif après l’avoir fait.
Le chemin de l’attention (Scholavie – Tous droits réservés)
C’est un chemin avec 6 étapes. L’idée est de lancer un dé et de faire l’exercice qui correspond au nombre indiqué dessus.
En voici un morceau en image.
Voici comment il est présenté sur le site:
“Il s’agit de découvrir et/ou pratiquer des exercices de pleine conscience ou pleine attention. La pleine conscience, c’est être pleinement conscient de ce que l’on fait, en étant présent à l’expérience du moment, sans porter de jugement. C’est passer du mode faire au mode être, sortir du pilotage automatique et prendre le temps de se connecter à soi et à l’expérience vécue. Le besoin d’appuyer sur pause peut se faire ressentir dans un monde qui va vite et dans lequel les apprentissages se succèdent les uns aux autres en un temps record.
La pratique régulière de la pleine conscience a une validation scientifique reconnue même si elle demande à être consolidée dans l’environnement scolaire. Elle permet d’être plus ancré, relié à soi, au monde et aux autres et de s’engager pleinement dans un apprentissage. Elle permet aussi d’être plus attentif, persévérant et plus créatif dans l’apprentissage. Elle favorise ainsi les conditions d’une motivation durable.
La pleine attention, c’est comme un muscle. Plus vous pratiquez, plus vous saurez comment faire et
plus vous en ressentirez les bienfaits.”
Sur le site de l’Académie de Normandie, l’article suivant m’a semblé intéressant à partager: “Favoriser la mémorisation (à l’aide d’outils numériques)”.
En effet, mémoriser nécessite de nombreuses réactivations, idéalement à un rythme expansé, et l’enseignant peut en prévoir une partie en classe, pendant ses cours. Il s’agit de permettre à chaque élève de faire revenir en tête les informations déjà stockées, et de se mettre en projet de les compléter et/ou de les corriger au besoin, grâce au feedback immédiat qu’il reçoit sur sa production.
Faire usage d’outils numériques permet de varier les façons de réactiver et peut nourrir l’engagement des élèves dans la tâche proposée. C’est également une manière de différencier l’enseignement car chaque apprenant peut avancer à son rythme, en autonomie ou accompagné par son professeur.
Voici quelques exemples d’outils présentés dans l’article (pour les découvrir tous, je vous invite à aller le consulter dans son intégralité) – les liens renvoient soit à l’application, soit à un article de ce blog qui en parle, soit à un exemple cité dans l’article original:
Réaliser une carte mentale coopérative avec une application numérique (Mindmeister, XMind, Simplemind, …) pour, par exemple, élargir son lexique en anglais: “Enrichir son lexique en mode coopératif et synthétiser grâce à une carte mentale”.
Proposer aux élèves, en sous-groupes, de construire des fiches de mémorisation qui sont ensuite compilées sur un mur virtuel, comme Padlet. Voici un exemple dans un cours d’histoire-géographie: “Des fiches de révisions en autonomie avec un mur virtuel”.
Donner l’occasion aux élèves de réviser à un rythme expansé, grâce à un logiciel spécifique: Anki, Quizlet, Wooclap et Wooflash.
Utiliser des logiciels de tests comme Plickers ou Kahoot. Voici un exemple d’utilisation de Plickers en mathématique.
Sur le site d’Innovation pédagogique, l’article publié le 26 février 2020 par Jean-François Parmentier présente 5 activités pédagogiques pertinentes pour promouvoir un apprentissage en profondeur: tester, susciter le questionnement, faire résumer, comparer dans des tableaux et réaliser des cartes conceptuelles.
Comme l’auteur le signale, il ne s’agit pas d’activités révolutionnaires, ce sont des pratiques que les enseignants utilisent déjà. L’article regorge de références bibliographiques renvoyant à des articles scientifiques, dans lesquels ces pratiques sont validées et qualifiées d’efficaces pour faire apprendre en profondeur. Merci à l’auteur d’avoir compilé ces références, très intéressantes. De plus, chaque pratique est détaillée et illustrée par des exemples concrets, ainsi que des recommandations, ce qui donne des repères utiles et pertinents pour les mettre en œuvre avec nos élèves, ou les améliorer si nécessaire.
Si vous prenez le temps de lire ce contenu, vous vous rendrez compte que les liens avec la gestion mentale sont nombreux.
En voici quelques-uns, sans prétention d’exhaustivité.
(Se) tester (en l’absence de l’objet de perception)
Se tester est une des pratiques recommandées: il s’agit notamment de se remémorer un contenu sans avoir les documents sous les yeux (rappel libre).
C’est, au fond, proposer à l’apprenant une pause évocative pour faire revenir en tête ce dont il se rappelle d’un cours, sans la perception sous les yeux, pour faire le point sur ce qui est resté en mémoire. Comparer ensuite avec le cours permet à l’étudiant de se compléter et se corriger au besoin. C’est un incontournable en gestion mentale. Ces pauses évocatives peuvent se faire en classe, à différents moments, avec des objectifs variés. C’est d’ailleurs une des premières pistes concrètes relevées par les enseignants (cf. article du 24/01/2022 "Encourager les élèves à évoquer en classe") 🔻 en formation. Par exemple, ils peuvent la prévoir en début de séance pour se rappeler le contenu du cours précédent, ou pendant le cours pour que les élèves vérifient leur compréhension, ou en fin de cours pour faire une synthèse de ce qui a été abordé, etc. C’est un outil puissant qui permet l’apprentissage en profondeur.
Le “Ni rouge, ni vert” est un exemple de mise en pratique de ce test: l’élève “déstocke” par écrit ce qu’il a en tête concernant une notion (sur base de questions posées par l’enseignant, ou de manière plus libre). Puis il prend son cours et compare; il se corrige en rouge et se complète en vert. L’objectif final est de n’avoir ni rouge, ni vert. Cela implique plusieurs moments de déstockage qui permettront à l’étudiant de se voir progresser. L’élève peut s’entraîner à faire cet exercice en classe, et le réaliser aussi à la maison, en autonomie.
Susciter le questionnement (en présence de l’objet de perception)
Cette pratique vise à susciter, chez l’élève, des commentaires sur le contenu étudié, de manière à ce qu’il fasse des liens avec le déjà connu (ce qui a été vu aux cours précédents et les propres connaissances de l’élève). Ces liens vont aider l’apprenant à donner du sens au contenu et à anticiper différents contextes dans lesquels ça pourra être utilisé (transfert).
Faire des liens est bien un incontournable du geste mental de compréhension: pour donner du sens, il faut partir à la recherche des indices contenus dans l’objet de perception, et chercher à quoi je peux les relier dans ce que je connais déjà. Ces liens me permettent de faire des hypothèses de sens, que je vérifie en revenant à l’objet de perception et ses indices. C’est comme un zig-zag, que je fais à plusieurs reprises jusqu’au moment où j’ai compris.
Se poser des questions aide à faire des liens. Il en était question dans cet article, inspiré des 5 questions de Guy Sonnois.
Dans le geste mental de mémorisation, l’anticipation (ou l’imaginaire d’avenir) est incontournable et se fait sur base de 3 questions: où, quand et comment vais-je avoir besoin de ce que je me mets en tête?
Notre rôle de pédagogue est d’entraîner les élèves à faire ces liens, à se poser ces questions, car ce n’est pas forcément spontané.
Réaliser des cartes conceptuelles
Ces cartes sont des représentations visuelles de liens entre concepts. Le schéma heuristique en est un exemple. Cette pratique peut être un prolongement de la précédente. En effet, se questionner pour faire des liens peut être traduit en schéma et servir de support écrit pour mieux comprendre quelque chose, pour structurer une pensée en arborescence, pour mettre en évidence des éléments-clés, etc.
Elles seront efficaces pour l’élève s’il les réalise lui-même.
Les liens entre la schématisation heuristique et la gestion mentale sont nombreux, en voici un: pour comprendre, certains ont besoin de commencer par évoquer la globalité d’un contenu, d’autres auront besoin de l’évoquer d’abord de manière linéaire, et d’autres encore comprendront en évoquant d’abord un mouvement mental (ou un mélange d’espace et de temps, avec des ressentis, des émotions, des vibrations, …). Le schéma heuristique est une perception qui peut répondre à ces trois types de besoins évocatifs: il présente une globalité, il peut se parcourir branche par branche, et il peut, au-delà des branches souples et “mobiles” comme la pensée ,contenir également des dessins ou des mots qui expriment du mouvement (des flèches, des onomatopées, …) .
Il était déjà question du schéma heuristique dans cet article du 7/06/2017 "Mémoriser à l’aide du mindmap 🔻 , dans l'article du 30/10/2015 "Mindmap sur les liens opérables pour comprendre" 🔻 et dans l'article du 16/01/2017 "Les cartes mentales au service des 5 gestes"🔻 , que vous pouvez relire pour compléter votre information.
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Sur le site d’If Belgique, vous pouvez aller lire le témoignage de Donatienne Colyn, enseignante de français dans une école de Herve, qui nous explique comment elle s’appuie sur le dialogue pédagogique pour accompagner ses élèves du premier degré du secondaire. Elle explique qu’il s’agit d’élèves en difficulté, cabossés par un parcours scolaire chaotique. L’objectif final est de les amener à réussir leur CE1D, et il est sous-tendu par d’autres finalités, très motivantes pour l’équipe éducative: redonner confiance en eux à ces apprenants, “les réconcilier avec l’école et leur capacité à apprendre, à progresser (quel que soit le domaine)”.
Donatienne a découvert la gestion mentale il y a une quinzaine d’années, quand elle commençait à enseigner. Elle s’est formée de manière approfondie puisqu’elle est praticienne et bientôt formatrice. Au fil des années, elle a perfectionné sa mise en pratique de cette démarche pédagogique dans ses classes, et l’article (extrait de la Feuille d’If n°40, publication bisannuelle de l’asbl) présente un magnifique exemple de l’utilisation du dialogue pédagogique au service des finalités précitées, et qui concernent les élèves.
A lire absolument!
Et la bonne nouvelle, c’est que si ce témoignage vous inspire, il y en a 39 autres dans cette publication, intégralement disponible sur le site, en cliquant sur ce lien.
Après deux années compliquées liées aux restrictions sanitaires, les classes ouvertes ont pu reprendre normalement. Pour rappel, il s’agit, pour les enseignants qui clôturent 3 années de formation et de suivis sur le terrain en gestion mentale, d’ouvrir leur classe pendant une période de cours, afin d’être observés dans leur mise en pratique de ce qu’ils ont découvert en formation, et notamment sur le plan du dialogue pédagogique de groupe.
Chaque professeur qui le souhaite peut bénéficier de ce dispositif de suivi qui se déroule en 4 étapes:
D’abord, un temps de préparation avec la formatrice, ceci pour discuter du thème de la leçon et des tâches qui seront proposées aux élèves, de façon à les analyser en termes de gestion mentale;
Ensuite, la classe ouverte proprement dite: la formatrice assiste au cours, discrètement, et observe l’enseignant avec le support d’une grille de critères (pertinence, posture, cohérence et correction) déclinés chacun en indicateurs .
S’ensuit le débriefing “à chaud” de la classe ouverte: le professeur a l’occasion d’exprimer son ressenti, ce qui le satisfait, ce qui a manqué selon lui. La formatrice pointe alors ce qui a été en phase avec les critères et indicateurs, et ce qui pourrait être activé comme levier une prochaine fois.
Après cet échange “en live”, la formatrice rédige un compte-rendu écrit à l’intention de l’enseignant, de manière à l’accompagner une dernière fois dans sa démarche réflexive vis-à-vis de ses pratiques en gestion mentale.
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller relire les articles des années précédentes: 10/02/2017 "Les classes ouvertes battent leur plein!"🔻 , 25/02/2018 "Les classes ouvertes ont commencé!"🔻 , 19/02/2019 "Les formations sont terminées, les suivis sur le terrain se poursuivent" 🔻 , 17/02/2020 "Les classes ouvertes se préparent" 🔻 .
Petite précision: pendant 3 ans, nous avons filmé plus d’une quinzaine de classes ouvertes, puis avons arrêté faute de moyens et de budget. Ce matériel audiovisuel précieux est utilisé exclusivement en formation.
Voici le quatrième et dernier article de la série sur les suivis des enseignants après 2 journées de formation.
Il s’agit ici d’accompagner les élèves à se mettre en projet, c’est-à-dire à anticiper une tâche dans toutes ses dimensions: quel est le but de la tâche, quels sont les moyens que je peux mobiliser, comment je me sens par rapport à cette tâche? Ce travail d’anticipation est personnel, et demande à l’élève d’évoquer les réponses à ces questions d’anticipation. Il a donc besoin de temps pour le faire.
Voici une synthèse sous forme de sketchnote de ce qui est ressorti pendant les rencontres de suivi.
Troisième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.
Dans les petits pas partagés pendant ces rencontres, il en est un incontournable: la pause évocative, qui donne l’occasion à chaque élève de travailler mentalement, d’être actif pendant le cours.
Cette pause évocative peut prendre plusieurs formes, se programmer à différents moments de la séquence de cours, cela dépend chaque fois des objectifs de l’enseignant. Tant que les apprenants n’ont pas l’habitude de ce type d’exercice, l’enseignant peut baliser ces moments de pause évocative. Il s’agit de donner des repères aux élèves pour les accompagner dans leur travail mental. Ce faisant, ils ont l’occasion de faire exister la matière dans leur tête ou d’y être attentifs, de vérifier leur compréhension, de réactiver le contenu pour le stocker en vue d’exercices (étape de la mémorisation), etc.
Dans le sketchnote ci-dessous, vous pouvez découvrir la synthèse de ce que les enseignants ont mis en œuvre sur ce plan.
Voici le deuxième article de la série sur les suivis des enseignants après deux jours de formation en niveau 1.
Les enseignants se rendent compte de l’importance de proposer des perceptions variées aux élèves pour qu’ils puissent capter le contenu sous différentes formes, et de la pertinence de les dissocier quand l’information est complexe, sinon les élèves sont en situation de double tâche. Pour donner l’occasion aux apprenants de travailler mentalement, l’escamotage de la perception est également une étape essentielle à introduire dans la séquence de cours. Ce temps d’évocation (ou pause évocative) sera efficace si les élèves sont en projet: par exemple, si l’enseignant montre un schéma pendant quelques minutes, il est important d’annoncer à la classe qu’ensuite, le schéma sera caché pendant un temps qui permettra de vérifier comment il est présent dans la tête, et qu’une fois cette mise au point réalisée, les élèves pourront à nouveau percevoir le schéma afin de corriger et/ou compléter celui qu’ils ont évoqué.
En général, la majorité des professeurs est déjà attentive à la manière de faire percevoir leur cours. La gestion mentale leur permet d’analyser leurs pratiques avec un nouveau regard, rendant possible l’explicitation de leurs choix pédagogiques concernant cet aspect-là.
Dans le sketchnote ci-dessous, vous pourrez découvrir la synthèse de ce qui a été partagé pendant les rencontres de suivi concernant les perceptions.
14 rencontres de suivi ont eu lieu en ces mois de novembre et décembre pour 54 enseignants de 18 écoles de la zone 10. Chaque fois, 3 à 5 enseignants ont eu l’occasion, pendant 2 périodes de cours, de faire le point sur ce qu’ils ont déjà mis en pratique en classe suite aux deux premières journées de niveau 1.
Une série de 4 articles visera à mettre en évidence ce qui a été partagé dans ces rencontres. Celui-ci est le premier et fait la synthèse, sous forme d’un nuage de mots (réalisé avec l’application WordArt), de ce que représente cette rencontre de suivi pour eux. Ils ont complété la phrase “Pour moi, ce suivi, c’est …” avec, dans l’idéal, une métaphore. La taille de certains mots est aléatoire, car chaque métaphore est unique (et chaque fois en phase avec les objectifs de ce suivi). Ce nuage de mots reprend les mots-clés utilisés pour que cela soit plus lisible.
Sur le blog “L’atelier du formateur“, voici une ressource très intéressante qui donne des pistes pour utiliser les TICE (en présentiel ou à distance) afin que les élèves réactivent leurs connaissances, dans divers contextes. Merci à @isafil (sur Twitter) pour la découverte.
Voici comment cette ressource est présentée sur le blog précité par Idremeau, auteure de l’article, publié le 19 mai 2020:
“La fiche « 4 façons d’activer les connaissances antérieures à l’aide des technologies » du Service national du RÉCIT (Canada), présente des outils numériques adaptés à la réactivation de connaissances :
Stratégie « SVA » : « Ce que je Sais, ce que je Veux apprendre et ce que j’ai Appris » avec un outil d’écriture collaborative (Framapad)
Représentation que le groupe se fait d’un sujet par l’utilisation d’un outil de création de Nuage de mots (Mentimeter)
« Le billet d’entrée » de l’apprenant avec un PADLET : série de questions que doit se poser l’apprenant avant de commencer le cours
« Le modèle de Frayer » : construction collective à partir d’un outil de création de graphiques. Le modèle permet de développer le vocabulaire et de séparer les concepts en quatre idées principales”
Chaque fiche est expliquée avec une vidéo, ce qui aide à la mise en pratique pour l’enseignant.
Au-delà de ces 4 outils, d’autres pistes sont proposées.
En termes de gestion mentale (non exhaustif)
Tout d’abord, chaque outil invite l’élève à EVOQUER, ce qui est une étape indispensable pour apprendre.
Ensuite, chaque outil présente l’un ou l’autre avantage en termes d’un ou de plusieurs gestes mentaux. L’attention est présente partout, évidemment.
l’outil 1 aide l’élève à se mettre en projet en s’appuyant sur 3 temps: ce qu’il sait maintenant (présent), ce qu’il souhaiterait apprendre (futur), et ce qu’il a déjà en stock (passé). C’est une manière de faire le point pour se lancer dans un nouvel apprentissage, ou dans un exercice;
l’outil 2 permet à l’élève de mobiliser le déjà là, étape importante pour entrer dans la compréhension d’un nouveau concept, puisque pour comprendre, il faut faire des liens entre le nouveau et ce qui est déjà en stock; de plus, donner l’occasion à l’apprenant de partir de ses représentations et y revenir en toute conscience quand on a avancé dans l’apprentissage, peut l’aider à faire évoluer ces représentations;
l’outil 3 est une magnifique porte d’entrée pour le geste mental de compréhension: se poser des questions (cf. article du 2/12/21 "Se questionner pour apprendre") 🔻 (les 5 questions de la compréhension de Guy Sonnois, CQQCOQP, etc.), à soi-même ou à d’autres élèves, est une excellente façon de réactiver, de donner du sens, d’imaginer, d’avancer dans sa réflexion, …
l’outil 4 ressemble beaucoup à la démarche de construction du sens développée par Britt-Mari Barth: pour définir un concept au sens large, les élèves complètent un schéma avec l’aide de l’enseignant, ou en sous-groupes. 4 parties dans ce schéma: une définition (ou étiquette), les caractéristiques/représentations, des exemples et contre-exemples.
La curiosité n’est pas un vilain défaut quand il s’agit d’apprendre: se poser des questions, à soi-même ou entre pairs, permet de gérer de manière plus efficace les 5 gestes mentaux. C’est utile de le rappeler en cette période, car les étudiants se préparent pour leurs examens de décembre.
Pour être attentif, un tri est nécessaire, et se questionner semble une façon intéressante de cibler ce qui doit être pris en compte dans les évocations, et ce qui est accessoire, non pertinent.
Quand on mémorise, là aussi, le fait de classer, d’organiser, de structurer, va permettre de mieux garder en tête ce qui doit y être stocké. Sans oublier l’imaginaire d’avenir qui oriente l’acte de mémoriser: où, quand et comment va-t-on avoir besoin de ce qu’on garde en mémoire?
L’imagination créatrice sera également enrichie par un questionnement en lien avec ce qui nous anime: découvrir et/ou inventer.
Quand il s’agit de réfléchir, là aussi, se poser des questions peut aider à affiner le tri dans les acquis que nous devons mobiliser pour résoudre un problème, ou pour comprendre quelque chose de complexe.
Pour comprendre, se poser des questions dans plusieurs directions donne l’occasion d’une compréhension approfondie. Guy Sonnois, dans son cahier de travail (cf. article du 7/09/2018 "Un livre de Guy Sonnois à paraître ce mois de septembre) 🔻 à destination des élèves, propose 5 questions pour comprendre.
Les voici en image (réalisée avec l’application Genial.ly). Vous pourrez lire plus d’informations sur ces 5 questions directement sur le blog de Guy Sonnois: Accompagner le travail des adolescents avec Pégase, par exemple, dans cet article.
La mindmap ci-dessous présente une autre manière de se questionner. Elle a été réalisée par Marco Bertolini, et est disponible ici sur son blog. Si vous dites tout haut (ou mentalement, ça marche aussi): CQQCOQP, vous comprendrez que mettre les lettres dans cet ordre st un bon moyen mnémotechnique pour se souvenir de ces 7 questions qui sont de précieux outils pour apprendre.
C’était le thème du XIVe colloque de l’IIGM (Institut International de Gestion Mentale), ce weekend, à Paris. Eduquer à l’esprit critique est un enjeu majeur à l’école, et ce, dès la maternelle. Comment la gestion mentale peut-elle être un atout de poids dans cet apprentissage-là ?
Je vais partager dans cet article 4 points clés repérés au cours de ces deux journées de conférences, ateliers et témoignages de pratiques.
La pause évocative
C’est une évidence : en installant la pause évocative, l’enseignant permet aux apprenants de mettre une distance entre la perception et l’action, d’ouvrir une intériorité réflexive, et de faire une place pour l’esprit critique. Le développer demande du temps, un accompagnement, un entrainement. Or, cette pause évocative peut être guidée par le professeur : « Et si vous entrez dans le schéma par une autre porte, le comprenez-vous de la même façon ? » ; « Et si le retour à la perception vous donnait l’occasion de compléter, de corriger, d’ajuster votre pensée ? » ; « Faites le point sur les indices que vous avez repérés : quelle(s) hypothèse(s) de sens vous permettent-ils d’imaginer ? Revenez à la perception : vos hypothèses tiennent-elles la route ?» ; « Cherchez les décalages possibles entre ce que vous venez de voir et ce vous savez déjà sur ce sujet. » ; etc.
L’explicitation des gestes mentaux
Ensuite, en explicitant aux élèves, après les avoir mis à la tâche, comment faire pour être attentif, mémoriser, comprendre, réfléchir, imaginer, nous les outillons pour la gestion de tout ce qui est discernement, complexité.
Bien gérer son attention est fondamental pour avoir un esprit critique : c’est la porte d’entrée du travail mental, c’est le moment où l’apprenant opère un tri dans ce qu’il perçoit, orienté par son projet : « J’ai repéré dans cette vidéo des éléments décalés qui me font douter de son contenu. »
Pour mener à bien sa compréhension, il faut souvent tâtonner, chercher, se questionner, faire des hypothèses, les vérifier. La vigilance est de mise, car nous sommes habités par des représentations et des préjugés, influencés par des biais cognitifs (cf. article du 13/01/2020 "Les biais cognitifs") 🔻. En prendre conscience nous permet de mieux réfléchir, de ne pas sombrer dans les dogmatismes, les idées toutes faites.
Les projets de sens
Ajoutons que prendre conscience de ce qui nous anime quand nous apprenons est essentiel pour élargir notre manière de penser. A un élève qui évoque essentiellement en 1ère personne et a tendance, par exemple, à transformer ce qu’il lit, nous pouvons lui proposer de revenir au texte et de chercher ce que l’auteur dit exactement (et ainsi évoquer en 3ème personne). En effet, pour être critique, il est important de pouvoir évoquer le message émis sans l’avoir interprété. A un autre, qui entre dans la connaissance via l’opposition, nous pouvons lui montrer comment il peut aussi composer avec elle, car les deux sont utiles pour affuter l’esprit critique.
Le dialogue pédagogique
Enfin, grâce au dialogue pédagogique (cf. article du 2/10/2018 "Dialogue pédagogique: un livre qui va devenir une référence) 🔻, l’enseignant permet à ses élèves de prendre conscience de ce qui se passe dans leur tête, et ainsi, les responsabilise, les renvoie vers leur pouvoir d’action, de réflexion, d’esprit critique. L’écoute active que supposent ces temps d’échanges en classe suscitent le respect des différences, l’accueil de l’hétérogénéité, très présents dans nos groupes d’élèves actuels.
En conclusion, se former à la gestion mentale en tant qu’enseignant nous outille aussi pour développer l’esprit critique de nos élèves (et le nôtre!). C’est une bonne nouvelle!
Source illustrations: Work or Technology vector created by stories – www.freepik.com
Sur le net, nous pouvons trouver des milliers de vidéos sur la thématique de l’apprentissage. Impossible d’en faire un tour exhaustif, évidemment. Ceci dit, il arrive que par hasard, on découvre quelque chose à épingler, et c’est ce dont il est question avec cette vidéo qui résume l’ouvrage “Super learning” de Peter Hollins, édité en anglais seulement. Sur le blog “Mind Parachute”(www.mindparachute.com), l’auteur (Matteo), passionné de développement personnel, propose chaque semaine de nouvelles idées, qu’il résume en vidéos , avec comme support des schémas, téléchargeables gratuitement.
Dans l’ouvrage précité, il est question d’éviter une série d’erreurs qui nous empêchent de bien apprendre. Il y a des liens à établir avec ce que préconise la gestion mentale (la gestion de l’attention, le besoin d’être en projet, d’évoquer, le fait d’être dans un état d’esprit positif – dynamique d’éducabilité, diversifier nos palettes perceptive et évocative). L’utilisation de dessins symboliques pour illustrer ce que raconte le vidéaste peut également inspirer.
Ci-dessous, la vidéo et la carte qui y est associée.
Sur le blog “Accompagner le travail des élèves avec Pégase” de Guy Sonnois, formateur en gestion mentale, auteur d’ouvrages pédagogiques (“Accompagner le travail des adolescents (cf. article du 3/12/2016 " Un livre et un blog pour accompagner le travail des adolescents")🔻“, “J’apprends à travailler“ (cf. article du 7/09/2018 "Un livre de Guy Sonnois à paraître ce mois de septembre") 🔻), il y a beaucoup d’articles très intéressants sur la mise en pratique de cette pédagogie des moyens d’apprendre.
Récemment, vous pouvez découvrir deux témoignages, l’un d’un professeur d’histoire-géographie qui explique comment il pratique la pause évocative en cours, et l’autre d’un enseignant en éducation physique, qui s’appuie sur le travail collaboratif pour entraîner les gestes mentaux chez ses étudiants.
Ce sont des exemples (et pas des modèles comme le précise Guy Sonnois) inspirants et qui montrent qu’on peut faire de la gestion mentale en faisant de petits pas, réguliers, dont le rythme et la cadence vont aider les élèves à être actifs mentalement, en classe. Au départ, cela prend du temps à mettre en place, puis cela peut devenir un rituel, et permettre de regagner le temps investi au départ.
Bonne lecture!
Ce blog est resté silencieux depuis fin mai. Il faut dire que l’année scolaire passée a été plutôt mouvementée, qu’il a bien fallu les deux mois de pause estivale pour faire le point, se déconnecter, et aussi se remettre en projet pour une rentrée en présentiel à 100%.
Les formations en gestion mentale ont repris dans 24 écoles de la zone 10 d’enseignement. Pas moins de 58 enseignants ont commencé un niveau 1 en ce début d’année scolaire (découverte des 4 temps de l’apprentissage et de deux gestes mentaux: attention et mémorisation). 29 poursuivent un niveau 2 (prolongement avec découverte des trois gestes mentaux que sont la compréhension, la réflexion et l’imagination) et 50 vont débuter un niveau 3 (pratique du dialogue pédagogique de groupe).
Imaginez: 137 enseignants en tout qui vont consacrer 4 journées à la formation et également du temps à un accompagnement sur le terrain afin de stimuler le transfert de la gestion mentale dans leurs classes, au bénéfice des élèves.
Année scolaire 2020-20212
Dans les 24 écoles participantes au projet de formation et de suivi en gestion mentale de la zone 10, de plus en plus d’enseignants ont acquis des connaissances et découvert des pratiques pédagogiques qu’ils ont transférées dans leurs classes. Toutefois, nous constations que la collaboration entre collègues formés et « pratiquants » restait anecdotique dans la plupart des établissements scolaires. Nous avons donc eu l’idée de proposer un suivi INTRA-ECOLE, réunissant des enseignants d’une même école, les invitant à mettre en ébullition leur intelligence collective autour de la gestion mentale et la motivation.
Nous avons préparé deux journées, nous basant sur l’approche de Daniel Favre dans son livre : « Cessons de démotiver les élèves, 20 clés pour favoriser l’apprentissage », aux Editions Dunod. C’est très complémentaire à la gestion mentale. En effet, l’auteur apporte un éclairage neuroscientifique sur le fonctionnement de notre cerveau, et sur le fait qu’émotions et cognition sont étroitement liés, et que nous avons plusieurs sources de motivation, interne et externes. La gestion mentale, nous ayant outillé pour expliciter COMMENT se mettre aux commandes de son cerveau pour apprendre, nous permet de mieux nous servir de ces clés.
Nous n’avons finalement pu organiser une seule journée en ce troisième trimestre, et la deuxième est reportée à l’année scolaire prochaine (si le projet est reconduit par la zone). Nous avons eu l’occasion d’aborder les clés 1 à 8, ainsi que la 18 qui est celle du travail collaboratif.
La clé 5 est centrale dans son ouvrage, puisqu’elle présente les 3 systèmes de motivation qui nous habitent tous : celui qui nous sécurise (SM1), celui qui nous amène à innover (SM2), et enfin, celui qui nous coince dans l’addiction (SM1p). Pour apprendre, les 3 systèmes sont à l’œuvre, et l’auteur, Daniel Favre, nous l’explique dans la vidéo suivante, extraite d’un congrès mondial sur la pensée complexe organisé par l’UNESCO en 2016.
Dans la clé 6, Daniel Favre nous explique la courbe de l’apprentissage, qui montre clairement que face à un problème inédit, il est normal de vivre une déstabilisation cognitive et émotionnelle, et que grâce à des essais/erreurs, des explorations, tâtonnements, découvertes, l’apprenant va remonter la courbe, vers un état émotionnel agréable, car il aura solutionné le problème.
Dans ce reportage, « Apprendre autrement, A la découverte de la motivation des élèves », (Une expérimentation en collèges, académie de Créteil. Film réalisé en 2019 par Vincent DOUBRERE, ICE Production et financé par le Fonds Social Européen), vous verrez qu’une enseignante exploite cette courbe de l’apprentissage en classe, et que certains élèves lui reconnaissent une utilité pour nourrir leur motivation.
Dans cette période d’enseignement hybride qui s’éternise, voici deux applications belges qui vous permettent d’ajouter de l’interactivité dans vos cours. Les élèves peuvent y avoir accès en classe , ou à distance (avec une connexion internet et le matériel adéquat), via un QR-code, une adresse url, ou encore un sms. A vous de décider quand cela vous semble le plus opportun, pertinent, efficace pour eux.
Cela prend un peu de temps et d’énergie pour se familiariser avec l’outil, mais une fois que l’investissement est fait, c’est vraiment rentabilisable. En effet, vous pourrez continuer à l’utiliser quand l’enseignement sera revenu à 100% en présentiel.
En tant qu’enseignant.e, vous pouvez vous inscrire avec votre adresse institutionnelle et avoir accès à un nombre illimité de questions et/ou de “flashcards”.
Je vous propose en italique une ébauche de liens à faire avec la gestion mentale, que vous allez pouvoir compléter vous-mêmes via l’utilisation de ces applications.
Pour accéder à chacune d’entre elles, cliquez sur le titre du paragraphe.
Cette application permet de dynamiser nos présentations en posant des questions (14 types différents dont des QCM, des questions ouvertes, des appariements, des localisations, etc.) aux participants pour réactiver ce qui a été vu, pour demander aux élèves comment ils se sentent, pour leur donner un temps de pause évocative pendant le cours, pour vérifier leur compréhension de la leçon, etc. Les réponses des élèves peuvent s’afficher en direct, être discutées, corrigées, et donc donner lieu à une rétroaction utile pour la compréhension de la matière vue.
En termes de gestion mentale, Wooclap peut servir de support pour enrichir la démarche de mémorisation, pour remobiliser son attention, pour exprimer où en est sa motivation et donc sa mise en projet, pour évoquer, pour faire des liens et donc mieux comprendre, …
Le formateur Marco Bertolini, que certain.e.s d’entre vous ont découvert cet été (formations en ligne du Cecafoc) a écrit un article sur son blog pour détailler les types de questions que nous pouvons poser sur cette application, avec quels objectifs.
Sur le site de Wooclap, vous avez accès à une série de petits tutoriels vous expliquant comment créer vos questionnaires, comment insérer vos questions dans une présentation déjà existante, comment exploiter les réponses de vos élèves, etc.
En guise d’exemple, si vous cliquez sur ce lien, vous aurez accès à un questionnaire proposé en niveau 1, après une demi-journée de formation.
“Wooflash est une plateforme web (NDLR: développée par Wooclap) qui associe votre pédagogie avec les principes des sciences cognitives pour un apprentissage efficace et adapté à chaque étudiant.”
L’idée est que l’apprenant puisse revoir sa matière avec les questions posées sur Wooclap qui deviennent des “flashcards”. De son côté, l’enseignant peut suivre à distance le niveau d’apprentissage de ses élèves et leur assimilation de la matière, via des questionnements, la répétition espacée et le suivi des performances des étudiants.
En lien avec la gestion mentale, ce qui peut être intéressant d’ajouter dans vos questions/”flashcards”, c’est ce qui est en rapport avec l’imaginaire d’avenir: “Cette information que tu mets dans ta tête, dis-moi où, quand et comment tu en auras besoin.” Cela aidera vos élèves à se mettre en projet correctement dans leur geste mental de mémorisation.
Dans vos questions, vous avez évidemment aussi la possibilité de vérifier le niveau de compréhension de vos apprenants, comme par exemple en les invitant à faire des liens, à se poser des questions, à faire des hypothèses, puis à les vérifier.
Ci-dessous, un webinaire réalisé par EdulabTV (par ailleurs, mine d’informations et de ressources pour l’enseignement hybride).
En niveau 2, pendant les rencontres de suivi qui ont lieu après deux journées de formation, je demande aux enseignants ce qu’il souhaitent mettre en évidence par rapport au geste de compréhension. Je les invite à formuler un conseil, une devise, une invitation par rapport au geste mental, à destination d’eux-mêmes ou de leurs élèves.
Voici un florilège de ce qu’ils ont proposé cette année:
« Comprendre, c’est prendre conscience de ce que je connais et réfléchir au sens et aux liens à faire avec les nouvelles choses apprises. »
« Monsieur hypothèse et madame erreur sont mes alliés sur le chemin de la compréhension.»
« Comprendre, c’est savoir réexpliquer, soit à soi-même, soit à quelqu’un d’autre, tant en donnant un exemple qu’à travers une définition. »
« Comprendre, c’est s’approprier un concept tout en donnant sens pour pouvoir restituer (réexpliquer) ou appliquer. »
« Comprendre, c’est aussi faire des erreurs. »
« Comprendre, c’est se sentir capable de faire. »
« Si tu ne tombes pas, tu n’apprends rien. »
« Comprendre, c’est accrocher à ce qu’on savait déjà. »
« Comprendre, c’est long et ça peut prendre du temps ; le par cœur ne suffit pas. »
« Comprendre, c’est se connaître. »
« Comprendre, c’est une course-relais. » (mise en évidence des allers-retours nécessaires pour comprendre).
« Comprendre, c’est oser. »
« Comprendre, c’est avant tout donner du sens, en se demandant d’où ça vient, et à quoi ça sert ? »
« Quand la chrysalide devient papillon. » Cette transformation physique fait référence aux transformations/changements qui s’opèrent en nous: physiques (au niveau du cerveau: création de nouvelles connexions, synapses) et psychologiques (on a une nouvelle vision du monde, on voit les choses sous un autre angle et cela influe sur toutes nos idées, perspectives, concepts existants).
« Comprendre, c’est accepter de se tromper, de prendre des risques et de se poser des questions. »
« Comprendre, c’est déjà apprendre. »
« Comprendre, c’est l’étincelle qui illumine les yeux. »
Peut-être l’avez-vous déjà vu passer, ce nouveau nom, “JUMP10”?
Il est né de la collaboration, initiée par Stéphanie de Lamalle, coordinatrice zonale, entre les différents projets pédagogiques spécifiques à notre zone d’enseignement, la zone 10.
En effet, notre zone, pilotée par les directions de ses écoles, est à l’origine de 4 projets pédagogiques originaux, voire inédits:
la formation en gestion mentale et les suivis sur le terrain pour apprendre à apprendre aux élèves
l’éducation aux choix des élèves (notamment au 2e degré) et la découverte d’eux-mêmes au travers d’activités diverses, dont l’art-journal
Rond-Point et l’accrochage scolaire, destinés aux élèves et aux équipes enseignantes
les Communautés d’Apprentissages, destinées à faire éclore et s’épanouir l’intelligence collective dans les écoles
la cellule réflexive R’évolution qui réunit des enseignants de différentes écoles de la zone pour réfléchir ensemble à la création d’outils pédagogiques, (exemples: outils pour les aménagements raisonnables ou pour la compréhension des consignes).
Voici ci-dessous l’affiche de JUMP10. En cliquant sur ce lien, vous arriverez sur le site du même nom, avec un accès aux informations utiles concernant ces différents projets.
Axelle Adell est praticienne et formatrice en gestion mentale. Elle travaille dans le sud de la France. Dans le but de rendre la gestion mentale plus visible, elle a réalisé cette première vidéo, dans laquelle elle fait un parallèle clair et intéressant sur les deux approches que sont la gestion mentale (et l’activité mentale) et les neurosciences cognitives (et l’activité neuronale). Dans la vidéo, vous verrez également quelques témoignages de personnes ayant pratiqué la gestion mentale avec Axelle. Pour la visionner, cliquez sur l’image ci-dessous, extraite de la vidéo.
Et vous, seriez-vous prêts à témoigner en vidéo?
Comme les années précédentes, les affiches liées au projet de formation et de suivi dans la zone 10 vont refaire leur apparition dans vos salles des professeurs.
En cette septième année du projet, vous êtes désormais 300 enseignants actifs dans une des 24 écoles participantes à avoir suivi au moins un niveau de formation et de suivis sur le terrain. Dans chaque école, vous êtes chaque année plus nombreux à avoir découvert cette démarche pédagogique et à la transférer dans vos pratiques.
Ces affiches vous permettent d’identifier les collègues qui, comme vous, font ou ont fait partie du projet. Nous vous encourageons à créer du réseau entre vous, à échanger sur vos essais, vos questions, vos “plantages”. Cette intelligence collective peut fructifier et bénéficier à un nombre grandissant d’élèves.
Qu’en pensez-vous?
Pearltrees est une application en ligne, gratuite, qui vous permet de collectionner les “perles” que vous trouvez sur internet, et de les classer comme vous le souhaitez. En plus du Padlet privé dont je vous avez reçu le lien il y a peu, vous pouvez également aller explorer les ressources que j’ai repérées et structurées dans mon espace Pearltrees. Si vous décidez de créer le vôtre, vous avez l’occasion de copier mes “perles” pour les insérer dans votre espace à vous.
C’est un outil de veille intéressant, y compris pour partager des liens avec vos élèves. Vous pouvez aussi le privatiser, mais alors c’est payant.
Voici le lien: Pearltrees Gestion Mentale
Janvier 2021 est déjà bien entamé, la rentrée scolaire a eu lieu il y a presque 3 semaines. Les formations en gestion mentale ont repris, uniquement à distance. Cela nous a demandé, à Hélène et à moi, de repenser nos plannings, de viser l’essentiel dans les contenus, et de dynamiser le plus possible le rythme des journées de formation. Jusqu’à présent, cela semble fonctionner, même si nous sommes tous d’accord pour dire que le présentiel est bien mieux pour transmettre et vivre la gestion mentale.
Ce que nous pouvons vous souhaiter, c’est de traverser cette période avec un état d’esprit le plus positif possible, et d’identifier ce qui vous permet de garder et/ou de renouveler votre stock d’énergie physique et mentale, puis de le mettre en œuvre. Oui, oui, il s’agit bien de vous souhaiter de vous mettre en projet pour continuer à tenir le cap!
Et ce que nous pouvons espérer pour le projet, c’est qu’il puisse se poursuivre dans le même esprit que depuis ses débuts, en septembre 2014. Les temps sont durs pour les écoles, nous verrons donc si 2021 est l’année de changements pour la zone 10 d’enseignement.
La citer me donne l’occasion de vous dire que grâce à Stéphanie de Lamalle, qui coordonne les projets pédagogiques mis en place dans la zone, un blog “JUMP10” regroupe désormais toutes les informations utiles et nécessaires pour en savoir plus.
Pendant ces mois de novembre et décembre, 20 rencontres de suivi ont eu lieu en visioconférences, pour 57 enseignants de 19 écoles de la zone.
C’était un pari osé de maintenir ces rencontres, tant il est certain que les professeurs préfèrent être en classe avec leurs élèves dès que c’est possible en cette période d’enseignement hybride. Certains d’entre eux ont d’ailleurs posé ce choix-là, tout à fait respectable.
Toutefois, ces moments d’échanges leur ont permis de replonger dans la réflexion et le questionnement: comment intégrer la gestion mentale dans les pratiques pédagogiques, comment faire de la gestion mentale à distance? Ce fut également l’occasion de se rendre compte que les collègues proches ou d’écoles différentes vivent les mêmes difficultés, se posent des questions identiques. Ci-dessous, un nuage de mots qui expriment comment les enseignants actuellement en niveau 1 qualifient ces rencontres de suivis à mi-formation (le mot “bête” est à associer avec “pense”, l’application a séparé les deux).
En tant que témoin de ce qui se passe dans toutes ces écoles, au travers des témoignages de ces dizaines d’enseignants, un mot me vient en tête: extraordinaire! La situation que nous traversons depuis plusieurs mois peut ainsi être qualifiée, tout comme l’adaptation exceptionnelle et la motivation (mise à rude épreuve) des professionnels de l’éducation pour accompagner au mieux leurs élèves dans leurs apprentissages. Bravo à chacune et chacun d’entre eux!
Le travail de l’asbl IF Belgique est de promouvoir la gestion mentale dans notre pays (et au-delà) en proposant des formations, bien sûr, mais également en mettant en ligne toute une série de ressources utiles pour découvrir et pratiquer la pédagogie des gestes mentaux.
Présentation générale
Il y a tout un volet consacré à la présentation générale de la gestion mentale et du travail d’IF Belgique. Le poster ci-dessous vous en donne un aperçu.
Boîte à outils
Une boîte à outils vous donne la possibilité de découvrir notamment des capsules vidéo expliquant les concepts de base de la gestion mentale, comme celle-ci qui présente la mise en projet et les projets de sens:
Toujours dans cette boîte à outils, côté plus pratique, vous trouverez par exemple ici une série de jeux pour tout public et leur fiche d’analyse en termes de gestion mentale. Ci-dessous, en guise d’illustration, la fiche du jeu aux 1000 Titres.
Archives et revue
Vous avez accès également aux archives contenant des articles publiés dans la revue d’IF Belgique, la Feuille d’IF. Un des derniers rendus accessible en ligne fait le lien entre attention et méditation en pleine conscience, à lire en cliquant sur ce lien.
Bref, une mine d’or pour aller plus loin dans votre connaissance de la gestion mentale et dans sa mise en pratique.
Si vous connaissez un peu la gestion mentale, vous savez qu’elle se base plutôt sur des fondements philosophiques (et vous pouvez les découvrir en visionnant cette capsule vidéo réalisée par l’asbl IF Belgique) ET qu’elle s’appuie sur 4 postulats ou valeurs auxquels il est essentiel d’adhérer pour entrer dans la démarche de cette pédagogie.
Les voici dans une présentation interactive:
Pendant le confinement, j’ai réalisé une capsule vidéo pour guider les enseignants dans la création d’une leçon qui tient compte des 4 temps de l’apprentissage en gestion mentale. Pour rappel, ces 4 temps sont la mise en projet, la perception, l’évocation et la restitution. Dans cette capsule, l’aspect conceptuel est abordé et mis en pratique avec un exemple concret de séquence de cours, ici, en sciences économiques.
Si cela vous inspire et que vous utilisez l’outil dans vos cours, je vous invite à partager vos productions en me les envoyant. En effet, j’ai le projet de créer un espace en ligne où les enseignants auront l’occasion de déposer leurs travaux, créations, idées, en lien avec la gestion mentale et d’avoir accès à ce que leurs collègues auront partagé. Certains d’entre vous l’ont déjà fait il y a quelques mois.
Partants? Je l’espère!
Comme chaque année, les suivis sur le terrain commencent en ce mois de novembre. Ils se font en visioconférence étant donné le contexte. C’est moins convivial, mais les enseignants semblent y trouver leur compte malgré tout.
Ces suivis, en quoi consistent-il? Il y a déjà eu quelques articles sur ce blog qui les décrivent. Vous pouvez donc les relire (présentation générale du projet 🔺, quelques métaphores qui les qualifient (cf. article du 6/12/2016 "Le suivi post-formation, c'est (comme)"🔻), d’autres encore (cf. article du 12/01/2019 "Nuage de mots pour qualifier le suivi sur le terrain")🔻).
Voici une présentation qui explique la méthodologie des suivis, avec quelques extraits issus des évaluations par les enseignants de cet accompagnement sur le terrain, récoltés en fin d’année scolaire passée (19-20).
Pendant le confinement, aux éditions Nathan, est sorti un manuel très intéressant sur la mémorisation, geste mental essentiel dans les apprentissages: “Apprendre à mieux mémoriser, Former, entraîner, optimiser”, écrit par deux chercheurs en sciences cognitives, Jean-Luc Berthier et Frédéric Guilleray.
L’attention et la compréhension font partie des essentiels pour mieux mémoriser. La réflexion et l’imagination se nourrissent de ce qui est stocké en mémoire. Cela ressort très clairement dans le contenu du livre.
Ce manuel est présenté selon une démarche de parcours de formation, avec pour chaque partie, un test de positionnement (qu’en pensez-vous?), les problématiques d’apprentissage, les idées-clés, les pistes pédagogiques et un test de réactivation. Pour l’avoir lu dans son intégralité, je trouve que cette ressource est un incontournable pour tout enseignant. La gestion mentale n’y est pas citée et a fortiori ne fait pas partie des références bibliographiques, mais beaucoup de son contenu y fait penser.
L’ouvrage est organisé en 4 parties:
Connaître la mémoire pour mieux apprendre : les enjeux de la mémorisation dans l’apprentissage, les systèmes de mémoire, le cheminement de l’information
Les 3 règles fondamentales de la mémorisation: savoir et comprendre, se questionner, consolider et réactiver
L’attention au service de la mémorisation: la capture de l’attention, les procédures au service de l’exécution
Les conditions pour une meilleure mémorisation: la motivation, la santé, la métacognition, l’implication de tous les acteurs
Enfin, il est possible d’avoir accès en ligne aux documents de l’ouvrage, sur le réseau pédagogique Lea.fr(schémas et graphiques explicatifs à imprimer ou à projeter à vos élèves, exemples d’activités, gabarits de fiches et ressources imprimables pour les élèves, diaporamas et tutoriels à projeter). Cet accès est gratuit pendant un mois.
Je vous encourage à ajouter ce livre dans vos bibliothèques pédagogiques!
Année scolaire 2019-2020
Témoignage de Marie P., professeure de sciences dans le secondaire (Lycée François de Sales à Gilly), recueilli par Hélène Delvaux, merci à elles d’avoir accepté que cela soit publié ici.
Marie a suivi les 4 jours d’un niveau 1 et raconte ce qui lui est arrivé au début de cette année, alors qu’elle n’avait suivi que deux jours de formation : elle devait donner cours en 5e professionnelle. Elle avait donné ses notes de cours à photocopier, mais les photocopies n’ont pas été faites à temps. Elle a donc dû improviser à la dernière minute et travailler sans la version papier du cours, ce qui est tout à fait inhabituel pour elle. Marie est professeur de sciences et elle devait donner un cours sur les ondes sonores
Elle prépare dans l’urgence quelques bocaux qu’elle recouvre d’un simple film plastique alimentaire, retenu par un élastique, puis elle dépose du sel sur le film plastique de chaque bocal. Elle accueille ses élèves de la première classe de la matinée et les met tout de suite devant le défi suivant : vous deveztrouver le titre du cours et pour cela vous allez faire l’expérience suivante. Vous avez un bocal, vous avez unemembrane en plastique et du sel sur cette membrane ; vous devez faire en sorte que le sel bouge mais vous nepouvez toucher ni le bocal, ni la table et vous ne pouvez pas souffler. Elle n’en dit pas plus et leur laisse le temps nécessaire pour faire leurs essais. Assez rapidement certains élèves ont commencé à claquer dans les mains, d’autres ont demandé leur GSM pour faire entendre les basses d’un morceau de musique, d’autres ont chanté ou crié ; ils ont trouvé rapidement que le sel pouvait bouger à cause de ces sons et bruits.
Puis, Marie discute avec les élèves et note au fur et à mesure au tableau interactif toutes leurs observations. Ensuite elle leur demande quel(s) lien(s) ils font entre ces bruits, cris, musiques et le sel qui bouge. Les élèves trouvent que ce sont ces bruits qui ont fait clairement bouger le sel, ils en viennent même à parler de sons et d’ondes. Ils ont donc trouvé le titre de la leçon : les ondes sonores.
Elle leur demande alors de lui expliquer comment c’est possible. Ils donnent plein de mots-clés (notés au tableau), elle leur demande de dessiner au tableau l’expérience et petit à petit elle les amène là où elle voulait. Elle les a trouvés très créatifs, ils avaient plein de notions dans leur tête. A un moment donné elle leur demande si le son va plus vite dans un milieu liquide, gazeux ou solide (cela fait partie de la leçon). Ils ont tous des avis différents, notés au tableau aussi. Puis elle les invite à un geste de réflexion : comment pourriez-vous expliquer que ça va plus vite dans un milieu liquide, solide ou gazeux ; ils réfléchissent, donnent des exemples et chaque fois elle note et essaie de dessiner ce qu’ils disent. Puis elle les invite à réfléchir aux molécules : comment sont les molécules dans un milieu liquide, gazeux ou solide ? Certains ont du mal. Alors elle leur dit :
– Imaginez, si vous étiez le son et que vous deviez passer d’une molécule à une autre, comment feriez-vous ?
Une élève a alors trouvé tout de suite que ce serait plus facile dans un milieu solide parce que les molécules sont plus serrées ! Dans les milieux gazeux, elles sont plus distantes et c’est beaucoup plus difficile d’aller d’une molécule à l’autre !
Marie les invite donc à devenir dans leur tête le son qui doit avancer et passer d’une molécule à l’autre. Puis elle les invite à se mettre debout et à devenir les molécules qui reçoivent les vibrations. Comment allez-vous faire ? Pourrez-vous longtemps rester comme ça, les élèves se rendent compte que non et qu’ils ont envie de s’asseoir, parce qu’ils sont fatigués à cause des vibrations. Donc une molécule n’a qu’une envie, c’est de passer la vibration à une autre molécule. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle parvienne jusqu’au bocal.
D’habitude, dans son cours, elle essaie de les guider notamment par des questions, mais ici, elle a remarqué que sans les supports préalables du cours, les élèves ont été plus attentifs. C’est un peu, dit- elle, comme si les notes du cours parasitaient leur concentration. Ici il y avait des questions et des rebondissements tout le temps ; « C’était très chouette », dit-elle.
Remarque : quand Marie procède comme d’habitude, elle leur donne le bocal et leur demande de produire un son ou un cri et d’observer. Elle leur demande ce qu’ils observent : « le sel sautille » est la bonne réponse. Dans le cours conduit comme d’habitude, « je leur dis ce qu’ils doivent faire », tandis qu’ici « je leur ai demandé de trouver comment faire pour que le sel bouge ». Elle ajoute que dans le cours il y a une démarche à suivre et ils doivent observer le résultat de ce qu’ils ont fait.
Après Marie reprend le cours et grâce au TBI où tout avait été noté, elle peut aller rechercher tout le raisonnement, les mots, les phrases, etc. Ils n’avaient plus qu’à écrire des choses connues.
Marie ajoute : je ne m’attendais pas à ce qu’ils trouvent autant de choses, j’avais vraiment une appréhension, et en fait, je me suis rendu compte qu’ils connaissaient plein de choses. Et j’ai même trouvé plus facile de les faire chercher les éléments dans leur tête plutôt que de procéder comme d’habitude. Par exemple, entre les différents milieux, je leur mets d’habitude un graphique : ils doivent l’analyser et chercher grâce à cela dans quel milieu le son passe le mieux. Ici, je suis partie de ce que, eux, ils avaient dans la tête pour imaginer les différents milieux et comment les traverser. Cette démarche a été plus facile. Ici, tout devait venir d’eux, je n’ai donné aucun élément.
Ici elle les a invités également à transposer en dessin ce qu’ils disaient, ce qui était difficile et a amené beaucoup de discussions utiles.
« J’ai trouvé cette expérience géniale parce que j’ai vu plein de choses qui se passaient dans leur tête et que je ne vois pas d’habitude avec mon cours qui est beaucoup plus cadré. Ils savent des tas de choses dont je ne me rendais pas compte avec ce cours beaucoup plus cadrant comme on nous l’a appris à l’agrégation. J’ai trouvé ça hyper enrichissant et très chouette.»
Marie devait donner le même cours dans une autre 5e professionnelle et dans une 5e technique de qualification. Elle a procédé de la même façon a et avec autant de satisfaction. Elle compte bien répéter cette procédure, mais pas tout le temps car elle sait combien il est utile de varier les approches.
Commentaires de Marie après cette expérience
Mettre les élèves au défi, je pense que même sans la gestion mentale, j’aurais procédé de cette manière. Mais la gestion mentale m’a rappelé qu’il était important que les jeunes fassent par eux-mêmes. Dès lors, il est clair que l’activité « faire par soi-même » a donné la motivation aux jeunes.
Par contre, j’ai appliqué des choses qui me sont revenues en tête sur le moment:
o Donner un objectif à atteindre : « Comment faire sautiller le sel ? » avec cette idée que s’ils trouvent, ils en déduiront le titre du cours. Cela les a mis tout de suite en activité.
o Prendre le temps : laisser le temps d’aller dans sa tête, de réfléchir. Non, ce n’est pas du temps perdu. En général, je remarque que j’ai peur de leur laisser « trop » de temps car je pensais que c’était perdre le rythme, la dynamique que j’impulse et finalement perdre leur attention. Or, maintenant, je sais que c’est faux et j’essaye de contrôler cette manière de faire chez moi et de leur laisser le temps.
o Le dialogue respectueux : J’ai tenté de leur poser plein de questions afin qu’ils rendent explicite ce qu’ils avaient dans la tête. Non pas le processus intellectuel de «comment j’évoque dans ma tête ? » (visuel, auditif, verbal, etc.) mais la réflexion en tant que telle, « comment cela est-il possible ? ». Et ce, sans jugement aucun. J’ai fait un maximum pour qu’ils se sentent en confiance. Et surtout, je n’ai fait aucun commentaire sur le contenu qu’ils apportaient. Je me suis mise en mode « c’est vous qui savez ».
o Diversifier l’expression d’une idée : J’ai pensé à exprimer leurs idées de différentes manières pour vérifier si je comprenais bien ce qu’ils voulaient dire mais aussi pour essayer qu’un maximum d’élèves perçoivent les notions que l’on était en train d’exprimer. C’est-à- dire par des mots clefs, des liens entre les idées, par le dessin, ou par le fait de vivre physiquement le phénomène (être une molécule d’air).
o Ne pas faire deux choses en même temps : Le fait qu’ils ne devaient pas écrire pendant le cours a maintenu leur attention. Or, souvent, on a plus l’impression que c’est le contraire. Mais dissocier le temps « réflexion » du temps « prise de note » était profitable.
Merci à Marie qui a accepté de partager son expérience.
Quelques mots-clés pour résumer
– Faire faire aux élèves et ne pas donner trop de matières prémâchées (« L’enseignant doit être plus un fabricant de questions qu’un pourvoyeur de réponses » (D. Favre, Cessons de démotiver les élèves, Dunod, 2015, p.140). Ici, Marie donne de la matière, des notes, des explications, mais après que les élèves aient vécu l’expérience et aient discuté beaucoup avec elle (et dessiné) pour essayer de comprendre. A ce moment, le contenu de cet enseignement a pris sens pour les élèves, les questions posées sont devenues leurs questions.
– Prendre et donner le temps de penser dans sa tête.
– La puissance du geste d’imagination : dans sa tête, devenir le son, devenir une molécule et la compréhension arrive.
– Le pouvoir de l’écoute : une écoute respectueuse, qui suppose l’accueil imperturbable de toutes les réponses y compris des erreurs, stimule les élèves, leur donne confiance, les sécurise et de ce fait, les invite à aller chercher davantage dans leur tête, à émettre des hypothèses, etc. bref, à être beaucoup plus actifs.
Jean-Denis Labenne est professeur de sciences à l’Institut Notre-Dame de Fleurus. Comme les témoins précédents, il a suivi la formation de niveau 1 en gestion mentale cette année scolaire. C’est Hélène Delvaux qui a recueilli son témoignage, et nous les remercions d’avoir accepté qu’il soit publié ici.
“La mécanique quel métier formidable. En cas de problème de fonctionnement de notre
voiture, il nous suffit de nous rendre chez le mécanicien automobile afin qu’il puisse résoudre les problèmes rencontrés par notre véhicule. Pour un mécanicien qualifié, la diversité des marques automobiles n’est pas un problème puisque la majorité des voitures fonctionne de la même manière.
Par comparaison, le métier d’enseignant ne suit pas la même logique. Lorsque ce dernier doit se confronter aux fonctionnements mentaux de ses petites ou grandes têtes blondes, la tâche semble bien plus complexe lorsqu’il n’est pas initié à la gestion mentale. Il peut certes se rendre compte des difficultés rencontrées par ses élèves mais sera incapable, selon moi, de mettre en place des moyens leur permettant de les dépasser. Un sentiment d’impuissance peut alors se manifester chez l’enseignant qui pourrait culpabiliser par rapport à la démarche pédagogique qu’il a pu utiliser en classe. Ce sentiment pourrait être décuplé lorsque cette situation concerne 4-5 élèves de la classe et non 1 seul. Si vous discutez avec n’importe quel enseignant de cette Terre, il vous confirmera qu’il a déjà rencontré ce genre de situation dans sa carrière et qu’il appréhende de s’y retrouver à nouveau.
Ayant suivi la formation niveau 1 en gestion mentale cette année, je ne suis plus de ceux qui l’appréhendent parce que cette démarche pédagogique m’a tellement apporté au niveau professionnel que j’ai le sentiment, à la fin de la formation, de pouvoir l’éviter. Le dialogue pédagogique, l’évocation, les moyens de perceptions, la pyramide du projet, le geste d’attention ou de mémorisation sont autant d’outils me permettant d’y arriver. Ces derniers permettent à l’enseignant d’adapter ses cours aux besoins des élèves par prise de conscience de ce qui peut se passer dans les méandres de leur cerveau.
À côté de cet impact professionnel, j’ai pu me rendre compte que la formation à la gestion
mentale a également eu un impact sur ma vie personnelle. C’est le jour où mon fils de 4 ans m’a regardé lire en me disant : « Qu’est-ce que tu vois quand tu lis dans ta tête ? » que j’ai pu m’en rendre compte. J’avais eu tendance à lui donner ce genre d’information auparavant sans même m’en rendre compte. Dans un autre registre, la gestion mentale m’a également permis de mieux comprendre certaines situations de couple que j’avais pu rencontrer avec ma compagne. Lorsque nous avons le projet de quelque chose, j’ai tendance à me concentrer sur les buts alors que ma compagne à tendance à se concentrer sur les moyens. Petit exemple : nous devons acheter une nouvelle voiture, je vais avoir tendance à choisir un modèle et l’acquisition de ce dernier constituera la seule chose qui est importante pour moi alors que ma compagne va effectuer une analyse sur le coût de la voiture, de l’assurance, de la consommation, des entretiens… Avant cette situation aurait pu créer des conflits puisque j’aurais eu tendance à rester accrocher à mon but alors que ma compagne aurait eu tendance à me démontrer que les moyens permettant d’y parvenir étaient insuffisants. A l’heure actuelle, ce n’est plus le cas. Lorsque nous avons un projet à mener, je reste sur le but à atteindre et je laisse ma compagne me renseigner sur les moyens permettant d’y arriver.
En résumé, cette démarche pédagogique qu’on appelle la gestion mentale est une démarche utile qui dépasse largement les 4 murs d’une classe. Elle constitue un outil de vie qui je pense, me permettra d’être meilleur pour les autres et aussi pour moi.”
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Amandine Servotte est professeur de langues vivantes au 1er degré à l’Institut Notre-Dame de Philippeville. Elle a suivi cette année le premier niveau de formation en gestion mentale organisé dans le cadre du projet en cours dans le grand Charleroi. Ce qui est très intéressant dans ce témoignage, c’est qu’on y retrouve l’ensemble des concepts de base transmis dans ce premier niveau : la mise en projet, l’évocation, l’attention, la mémorisation, ceci dans deux cadres différents, personnel et professionnel.
« Pour ma part les circonstances actuelles m’ont plongée dans une désorganisation sans précédent. Ce qui m’a amené à me poser beaucoup de questions quant à la gestion de mon travail, au maintien des contacts avec nos petites têtes blondes, le tout couplé à nos obligations quotidiennes et vie de famille.
Mon premier souhait était l’efficacité. J’ai donc commencé par donner la même importance à tout ce que je devais faire sur papier (une tâche, une ligne… Pouvant me laisser décourager par beaucoup de “blabla”, ça aide). Le tout étant répertorié sur papier, je les classe en limitant le nombre, par ordre de délai (soit imposé, soit que j’aurais déterminé). Ceci étant fait j’essaye d’en retenir la trame afin de ne rien laisser de côté et de ne pas devoir revenir toutes les heures sur cette feuille. Je dicte alors dans ma tête les différentes choses à faire et je prépare le matériel nécessaire dans l’ordre dans lequel j’en aurai besoin (et à y réfléchir, je me rends compte que je fais déjà ça lorsque je dois suivre une recette – denrée et outils sont prêts dans l’ordre dans lequel je dois les utiliser – ou lorsque je prépare une liste de course – liste faite inconsciemment je pense dans l’ordre des rayons). Cette démarche qui est maintenant devenue rituelle me permet de ne pas me sentir (trop) débordée et de tenir des objectifs réalisables. »
Si on traduit en termes de gestion mentale, on y décèle des éléments de mise en projet : dans ce contexte particulier généré par les circonstances, le BUT d’Amandine est d’être efficace sans te sentir débordée, en tenant des objectifs réalisables.
Les MOYENS mis en œuvre sont multiples et recèlent des indices d’évocations verbales dans un cadre séquentiel: donner la même importance à chaque tâche, lister ces tâches et les classer, les mettre en tête pour éviter trop d’allers-retours entre perception et travail mental, les évoquer verbalement pour préparer le matériel, dans l’ORDRE dans lequel elle en aura besoin.
« Je me permets une petite note supplémentaire car professionnellement, la gestion mentale m’apporte beaucoup … à commencer par le fait de mieux comprendre mes élèves et leur mode de fonctionnement (d’où l’utilité de varier les supports). Dans les circonstances actuelles, je fais pas mal usage de fiches mémos que les élèves adorent, qui sont très pratiques et qui leur montrent qu’ils savent des choses… et qui leur permettent de savoir aussi ce qu’ils ne savent pas (et ainsi de compléter leurs savoirs en allant réétudier ou en complétant la fiche). »
Par rapport aux élèves, il y a une prise de conscience, comme si Amandine “chaussait” des lunettes avec verres spéciaux “Gestion mentale” et qu’elle “voyait” les différences de fonctionnement chez ses élèves. Cette nouvelle acuité la fait réfléchir à l’intérêt de varier les supports et d’accompagner ses élèves dans leurs apprentissages avec de nouveaux outils dont elle comprend le sens, comme la fiche de mémorisation. Il y aussi la meilleure compréhension des élèves et, on le lit entre les lignes, de leurs difficultés. Ce changement de regard, cette réflexion balisée par la gestion mentale et ses valeurs fondamentales (dont la diversité cognitive), font évoluer sa posture d’enseignante.
Pour terminer, un petit mot d’explication sur l’outil « Fiche de mémorisation » dont parle Amandine, qui est inspiré d’un MOOC «Apprendre et enseigner avec les sciences cognitives», organisé par la Plateforme FUN MOOC et déjà présentée dans cet article du blog:
Il s’agit d’un document recto-verso, avec sur une face une série de questions sous formes variées (QCM, faire un schéma, écrire une définition, relier des items, etc.), qui visent l’essentiel de la matière (en termes de savoir et savoir-faire), et sur l’autre face, les réponses. L’élève peut ainsi faire le point sur ce qu’il connaît déjà, a déjà compris, et ce qu’il va devoir encore travailler. Ce feedback immédiat génère la consolidation de ce qui est déjà là et est correct, et un questionnement rapide sur ce qui est absent ou flou. L’élève peut y puiser de la confiance en lui et en sa gestion mentale, et lui donner des repères pour sa mise en projet d’attention et de mémorisation.
Image Freepik – pch-vector
Anne-Marie Delbecq est enseignante de religion au Lycée François de Sales à Gilly, et comme les professeurs témoins précédents, elle a suivi 4 journées de niveau 1 en gestion mentale et voici ce qu’elle a mis en application avec des élèves de 5ème et 6ème (Technique de gestion et auxiliaire administratif d’accueil).
Ce témoignage a été recueilli par Hélène Delvaux, formatrice en gestion mentale qui lui a donné ce premier niveau. Merci à chacune d’avoir autorisé ce partage ici.
Ce qui a été mis en place
Anne-Marie pratique maintenant l’évocation de rappel au début des cours en posant ce genre de questions :
“Souvenez-vous… de quoi a-t-on parlé la dernière fois ?
Comment en a – t-on parlé ?
Qu’est-ce que vous avez retenu ?
Qu’est-ce qui était important ?
Est-ce que c’était intéressant ? Pourquoi ? »
Chaque fois elle leur laisse le temps d’évoquer, elle ne fait pas le travail à leur place. Si c’est un simple rappel, ça prend une dizaine de minutes.
Si Anne-Marie faisait le rappel elle-même avant, elle ne le fait plus car les élèves étaient alors plus passifs et ne retenaient pas automatiquement ce qui était important.
Parfois, au bout de quelques leçons, elle veut faire un plan de la matière avec eux : à nouveau, elle les écoute, écrit au tableau ce qu’ils disent. Elle a pris soin avant de commencer de les inviter à se souvenir dans leur tête, elle fait donc appel à nouveau à leurs évoqués.
Ce qui compte c’est la logique d’articulation entre les éléments. Avant, elle faisait le plan elle-même, mais maintenant, elle le fait avec eux pour qu’ils comprennent le sens de ce qu’on fait.
Ce n’est plus seulement la mémorisation qui est en jeu, mais la compréhension. Elle estime que cela leur donne un fil conducteur qui va les guider.
Parfois elle leur permet de photographier ce plan qui est au tableau pour qu’ils puissent
rédiger leur propre plan.
Elle observe que depuis lors, elle donne de moins en moins de séries de feuilles aux élèves, elle donne plutôt des petits dossiers avec les éléments essentiels; comme des clés pour comprendre le sens de ce qu’on fait et pour laisser une trace de ce qui sera important pour l’examen.
Ce qui a changé
« Les élèves en font un automatisme. Ils ont une bonne mémoire. Ils sont fiers de ce qu’ils retiennent. C’est un moment qui permet aussi l’expression orale et l’expression écrite (Oui, ça c’est ce que tu dis, mais si on doit l’écrire, on écrit quoi?) ».
Avec des élèves de 6e professionnelle, concrètement :
“Je leur demande parfois de dessiner. Ce sont des élèves qui sont dans le concret et souvent, ils ont des difficultés à le dépasser pour conceptualiser et ensuite percevoir des liens. Le dessin aide beaucoup.
Un exemple avec les 6ème : le récit de la création. Je leur montre une vidéo avec des dessins. A chaque jour, son dessin. Ils dessinent en même temps que la vidéo. Je l’arrête à chaque étape. Grâce à ces étapes, ils conçoivent chaque palier, réfléchissent à leurs significations et leurs logiques propres. Quels liens établir avec la science ? Darwin et la bible, est-ce compatible ? Que peut-on en dire… »
Et pour terminer, Anne-Marie ajoute :
“J’essaye tout doucement d’établir un dialogue pédagogique. Comment perçoivent-ils ? Comment comprennent-ils ? Comment retiennent-ils ? Comment restituent-ils ? Que pensent-ils ? Comment argumentent-ils ? Mais que faire après ?”
Anne-Marie traduit par ces mots son soucis du dialogue pédagogique. Il s’apprend progressivement. En attendant elle met en place d’autres choses essentielles.
Commentaires :
En procédant ainsi, nous observons qu’Anne-Marie fait travailler les élèves dans leur tête, les heures de cours deviennent des moments où vraiment chacun peut apprendre. Avec cet appel explicite à ce que les élèves font en tête, les heures de cours sont un moment d’échange, de discussion, d’acquisition progressive de connaissances. Leur demander leurs évoqués (au lieu d’apporter tout sur un plateau d’argent) cela revient à faire appel aux élèves, cela suppose plus de patience et suppose aussi d’accepter les erreurs, mais c’est tellement plus efficace : cela évite la routine, cela stimule, nous sommes des êtres de sens et cette manière de faire répond à cette attente.
En outre avec les élèves de 6e professionnelle, elle privilégie un autre canal d’entrée : le dessin qui va donner accès aux mots après. Elle apprécie cette approche qui facilite l’appropriation des contenus. A partir de ce genre de document, la conversation, les échanges d’idées, les questions viennent plus facilement parce que c’est un support en image et pas en mots.
Par exemple ce dessin :
Ce témoignage est celui d’une enseignante en langues vivantes (notamment à l’Institut Paridaens de Beaumont), Noura Bennari, qui a suivi le niveau 1 de formation en gestion mentale (découverte des fondements de la GM, des différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation, restitution) et des gestes mentaux d’attention et de mémorisation). Comme Jean-Christophe dans l’article précédent, Noura nous partage une tranche de son vécu, professionnel d’une part, plus personnel de l’autre. A nouveau, cela illustre parfaitement que la gestion mentale est applicable en classe et à la maison dès le début de la formation.
Vous verrez qu’ici, entre les tranches vécues, il y a un décodage des mots-clés qui ressortent le plus.
“La découverte de la gestion mentale m’a été bénéfique aussi bien sur le plan professionnel, familial, que personnel”
“En effet, je suis professeur de langues et dès que j’ai eu connaissance de tout ce que pouvait apporter la gestion mentale à mes élèves, j’ai tout de suite voulu leur en faire profiter.
Au début de chaque cours, j’ai par exemple pris l’habitude de commencer par un rappel ou pause évocative de la matière vue précédemment. C’est systématique et c’est même devenu un rituel! Pour que ce soit vraiment concret pour mes étudiants, je mets au tableau l’image d’un cerveau avec des flux électriques qui partent dans tous les sens. Ils savent qu’il n’y a pas de nouvelle matière à ce moment-là et qu’ils doivent rechercher les réponses aux questions posées dans leur tête. Pour être certaine que tout le monde participe, je leur demande de travailler seul et de mettre par écrit leurs réponses. Cet exercice est intéressant aussi bien pour le professeur que les élèves. En effet, après un rapide tour de classe, je vois directement qui a bien assimilé la matière ou qui a, au contraire, encore de grosses lacunes. Les étudiants apprécient également cet exercice car ils savent que c’est purement formatif, cela leur donne une idée précise de leur connaissance du cours et ils prennent cela pour un jeu! Ils en sont même demandeurs.
Ceci est bien évidemment un simple exemple de recours à la gestion mentale que j’ai mis en place dans mes classes.”
Mots-clés
Pause évocative:
L’enseignante a “ritualisé” ce moment de rappel en début de cours: il s’agit de donner du temps à chaque élève pour être actif mentalement et faire le point sur ses acquis (qu’a-t-il mémorisé? qu’a-t-il compris? comment se mettre en projet pour le cours? ) sans pression (évaluation formative).
Motivation:
Les étudiants apprécient l’exercice, en sont demandeurs, ils sont en projet par rapport à ce temps de pause évocative: c’est comme un jeu et ce n’est pas noté (= messages positifs), cela les aide à faire le point sur leurs acquis (=but), et ils évoquent les réponses à des questions posées par l’enseignante, puis les écrivent sur une feuille (=moyens).
“Dans le domaine familial, la gestion mentale m’a également était bien utile. Je suis maman d’une petite fille de 4 ans qui ne sait bien sûr pas encore lire et écrire correctement. Cependant, en cette période de confinement forcé (Coronavirus oblige…), je me suis fixée comme objectif de lui apprendre à écrire son prénom sans le recopier c-à-d sans avoir de modèle sous les yeux. Pour ce faire, je lui ai tout d’abord demandé de focaliser son attention sur son prénom que j’avais pris soin de copier sur un bout de papier (Shaïness, pas facile pour un bout de 4 ans…). Ensuite, je lui ai demandé de fermer les yeux et de voir son prénom écrit en toutes lettres dans sa tête. “Tu le vois?”, “Euh, non pas totalement”, m’a-t-elle répondu. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, qu’elle pouvait ouvrir les yeux pour relire son prénom et se le mettre en tête. Elle a passé quelques minutes à ouvrir et fermer les yeux jusqu’au moment où elle était sûre d’avoir la bonne orthographe en tête. ( c’est le chapeau de la gestion mentale: perception, évocation, restitution). Je lui ai ensuite demandé d’écrire son prénom sur une feuille sans aucun modèle. Elle a été surprise et hésitante car c’était une grande première pour elle. Je l’ai encouragée, rassurée et je lui ai dit qu’elle pouvait toujours refermer les yeux pour voir le modèle qu’elle venait de mémoriser. Bingo! Elle y est parvenue! Ce jour-là, Shaïness a été très fière d’elle et a rendu sa maman heureuse:) Voilà encore un bel exemple de gestion mentale!
Mots-clés
Pause évocative:
Geste mental d’attention en vue de mémoriser: l’enfant est invitée par sa maman à se mettre en tête son prénom, à le faire exister mentalement de façon à pouvoir le réécrire sur une feuille sans avoir le modèle sous les yeux. Ici, l’évocation visuelle en paramètre 2 est suggérée puisque la maman propose à sa fille de voir son prénom dans sa tête, avec la bonne orthographe (sous-entendu: les bonnes lettres, dans le bon ordre).
“Sur le plan personnel, la gestion mentale m’a aidée à mieux me connaître et donc à mieux aider les autres. Cela m’a vraiment conscientisée sur le fait que nous sommes tous différents et que une méthode d’apprentissage peut faire des merveilles chez les uns mais ne rien évoquer du tout chez les autres! Donc apprendre à se connaître, à savoir quel est son mode de fonctionnement, quelles sont ses forces et ses faiblesses sont des atouts indéniables pour mieux se comprendre, se faire comprendre et comprendre les autres!"
Mots-clés
Se connaître sur le plan cognitif: en effet, prendre conscience de la manière dont nous apprenons nous éclaire sur la façon dont nous enseignons et sur le fait que les élèves ne fonctionnent pas forcément comme nous. C’est souvent une révélation pour les enseignants et cela débouche sur une réflexion pour élargir la palette pédagogique et didactique à proposer aux étudiants.
Jean-Christophe Mahieu est professeur de sciences à l’IET-Notre-Dame à Charleroi au 3e degré. Il a suivi le premier niveau de formation en gestion mentale cette année scolaire et a répondu positivement à notre demande de témoignage de pratiques pédagogiques mises en place suite à sa formation.
Je le remercie d’avoir accepté de raconter une tranche de son vécu d’enseignant et je vous invite à la lire ci-dessous.
«Ce que m’a apporté la gestion mentale dans ma pratique en classe»
20 ans de prestations en classe en tant que professeur de sciences m’ont transformé en une machine à transmettre les savoirs.
Dans le souci de favoriser la compréhension et donc de faciliter les apprentissages, je ne cesse de multiplier les différents types de perceptions : les explications verbales, émaillées d’exemples et de contre-exemples, sont toujours accompagnées d’un appui visuel au tableau, prenant la forme d’un schéma synthèse, d’un mindmap (carte heuristique), d’un enchaînement logique de mots clefs, ou encore, de flashcards.
Je m’inquiète, bien entendu, à tout moment de la compréhension des élèves, en saupoudrant le tout de questions auxquelles les apprenant les plus performants répondent, et bien entendu, dans le même temps, mes élèves sont sommés de prendre le maximum de notes, afin de rendre leur travail à domicile bien plus aisé ….. !
La gestion mentale m’a rappelé que l’on ne peut effectuer correctement qu’une seule tâche à la fois et que le travail en classe demandé à l’élève, est bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Les élèves doivent à la fois écouter, regarder, comprendre et faire des liens, s’interroger en confrontant les nouvelles informations aux anciennes, ainsi que prendre des notes ! Seuls les apprenants les plus performants en sont capables, ce qui rend donc obsolète l’ensemble des efforts que je déploie en classes afin de rencontrer les différents profils apprenants et faciliter leur apprentissages .
A cette prise de conscience, la gestion mentale apporte un outil à la fois simple et incontournable…
la pause évocative !
Évoquer est le cœur de l’apprentissage et même si ce geste appartient à l’élève, c’est notre rôle de lui accorder le temps et les moyens nécessaires pour traduire mentalement l’objet de ses perceptions.
Rythmer ma séquence d’apprentissage par la pause évocative me permet, je pense, d’être plus performant en classe et d’optimiser les séquences d’apprentissages afin qu’elles portent leurs fruits chez une majorité d’apprenants.
Concrètement, voici comment je les intègre systématiquement dans mes séquences de cours.
Dès le début du cours, après un bref rappel des objectifs poursuivis, je fais une pause de 2-3 minutes pendant laquelle les élèves sont invités à évoquer la matière vue précédemment. A la fin de cette pause, j’invite les élèves à répondre à quelques questions portant sur les notions clefs rencontrées au cours précédent. Ce rappel de début de cours permet à l’élève de prendre conscience ou non de l’existence du concept dans son monde mental.
Pendant le cours, chaque question posée aux élèves est suivie d’une pause évocative de quelques secondes pendant lesquelles les élèves sont priés de ne pas lever le doigt. Ceci afin d’encourager l’ensemble des élèves à évoquer la réponse et ne pas laisser les “restituants” les plus rapides (qui ne manqueraient pas de lever le doigt en 1er) faire tout le travail. Au terme de cette pause je demande aux élèves parvenus à une réponse de lever la main et de la partager (il m’arrive aussi fréquemment d’interroger l’un ou l’autre élève n’ayant pas levé la main pour savoir ce qui entrave sa compréhension et fournir des explications supplémentaires).
Grâce à la pause évocative, la prise de notes devient à son tour un moment clef de la compréhension. Afin de favoriser l’attention et la perception, j’interdis aux élèves de prendre note durant les explications (multitude d’informations verbales soutenues au tableau par un schéma synthèse annoté de mots clefs). Pour l’élève, la prise de note qui prendra place après deviendra une opportunité d’évoquer les informations verbales perçues et dans le même temps de vérifier sa compréhension du concept. Ce qui a pour avantage de mettre immédiatement en lumière les incompréhensions et donc de bénéficier d’explications complémentaires ciblées sans attendre le cours suivant.
Si l’on peut mémoriser sans comprendre, on ne peut s’approprier un concept complexe sans mémoriser les différents éléments. Puisque la mémorisation est indissociable de la compréhension, il est légitime de lui laisser une place au cœur même de la leçon. Si l’une des notions rencontrées est une notion clef pour la compréhension de la suite du cours, je permets aux élèves de la mémoriser immédiatement en aménageant une petite pause évocative. Ce qui nous donne par la même occasion, une opportunité de partager avec eux les différentes techniques de mémorisation.
A présent vous l’aurez compris, les pauses évocatives font partie intégrante des mes séquences d’apprentissage, même si parfois encore, je dois bien l’avouer, il m’arrive d’ensevelir mes élèves sous un déluge d’informations sans même leur laisser le temps de respirer … d’évoquer.
Image Pixabay
Il y en a pléthore sur internet, on est bien d’accord.
Celles dont je souhaite vous parler aujourd’hui sont réalisées par un de mes anciens élèves, Kevin Iacobellis, qui, après des études en biologie des organismes, s’est spécialisé en neurosciences. Il vient de créer une page Facebook sur laquelle il partage des petites vidéos sur le cerveau qu’il a réalisées pour le collège des Etoiles (dont il y a une antenne à Charleroi), à destination d’élèves du secondaire et d’étudiants en Haute-Ecole.
La première répond à la question “Utilisons-nous 10% de notre cerveau?”. Il s’agit d’un neuromythe très répandu, qui a donné lieu à pas mal de publications (faites une recherche sur Google – ou un autre moteur de recherche, ce n’est pas ce qui manque – et vous le constaterez par vous-mêmes).
Voici ce que dit Kévin de cette première capsule: “Ma vidéo est inédite en ce sens où elle justifie le neuromythe, elle ne fait pas que le citer comme beaucoup à vrai dire. J’en donne une preuve par le langage.”
La deuxième, que j’ai trouvé plus adaptée à des élèves du secondaire, répond à une question intéressante car nous avons, il est vrai, cette habitude de comparer le cerveau à un ordinateur ou à un disque dur: “Peut-on comparer le cerveau à un ordinateur?”
En moins de 4 minutes, vous comprenez pourquoi c’est une erreur de penser que notre cerveau fonctionne comme un ordinateur!
Kevin est preneur de commentaires qui pourront l’aider à améliorer ses capsules, donc n’hésitez pas à lui écrire un petit retour si vous les visionnez!
L’asbl IFBelgique vient de proposer sur son site le panneau suivant dans sa rubrique “Présentation Générale” (sous l’onglet Gestion mentale) pour faire découvrir cette démarche pédagogique à un public non-averti, avec ce texte en introduction:
IF Belgique exprime l’essentiel de la gestion mentale dans le schéma ci-dessous : au cœur du schéma, dans les bulles de 1 à 6, les éléments de base, puis tout autour, dans de petites bulles, des exemples de plaintes d’apprenants, de parents, d’enseignants auxquelles il est possible de remédier avec l’accord et la collaboration active de l’apprenant.
Si vous allez sur le site, vous verrez qu’il y a des compléments d’informations en lien avec les astérisques présentes sur le panneau.
N’hésitez pas à partager, à diffuser, ou à commenter!
Même en temps de confinement, nous pouvons inviter les apprenants à s’auto-observer en train d’apprendre. C’est bien sûr plus facile en présentiel, quand l’enseignant et l’élève peuvent interagir: l’adulte pose des questions au jeune sur la manière dont ça se passe dans sa tête quand il réalise une tâche d’apprentissage afin de lui en faire prendre conscience, dans le cadre d’un dialogue pédagogique (relire l'article du 13/03/2018 "Infographie - mise en projet pour le dialogue pédagogique de groupe" 🔻 ou encore l'article du 9/09/2019 "Entretien radiophonique sur le dialogue pédagogique" 🔻).
Pour le faire en autonomie, nous pouvons imaginer des questionnaires qui invitent à la réflexivité, comme ceux qui existent par exemple dans la série d’ouvrages: “Apprends à apprendre (les maths, les sciences, le français, les langues)” déjà référencés dans l'article du 17/06/2017 "quelques références bibliographiques"🔻, aux éditions Van In, ou dans d’autres, tournés vers le coaching scolaire, comme “Ta réussite à l’école: La méthode Lol” (O. Schaar et S. Culot) aux éditions Deboeck, ou “Explose ton score au collège/au lycée” de E. Gaspar aux éditions Belin (déjà présenté dans l'article du 22/10/2018 "Explose ton score au collège, au lycée!"🔻).
Il existe aussi des ressources créées par des enseignants et partagées généreusement sur la toile, comme cette infographie (source: Académie de Poitiers, Lydia Combeaud Lunel, professeure du collège de Châteauneuf sur Charente et Antoine Coutelle, professeur au LP2I Jaunay Clan – via @mdreschler sur Twitter).
Nous pouvons nous en inspirer pour proposer à nos élèves de continuer à se poser des questions sur leur manière d’apprendre, et ainsi, progresser dans leur connaissance d’eux-mêmes sur le plan cognitif.
J’ai suivi mi-mars une journée de formation pour mieux comprendre et mieux accompagner les élèves qui souffrent d’un ou plusieurs troubles DYS. Malheureusement, la deuxième journée qui devait nous donner des pistes concrètes pour faire des aménagements raisonnables à l’intention de ces élèves est annulée étant donné l’actualité.
Ceci étant dit, je retiens une chose essentielle et totalement en phase avec la gestion mentale: laisser du temps supplémentaire à ces apprenants en difficulté d’apprentissage constitue un aménagement raisonnable totalement indispensable.
En gestion mentale, nous préconisons de laisser du temps aux élèves pour être actifs dans leur tête (ou évoquer). Or, c’est difficile pour beaucoup d’enseignants de programmer ces moments de pauses évocatives car le programme est chargé, les périodes de cours sont courtes, certains élèves en profitent pour ne rien faire du tout, ça ralentit le rythme pour les “bons” élèves qui s’ennuient, ou les professeurs ont l’impression de ne pas travailler pendant que leurs élèves évoquent… Les raisons ne manquent pas.
Et pourtant, notre cerveau a besoin de temps pour apprendre, et le cerveau d’un élève “DYS” d’encore plus de temps. Alors qu’attendons-nous pour en tenir compte de manière rigoureuse et planifiée quand nous préparons nos cours?
Ci-dessous, je vous partage un outil qui aide à cette planification et à cette rigueur, et qui s’appuie sur les différents temps de l’apprentissage (mise en projet, perception, évocation et restitution). Il s’agit d’un tableau à double entrée que j’ai pré-rempli avec un exemple. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’infos complémentaires pour l’utiliser ou si vous souhaitez la version vierge du document. De même, si vous améliorez cet outil, je suis intéressée par le partage en retour de votre version. Merci!
Pendant cette période d’école à la maison, comment gérer son attention dans le travail scolaire, comment optimiser sa concentration alors que le jeune est seul (la plupart du temps) face à son écran et ses manuels scolaires?
Il existe des applications gratuites qui peuvent aider à rester “focus”, à se déconnecter de ce qui peut attendre (par exemple, les réseaux sociaux et leurs notifications), à planifier des séquences de travail minutées, réalistes, intercalées de petits moments de pause qui ne débordent pas.
En voici 4 exemples:
StayOnTask permet de désactiver toutes les notifications pendant un temps que vous déterminez, pour pouvoir se concentrer sur une tâche précise.
Tomato Timer est une application basée sur la méthode “Pomodoro”: il s’agit d’une technique de gestion du temps qui se base sur l’usage d’un minuteur permettant de respecter des périodes de 25 minutes (appelées “pomodori” = « tomates » en italien, à l’image du minuteur de cuisine – c’est l’italien Francesco Cirillo qui a imaginé cette méthode fin des années 1980). Autrement dit, vous travaillez 25 minutes, puis l’application vous indique qu’il est temps de faire une pause (en général de 5 minutes). Découper le temps de travail en intervalles permet de rester plus concentré et de manière plus efficace sur le long terme.
Focus-to-do est une application basée sur le principe de la méthode “Pomodoro” combiné avec un planificateur de tâches. Vous créez une liste de tâches à faire, pour lesquelles vous pouvez programmer des rappels, et le temps que vous souhaitez y consacrer. Si vous êtes “du matin”, vous pouvez par exemple décider que vos tranches horaires de travail sont de 40 minutes, avec pause de 3 minutes entre chacune. Et l’après-midi, vous réduisez vos tranches. C’est donc plus souple que Tomato Timer au niveau du timing.
Forest permet de “planter” un arbre sur son smartphone pour rester concentré: dès que vous commencez à travailler, vous plantez une graine virtuelle via l’application. Celle-ci déclenche un chronomètre et la graine se développe jusqu’à devenir un arbre. Si vous quittez l’application pour consulter vos messages, ou aller sur un réseau social, votre arbre meurt, tout simplement. Il y a aussi un système de suivi de votre forêt qui permet d’évaluer vos progrès. En général, les jeunes apprécient cette application.
Toutes ne sont pas compatibles avec tous les systèmes d’exploitation (Android, Apple, Windows, Linux, …). L’offre est large, à défaut d’être abondante, donc en cherchant, vous trouverez, si aucune des applications ci-dessus ne vous convient ou ne vous est accessible.
Dans un livre publié en 2011, “Les deux vitesses de la pensée – Système 1, Système 2”, Daniel Kahneman, psychologue et économiste israélo-palestinien (qui a par ailleurs reçu le prix Nobel d’économie en 2002), nous en apprenons plus sur le cerveau et son fonctionnement: il y aurait deux systèmes de pensée dichotomiques, le rapide (système 1 – instinctif, émotionnel, permettant de juger vite et de prendre des décisions en mode automatisé) et le lent (système 2 – plus réfléchi, plus logique, permettant d’analyser, de critiquer, de prendre du recul). Vous vous doutez que le deuxième mode de pensée est plus énergivore et fatiguant, s’active consciemment, là où le premier s’active presque à l’insu de notre plein gré et nous permet d’économiser notre énergie.
Ce livre est également intéressant car il met en avant les biais cognitifs (thème d’un article du 13/01/2020 "Les biais cognitifs" 🔻) associés à l’un ou l’autre système de pensée pour expliquer que nos jugements sont parfois trompeurs.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces deux types de pensée, voici une vidéo d’une dizaine de minutes, qui vous en donne les caractéristiques essentielles, la manière dont ils sont interdépendante, et leurs limites.
Cette vidéo a été réalisée par “Foad Spirit”, mise en ligne le 6 avril 2018, et est présentée ainsi:
Comment notre cerveau fonctionne-t-il ? Comment appréhende-t-il la réalité ? Comment fait-il des choix ?
Toujours par l’intermédiaire de ma collègue qui donne cours de SVT dans 2 établissements scolaires en France (un collège et un lycée), j’ai découvert un autre outil: le SAC A SOUVENIRS de réactivation collective pour une classe.
C’est suite à une formation continuée sur les Cogniclasses que cette enseignante et plusieurs de ses collègues ont instauré ce sac à souvenirs dans une classe “test”. Vous l’avez compris, il s’agit bien d’un sac, mais de quoi est-il rempli?
Et bien, il contient toute une série de “flashcards” préparées par les enseignants des différents cours. J’ai trouvé une description de cet outil de réactivation collective sur le site “Apprendre et former avec les sciences cognitives” qui relaie le témoignage d’une expérience menée dans une école française (Collège Saint-Exupéry, 95 Ermont), dans laquelle il est question de fiches de mémorisation déjà évoquées dans l'article du 29/01/2018 "Un exemple de fiche de mémorisation" 🔻, des ardoises utilisées par les élèves, dont il est déjà question dans l'article du 6/01/2020 "Enseignement explicite"🔻, et de Plickers, déjà mentionné dans l'article du 10/05/2018 "Plickers, une application intéressante à utiliser en classe"🔻.
Le sac à souvenirs, contient des cartes de questions/réponses (recto/verso) que chaque professeur introduit après chaque cours, qui reprennent les connaissances présentes dans les fiches de mémorisation. Le sac à souvenirs reprend le principe de la réactivation répétée dans le temps, nécessaire à la consolidation des connaissances à long terme.
Les cartes de la semaine 1 se retrouvent dans le sac en semaine 3, 7 et 14, en plus des cartes de la semaine en cours. Cela permet d’éviter les effets de l’oubli. Pour se repérer, il est mis des gomettes de couleur sur les cartes, dont la couleur change toutes les semaines. Au début de chaque cours, les élèves sont interrogés sur deux ou trois cartes tirées au sort par le professeur et écrivent leurs réponses sur leurs ardoises (des tests ont été tentés positivement avec la technique Plickers).
Cette étape ne doit pas excéder cinq minutes. L’enseignant pose rarement des questions de sa discipline, puisque les cartes de toutes les disciplines sont mélangées. Le sac à souvenirs est devenu un véritable rituel de la classe: les élèves le réclament !
Cela demande une coordination et un travail d’équipe entre enseignants d’une même classe, et permet de ritualiser la réactivation régulière, montrant ainsi aux élèves que cela aide à retenir les informations à plus long terme.
La mémorisation est souvent citée comme le point faible de beaucoup d’apprenants: nous pouvons, en tant qu’enseignants, leur montrer/leur faire expérimenter des techniques efficaces pour installer les informations dans un imaginaire d’avenir à long terme.
Les travaux de groupes, le travail collaboratif (déjà traités dans l'article du 27/11/2018 "la coopération en classe pour mieux apprendre" 🔻, dans l'article du 22/09/2017 "La coopération en classe" 🔻 et dans l'article du 2/09/2017 "Un livre intéressant sur la pédagogie de l'activité"🔻), les binômes synchronisés, etc. sont des manières d’organiser les apprentissages des élèves tout en se positionnant en personne ressource.
C’est par le biais d’une collègue qui donne cours de SVT (Sciences et vie de la Terre) en France, que j’ai découvert l’outil “Classroomscreen” qui est multifonctionnel et fournit des repères visuels divers, activables par l’enseignant, pour les élèves qui travaillent en groupe. Il est nécessaire d’avoir une connexion internet pour l’utiliser.
Voici l’écran d’accueil (dont vous pouvez choisir le fond dans une bibliothèque de photos et de gifs) avec dans le bas différentes icônes que vous pouvez activer en fonction des besoins.
En partant de la gauche:
“langue” vous permet d’opter pour le français ou une autre langue au choix, parmi 75;
“fond” correspond aux choix possibles de photos ou de gifs que vous souhaitez comme fond d’écran;
“nom au hasard” ouvre une petite fenêtre dans laquelle vous encodez les prénoms de vos élèves ou les noms qu’ils ont donnés à leur groupe et vous pouvez alors cliquer sur “choose” pour poser votre question à un apprenant ou à un groupe au hasard;
“niveau sonore” est relié à votre microphone et mesure le niveau sonore de la classe, avec la possibilité de délimiter un seuil à ne pas dépasser; on peut ainsi activer une petite sonnette qui rappelle à l’ordre quand ça passe au rouge;
“qr” vous permet d’afficher un générateur de QR-code si vous voulez donner accès facilement à un site internet à vos élèves; il est possible de générer 2 QR-codes simultanément;
“dessin” et “texte” ouvrent des fenêtres (large ou petite en ce qui concerne le dessin, petite pour le texte) dans lesquelles vous avez l’occasion de faire un schéma ou d’écrire une consigne, par exemple;
“symbole de travail” ouvre le choix entre 4 modes de travail de groupes: silence – chuchotez – demandez à votre voisin(e) – travaillez en groupe;
“feu rouge”, “minuteur” et “horloge” sont des outils visuels pour gérer le timing, très intéressants pour les élèves qui ont besoin de voir le temps déjà écoulé et celui qui reste, par exemple.
Comme chaque année depuis 3 ans, les enseignants qui terminent leur cycle de 3 années de formation et de suivis en gestion mentale se préparent à ouvrir leur classe. La démarche n’est pas facile car ce n’est pas dans la culture scolaire de la FWB d’accueillir dans sa classe un pair ou un expert qui vient observer la posture de l’enseignant.e en exercice.
Heureusement, en 3 ans, une relation de confiance a le temps de se créer entre les professeurs et la formatrice qui assure les suivis, et cela aide à franchir l’étape ultime du niveau 3: montrer “in situ”, “en live”, comment on a intégré la gestion mentale et le dialogue pédagogique dans ses pratiques.
Ce temps d’observation est préparé en amont, pendant une heure de fourche de l’enseignant. Cette rencontre permet d’affiner la mise en projet concernant le dialogue pédagogique: sur quelle tâche va-t-il porter? comment analyser cette tâche avec le filtre de la gestion mentale? quels objectifs fixer au dialogue? comment exploiter les informations récoltées sur les stratégies cognitives des élèves? etc.
Quelques jours, voire quelques semaines plus tard, la classe ouverte a lieu. Il s’agit d’un moment souvent très riche, car il permet à l’enseignant de montrer tout ce qu’il fait déjà en phase avec la pédagogie des gestes mentaux. La bienveillance est de rigueur, l’observation se fait sur base de critères et d’indicateurs précis, et le débriefing qui suit l’heure de cours donne chaque fois l’occasion au prof de faire un bond qualitatif dans sa pratique et sa posture professionnelles.
La formatrice prend alors le temps de rédiger un compte-rendu de ses observations en mettant en évidence tout le travail de préparation, ce qui était en phase avec la gestion mentale pendant le cours, ce qui pourrait être amélioré, et ce qui a été échangé pendant le débriefing. Ce document est une trace écrite de toute l’histoire de la classe ouverte de l’enseignant. Ce dernier en prend connaissance au maximum dans les 10 jours qui suivent la classe ouverte, parfois plus tôt s’il le demande.
C’est un fameux investissement, de la part de l’enseignant et de la formatrice, mais également des directions, aussi serait-il pertinent de continuer à se demander comment continuer à pérenniser ce travail de transfert de la gestion mentale vers les classes. Les idées ne manquent pas, les moyens suivront-ils le même chemin? A suivre!
Sur le site d’ASH91 (Les posters d’ASH – dans le cadre de l’école inclusive), vous pouvez télécharger une série d’affiches ou posters pédagogiques (réalisés par François Bajard en 2018) qui présentent différents thèmes intéressants, comme les types d’erreurs (selon J.P. Astolfi), la taxonomie de Bloom, les fonctions exécutives du cerveau, le cerveau en chiffres, les neurosciences, les différents types de mémoire, l’inhibition, etc.
Si vous souhaitez les utiliser, c’est possible en respectant les critères de partage (cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons : Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International).
Vous pouvez également vous en inspirer pour créer vos propres affiches, notamment pour mettre en évidence la gestion mentale. N’hésitez pas à m’envoyer vos productions si vous êtes d’accord de les partager.
Voici 2 exemples de ces affiches:
Voici une ressource qui nous vient du Canada, et qui a été partagée par Marcel Lebrun sur Twitter (@mlebrun2).
Il s’agit de plusieurs affiches présentées comme suit sur le site de HEC Montréal:
On dit souvent qu’une image vaut mille mots – et nous pensons que cet adage s’applique également en pédagogie. C’est pourquoi nous avons développé des affiches qui illustrent différentes notions de pédagogie. Une manière innovante et très imagée d’aborder des thèmes parfois complexes, et qui vise à susciter l’intérêt, à soutenir l’attention et à faciliter la compréhension.
On peut ne pas être d’accord sur l’entièreté de leur contenu, très critiqué par certains professionnels de l’apprentissage. Comme souvent, il est bon de garder un esprit critique (cela me permet de faire un lien vers l’article du 13/01/2020 "Les biais cognitifs"🔻).
Je vous partage une de leurs 9 affiches: la pyramide de l’apprentissage, avec différentes approches pédagogiques classées selon leur potentiel d’apprentissage, de la moins efficace (au sommet – le cours magistral) à la plus efficace (à la base – l’enseignement par les pairs).
Le fait que la lecture soit qualifiée d’apprentissage passif est discutable, dans la mesure où le lecteur, s’il est en projet d’apprentissage, peut être très actif pendant qu’il lit.
Quand l’apprenant est ACTIF et RÉFLEXIF, il est plus motivé, et apprend plus en profondeur.
La gestion mentale a toute sa place dans les fondements de cette pyramide puisqu’elle vise l’autonomie de l’élève via la prise de conscience de son fonctionnement cognitif (dans une posture réflexive).
Vous pouvez les télécharger ici.
Cette année encore, nous avons préparé des affiches colorées pour mettre en évidence le projet de formation et de suivi en gestion mentale dans la zone 10 (Charleroi Hainaut-Sud). Dans chacune des 24 écoles qui participent, les valves de la salle des professeurs vont donc s’enrichir de 2 documents en format A3, photocopiés en couleurs, pour mettre en évidence les logos des instituts et la liste des professeurs par niveau atteint ou en cours.
L’objectif principal de ce média est de vous permettre d’identifier vos collègues engagés également dans le processus de formation, qui sont dans un autre niveau ou qui ont terminé le cycle des 3 années du projet.
Cela nous semble d’autant plus pertinent que vous devez désormais justifier d’un travail collaboratif hebdomadaire. Envisager des temps de partages entre enseignants qui transfèrent la gestion mentale dans leurs pratiques pédagogiques est bel et bien d’actualité, qu’en pensez-vous?
L’asbl IF Belgique programme deux formations: l’une pour devenir praticien.ne en gestion mentale, l’autre pour devenir formateur.trice, avec une certification finale accréditée par l’Institut international de gestion mentale de Paris, bref, un diplôme officiel et reconnu.
A l’ère des “fake news” ou “infox”, il est utile et pertinent de s’interroger sur les “biais cognitifs” (ou raccourcis mentaux) qui agissent comme des filtres sur notre pensée logique et rationnelle et nous font porter des jugements rapides, parfois de manière très utile, et parfois qui sont totalement faux, que ce soit dans des situations de la vie courante ou dans les apprentissages scolaires. Il en existe plein (plus de 200 selon certaines sources), et une petite recherche sur internet vous en donnera la mesure.
En introduction, cette vidéo mise en ligne par “Monkey, l’actu décryptée”, le 29 janvier 2018: “Notre cerveau face aux fake news” avec Albert Moukheiber (dont je vous parle du livre en fin d’article).
En tant qu’enseignants, comment les éviter pour nous-mêmes?
“Les enseignants, comme beaucoup, prennent une multitude de décisions à la minute. Plus cette prise de décision est rapide, plus l’on est susceptible de faire des raccourcis mentaux et donc d’utiliser des biais cognitifs.” (“Les biais cognitifs sont-ils (in)évitables? Vers un environnement d’apprentissage optimal”, note de synthèse réalisée par Racky Ka-Sy, Phd en psychologie sociale, Synlab, 2018, p.3)
Et comment enseigner à nos élèves à développer leur esprit critique et à inhiber ces jugements qui altèrent leur raisonnement et les mettent, notamment, en difficulté scolaire?
” Une meilleure connaissance des biais cognitifs permettrait aux enseignants de les identifier plus rapidement et de mieux les dépasser. Ainsi plus aguerris, l’enseignant sera plus armé pour transmettre son savoir sur ce type de sujets et contribuer au développement de l’esprit critique des élèves.” (Ib., p.3)
Un exemple classique en math:
Un crayon et une gomme coûtent 1.10 euros au total.
Le crayon coûte 1 euro de plus que la gomme.
Combien coûte la gomme ?
Lorsque vous essayez de répondre à ce problème, la réponse intuitive qui vous vient immédiatement à l’esprit est ‘10 cents’. En effet, environ 80 % des étudiants à l’université confrontés à ce problème donnent cette réponse (Bourgeois–Gironde & van der Henst, 2009). Mais elle est fausse. De façon évidente, si la gomme coûte 10 cents, le crayon coûtera 1.10 euros (i.e., 1 euro de plus), et le total devrait alors coûter 1.20 euros, et non 1.10 euros comme indiqué dans l’énoncé. La réponse correcte est bien entendu ‘5 cents’ (i.e., le crayon coûte 1.05 euros). Cette erreur fréquente de raisonnement s’explique en termes de substitution d’attributs. Les raisonneurs substituent l’attribut critique ‘plus que’ par un attribut plus simple. C’est–à–dire que ‘le crayon coûte un euro de plus que la gomme’ sera lu comme ‘le crayon coûte 1 euro’. Par conséquent, plutôt que de travailler sur la somme totale, 1.10 euros, les raisonneurs analysent le problème de façon naturelle en dissociant 1 euro et 10 cents, ce qui est plus facile. (…) Clairement, si les raisonneurs y réfléchissent un peu plus longtemps, ils trouveront surement leur erreur, et noteront qu’une gomme qui coûte 10 cents et un crayon qui coûte 1 euro de plus, ne peuvent pas coûter à eux deux 1.10 euros. La difficulté avec la substitution d’attributs semble être que les raisonneurs n’ont pas conscience qu’ils substituent un attribut par un autre et se trompent (Kahneman & Frederick, 2005 ; Thompson, 2009 ; Toplak, & al., 2011).
Source: ” Biais de raisonnement dans la cognition mathématique : origines et remédiation”, Sandrine Rossi et Amélie Lubin, 2017, p.3 et 4
La première étape est donc de prendre conscience que ces biais existent, car ils sont des automatismes. Si nous nous rendons compte qu’ils peuvent influencer notre raisonnement, notre vision du monde et notre manière d’enseigner, nous sommes capables de solliciter notre esprit critique, de prendre du recul, de douter, de déployer notre curiosité et de revoir notre position.
“Peut-être faudrait-il apprendre à adopter plus souvent l’attitude d’un juge d’instruction ou d’un détective qui suit pas à pas des indices pour en arriver à une solution construite, autrement dit adopter un raisonnement déductif. l’idée n’est pas de rejeter en bloc systématiquement nos croyances, mais de les mettre parfois à distances, le temps de considérer des thèses qui les nuancent ou s’y opposent.” (Source: “Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019, p.85)
Ensuite, nous pouvons accompagner nos élèves pour qu’ils aiguisent leur esprit critique. Il existe des ressources intéressantes pour nous donner des idées ou pour aller plus loin dans la connaissance de ces biais cognitifs.
Entre autres:
“Votre cerveau vous joue des tours”, Albert Moukheiber, Allary Editions, 2019: livre dans lequel l’auteur, psychologue clinicien et chercheur, nous explique pourquoi notre cerveau nous enferme parfois (souvent?) dans des approximations, de l’illusion, des erreurs. Dans la dernière partie, l’auteur présente une “boîte à outils pour plus de flexibilité mentale”.
Codex des biais cognitifs – Pensée critique, 2016, article PDF (Traduction française du travail de John Manoogian III et Buster Benson – voir noms des nombreux contributeurs dans le document)
Une chaîne Youtube, “La tronche en biais”, qui propose une série de vidéos sur les biais cognitifs et l’esprit critique (Vled et Acermendax parlent zététique, esprit critique et méthode. Ils posent notamment la question : comment sait-on que l’on sait ce que l’on sait ?)
Blog “Science étonnante” de David Louapre (chercheur en physique) et sa série de vidéos sur les biais cognitifs: “Crétin de cerveau”
Blog “Chèvre pensante” et ses articles invitant à la critique des médias pour éviter les “Bhêêê cognitifs”
N’hésitez pas à enrichir cette liste en indiquant vos ressources en commentaires. Merci!
Dans deux écoles de la zone, un autre projet pédagogique a commencé pour des enseignants volontaires: utiliser l’enseignement explicite, qualifié d’enseignement efficace par ceux qui l’ont conceptualisé et testé à large échelle. Car oui, cet enseignement est “evidence-based”, c’est-à-dire qu’il se base sur des recherches menées par des spécialistes en éducation, qui montrent que les élèves apprennent plus et plus vite.
Si vous lisez l’ouvrage de J. Hollingsworth et S. Ybarra, “L’enseignement explicite, une pratique efficace” (Editions Chenelière Education), vous pourrez vous faire une idée précise des principes de conception et des stratégies de présentation de ce type d’enseignement. Le livre est plein d’exemples qui donnent une perspective concrète de ce que cela implique pour l’enseignant en terme de préparation et de didactique. Car oui, il s’agit d’un enseignement direct, centré sur l’enseignant qui le donne, à l’inverse de l’enseignement progressif, dans lequel la présence du professeur est plus discrète et les choix des élèves concernant les contenus d’apprentissage plus pris en compte (comme dans la pédagogie Freinet, par exemple).
L’outil l’invite à procéder selon des étapes précises et incontournables, comme (non exhaustif):
définir avec précision l’objectif d’apprentissage de la leçon – la gestion mentale ira plus loin en invitant les apprenants à définir également les moyens à mobiliser (fussent-ils très incomplets au début de la séquence) et le degré de confiance en eux (qui peut se trouver renforcé par la manière dont le cours est donné) = mise en projet;
utiliser une méthode déductive ou enseigner d’abord, pour présenter un nouveau concept, son importance, et l’habileté qu’il permet de mettre en pratique – les exercices viennent seulement après, et sont guidés d’abord, avant que les élèves ne les fassent en autonomie, uniquement quand l’enseignant les estime prêts pour cela – la gestion mentale ira plus loin en diversifiant les portes d’entrée pour un nouveau concept (avec, par exemple, l’appui sur la méthode inductive, d’ailleurs totalement promue dans les programmes des cours)
vérifier continuellement la compréhension des apprenants, selon différentes techniques (les ardoises, par exemple) – la gestion mentale promeut cette vérification, l’enseignement explicite cadre cela par la méthode EQPCER: ENSEIGNER d’abord, QUESTIONNER, faire une PAUSE (=temps d’évocation), CHOISIR un élève au hasard (technique des bâtonnets par exemple – permet d’éviter les “bolides”), ECOUTER sa réponse, donner une RETROACTION appropriée (répéter, expliquer, préciser), et après la rétroaction, recommencer la vérification de la compréhension.
expliciter aux élèves son processus mental, ou “mettre un haut parleur sur sa pensée” (=expliciter les incontournables de la tâche), et vérifier qu’ils ont bien compris – la gestion mentale ira plus loin en proposant aux élèves de dire également comment ils ont procédé mentalement (=dialogue pédagogique)
L’enseignement explicite peut s’analyser avec le filtre de la gestion mentale (il y aurait beaucoup à dire!), qui de son côté peut s’enrichir de techniques concrètes et structurées pour préparer une leçon de manière à ce que chaque élève ait une chance d’apprendre et de progresser. Car oui, c’est un point commun entre les deux approches pédagogiques: l’objectif est de redonner confiance en chacun, en lui faisant vivre l’expérience de la réussite. “Je suis capable!”
L’année scolaire est en cours, avec un premier trimestre bien rempli qui se clôture par un congé pendant lequel nous allons changer d’année civile. Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes ainsi que des moments rien qu’à vous, pour recharger vos batteries et prendre soin de vous.
2020 commencera par les corrections des examens, pour que nos élèves puissent apprendre de leurs erreurs et progresser. Pour organiser des temps de corrections productifs pour les apprenants, vous pouvez lire ou relire l’excellent ouvrage de Jean-Michel Zakhartchouk, “Enseigner avec les erreurs des élèves”, déjà évoqué ici.
Source bannière: pixabay.com
Les rencontres de suivi sur le terrain à la mi-formation sont terminées. Elles ont été très riches, permettant aux enseignants de faire le point sur plusieurs aspects: comment voient-ils le côté inédit de cette formation continuée, à savoir les suivis? qu’ont-ils découvert sur leurs stratégies d’apprentissage qui influencent leurs façons d’enseigner? par quoi ont-ils été surpris, en positif ou en négatif, par la gestion mentale? qu’ont-ils déjà mis en pratique? avec quels résultats, impacts, sur les élèves ou sur eux-mêmes?
Ce qui apparaît comme une réalité vécue par l’ensemble des participants à la formation, c’est qu’elle entraîne un changement de posture professionnelle, parfois léger, parfois énorme, et l’accompagnement sur le terrain va favoriser l’installation sur la durée de ce qui est mis en pratique par les enseignants.
Le nuage de mots ci-contre reprend ce que les profs ont dit du suivi, sous forme métaphorique.
Voici par ailleurs quelques extraits de paroles partagées pendant ces moments-là:
“Cela permet de revoir sa pratique, d’analyser nos habitudes d’enseignement et d’en changer/améliorer certaines (notamment les moments de pause évocative).”
“J’avais l’impression que c’était impossible de faire de la gestion mentale avec une classe entière et suis surprise de me rendre compte que non seulement, c’est possible, mais qu’en plus, j’y arrive !”
“J’ai apprécié l’introspection pour savoir comment on fonctionne, et pris conscience qu’en classe, c’est pareil que dans le groupe de formation.”
” Comme la formation est donnée en cohérence avec la gestion mentale, j’ai bien eu le temps d’intégrer les notions pendant les deux journées.”
Deux ressources trouvées via Twitter:
– la première grâce à @Eduvoices (Association (loi 1901) de communautés locales permettant aux acteurs de l’éducation de se retrouver pour s’inspirer et échanger sur des pratiques pédagogiques) – production d’un professeur documentaliste français, Florian Cool.
Il s’agit d’une mine de #ressources médiatiques spécialisées pour les ados : #journaux, émissions #radio #télé, applis, stories et vidéos sur les réseaux sociaux.
C’est à explorer pour proposer aux élèves une variété de perceptions dans nos cours.
– la deuxième grâce @acaixmarseille, le compte officiel de l’académie d’Aix-Marseille: le panorama réactualisé des outils numériques au service des apprentissages.
Ces outils numériques sont classés: évaluation, gestion de classe, flashcards, mutualisation, pédagogie du jeu, accessibilité des apprentissages, présentation, carte mentale, capsules d’enseignement.
Comme l’écrivent plusieurs enseignants sur Twitter: il s’agit d’une pépite! A découvrir et lire ci-dessous.
“Lumni, Une nouvelle offre qui permet un accès à la culture,au savoir et à la connaissance Elle propose aux enfants seuls ou accompagnés d’apprendre autrement, prolonger les cours et comprendre le monde qui nous entoure. Et aux professionnels de l’éducation de disposer de ressources expertisées au service de la transmission et de l’apprentissage. Pour les élèves, Retrouvez des contenus (vidéos, audios, jeux, articles) pour compléter vos cours, faire vos devoirs, développer votre culture générale et comprendre le monde qui vous entoure. Pour les enseignants => Enseignants du primaire au lycée, accédez à plus de 3000 ressources indexées par niveaux, et disciplines du programme scolaire pour préparer, illustrer ou prolonger votre cours, et les partager avec vos élèves.” (page d’accueil du site)
Voilà une plateforme à visiter absolument:
les ressources sont variées: articles (par exemple sur l’histoire du zéro en mathématiques), capsules vidéo (documentaires – par exemple le premier pas sur la lune, ou petites séquences de cours – par exemple sur la masse volumique), des dossiers thématiques (par exemple les élections américaines), des jeux (par exemple un jeu sur l’Europe et ses 50 capitales);
les ressources sont classées: par thèmes et/par branches, par année (PRIMAIRE (= 1ère à la 5ème primaire) – COLLEGE (=6e année primaire +3 premières années du secondaire – LYCEE (= 4, 5 et 6e années du secondaire);
il est possible de faire une recherche de pistes pédagogiques avec filtres.
Bref, un incontournable pour varier les perceptions, pour trouver de quoi nourrir la gestion mentale de nos élèves.
L’attention, LE geste mental qui ouvre la porte aux autres. Sans attention, pas de mémorisation possible, ni de compréhension ou de réflexion, encore moins d’imagination. C’est LE geste mental qui fait défaut à beaucoup d’apprenants en situations d’apprentissage.
Si la gestion mentale permet aux enseignants d’expliciter à leurs élèves COMMENT ils peuvent entraîner leur attention, il existe de plus en plus de ressources venant des neurosciences cognitives qui nous donnent l’occasion de comprendre les liens entre fonctionnement du cerveau et attention. L’approche est donc différente (elle est scientifique, et valable pour (presque) tous les individus, là où la gestion mentale, au-delà des incontournables liés au geste d’attention, accueille chaque individu dans ses différences), et plutôt complémentaire de la gestion mentale.
Thot Cursus met en ligne des ressources intéressantes pour cette approche neuro-cognitive de l’attention. Par exemple, “Focaliser son attention, un facteur essentiel de réussite“, basé sur une question posée par Eduscol à deux spécialistes: « Déficit d’attention des élèves, comment agir ? », Véronique GASTE (spécialiste des troubles de l’attention (TDAH)) et Grégoire BORST, psychologue et spécialiste des sciences cognitives, qui ont fait une conférence le 27 mai 2019, disponible en ligne. L’article qui s’y réfère résume la conférence et propose d’autres ressources en bas de page.
Autre exemple: “L’attention, comment ça marche?“, moins récent (2016), qui se base sur une intervention de Jean-Philippe Lachaux, spécialiste du cerveau, qui a écrit plusieurs ouvrages en lien avec l’attention, dont “Le cerveau attentif” ou “Les petites bulles de l’attention”.
Voici une conférence TEDxTalks (Rennes – mise en ligne le 21 juin 2019) donnée par Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, sur le thème de l’orthographe dans la langue française. C’est drôle et très instructif, cela nous invite à réfléchir autrement à la simplification de cette langue française, notamment en aiguisant un esprit critique vis-à-vis de l’orthographe.
A regarder sans modération pour, entre autres, comprendre l’origine de l’accord du participe passé avec avoir, ou réfléchir à toutes les manières d’écrire le son “s”, ou encore, rire de bon cœur en découvrant l’application “module de reconnaissance vocale en orthographe d’apparat”.
Simplifier l’orthographe permettrait, selon ce duo d’auteurs, de “niveler par le haut” en dégageant du temps pour réfléchir à d’autres choses, découvrir, imaginer, etc.
Ci-dessous, vous pouvez lire le texte de présentation de la capsule vidéo, hébergée sur la chaîne Youtube des conférences TEDxTalks.
“Nous avons été prof de français. Sommés de nous offusquer des fautes d’orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réfléchir ensemble et puis aussi parce qu’on a toujours pensé que l’Académie Française avait un vrai potentiel comique. “Les deux belges qui veulent simplifier la langue française” : tout est faux dans cette phrase. Pas “simplifier” mais bien faire preuve d’esprit critique, se demander si tout se vaut dans notre orthographe. Pas deux belges, mais bien deux curieux qui veulent transmettre le travail des linguistes de toute la francophonie, pas même la “langue française”, seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, c’est juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Passion pour les uns, chemin de croix pour les autres, elle est sacrée pour tous. Et pourtant, il ne s’agit peut-être que d’un énorme malentendu. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron sont linguistes de formation. Ils ont vécu 25 ans sans se connaître, mais c’était moins bien. Ils ont ensuite enseigné pendant 15 ans dans la même école. Quand Arnaud participe à la rédaction des programmes de français en Belgique, Jérôme se spécialise en médiation culturelle. En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ». A la question « est-ce que ça se dit ? « , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire »."
Dans le cadre du projet “Gestion mentale dans la zone 10”, comme les années précédentes, les suivis sur le terrain vont commencer cette semaine.
Les participants aux niveaux 1 et 2 de gestion mentale ont eu deux journées de formation en septembre et octobre et ont été invités à se mettre en projet d’utiliser ce qu’ils ont déjà découvert dans leurs pratiques de classe.
Cela va de la pause évocative de rappel à la dissociation des perceptions en passant par la réflexion sur la manière de rédiger une consigne, censée aider les élèves à anticiper la tâche à réaliser dans toutes ses dimensions (buts – moyens – messages +).
Ces suivis se feront dans les écoles, sous la forme d’une rencontre de 2 périodes de cours, pendant lesquelles nous échangerons sur leurs essais pratiques, leurs questions, ce qui bloque éventuellement, …
Ci-dessous, un exemple de quelques témoignages de professeurs des années précédentes.
Le XIIIème colloque de l’Institut International de Gestion Mentale (IIGM) a eu lieu au début du congé d’automne, les 26 et 27 octobre, à Paris.
La Belgique y était représentée (notamment avec plusieurs membres d’IFBelgique), et j’ai eu l’honneur de pouvoir réaliser la présentation du projet de formation en gestion mentale et de suivi des pratiques sur le terrain.
Cela a été bien accueilli, et cet article est l’occasion de vous dire à vous, les 265 enseignants du pays de Charleroi qui êtes concernés par ce projet, que vous avez été applaudis par la communauté de pédagogues présents à ce colloque. Je tenais à vous le partager.
Sur le site d’IF Belgique, dans la rubrique “Bon à savoir”, l’association met en évidence une série de ressources créées à l’occasion de sa participation au projet européen Co-nai-sens.
La gestion mentale, ou pédagogie des gestes mentaux, explicite en toutes lettres ce qu’il faut faire dans sa tête pour être attentif, comprendre, mémoriser, imaginer et réfléchir. Tous les enseignants demandent à leurs élèves de pratiquer ces gestes, mais rares sont ceux qui peuvent dire comment faire de manière précise. Ces clips vidéo sont une première amorce très générale, une sensibilisation, une première découverte en forme d’invitation à se former afin d’acquérir des outils vraiment pédagogiques:
– Sur les gestes mentaux ou actes de connaissance
– Sur le projet
– Sur l’activité perceptive et l’activité évocative
– Sur le dialogue pédagogique
– Sur l’introspection
L’équipe Compréhension est un jeu de sept cartes édité lors du projet européen “Signesetsens” auquel IF Belgique a participé activement. Ces personnages représentent diverses compétences essentielles pour faire du sens à partir d’un texte. Les premiers personnages ont été testés pendant deux ans par de nombreuses personnes. Ils ont été depuis complètement “relookés” et réédités.
Ils sont disponibles en format cartes en couleurs, plastifiées, très maniables et conçues pour être manipulées par les élèves . Pour en avoir un aperçu, cliquez sur équipe compréhension. Pour télécharger le mode d’emploi qui accompagne ces cartes, cliquez sur “et en pratique “.
Les cartes peuvent être commandées à IF Belgique : ifbelgique@yahoo.fr ; le jeu de cartes fourni dans une pochette en plastique coûte 2€ (plus frais d’envoi). Format d’une carte : 10,5cm/15cm.
Pour découvrir tout le contenu du module de formation sur la compréhension en lecture sous la forme d’un petit mode d’emploi en powerpoint, cliquez sur mode d’emploi.
En ce début d’année scolaire, il est bon de rappeler la parution d’un livre incontournable (déjà mentionné dans l'article du 2/10/2018 "Dialogue pédagogique: un livre qui va devenir une référence"🔻): “Mener le dialogue pédagogique en Gestion mentale. Regards sur des pratiques”, par Hélène Delvaux, Anne Moinet, Pierre-Paul Delvaux et l’association IF Belgique, avec une préface de Th. de La Garanderie, aux éditions Chronique Sociale.
Cet ouvrage propose pour la première fois de très nombreux exemples de dialogues pédagogiques mis en lien avec des extraits d’Antoine de La Garanderie, le tout accompagné d’un texte explicatif. De nombreux schémas et des illustrations d’Henri Defresne en facilitent la lecture.
Les Cahiers Pédagogiques et ESF Sciences Humaines ont publié récemment un ouvrage très intéressant: “Enseigner avec les erreurs des élèves”, de Jean-Michel Zakhartchouk, enseignant français, militant pédagogique qui nous partage ici sa réflexion sur la manière dont nous pouvons accueillir les erreurs de nos élèves pour les aider à progresser dans leurs apprentissages.
“Indissociable de l’acte d’apprentissage, l’erreur fait partie du quotidien des enseignants comme de leurs élèves. Elle est pourtant encore souvent mal perçue, voire sanctionnée. Faire travailler les élèves sur leurs erreurs, n’est-ce pas justement le meilleur levier pédagogique pour qu’ils les évitent demain et qu’ils apprennent de façon durable?”
L’ouvrage donne des clés pour “faire avec” l’erreur, et ce de manière très positive. L’auteur y fait mention de la gestion mentale, notamment via un exemple tiré du livre de Y. Lecocq (Repenser l’acte d’apprendre (cf. article du 17/09/2018 "un autre livre: (re)penser l'acte d'apprendre, la gestion mentale: une réponse aux défis éducatifs"🔻) – p.69 et suiv.
L’Institut International de Gestion mentale (IIGM) lance sa chaîne Youtube: “Afin d’améliorer la diffusion de la gestion mentale et de ramener vers son site davantage de visiteurs, l’IIGM vient de lancer une chaîne Youtube. Celle-ci reste pour l’instant modeste, mais va proposer peu à peu d’autres vidéos destinées au grand public. Merci de la soutenir en vous y abonnant et en likant les vidéos qui y sont présentées”
Tout d’abord, sur le site Open Culture (en anglais), une vidéothèque de milliers de films en ligne accessibles gratuitement, dont une série en noir et blanc muet, intéressants à exploiter dans des exercices d’imagination.
Vous pourriez, par exemple, demander à vos élèves d’inventer l’histoire de ce personnage:
Extrait du film “Safety last”, 1923.
Ensuite, sur Google, il est possible d’entendre la prononciation d’un mot, et de la voir en langage écrit, ce qui peut aider certains élèves à enregistrer dans leur tête cette prononciation. Un exemple avec le mot “aknowledge“, avec une nuance possible entre l’accent américain et l’accent anglais. C’est un outil intéressant pour les professeurs de langues étrangères.
Sur Arte, autre idée, plutôt pour les professeurs en artistique: A Musée vous, A Musée moi, en trente épisodes, une nouvelle série courte revisite avec humour dix tableaux célèbres du monde entier. Au travers de sketchs loufoques et décalés, les personnages de toiles de maîtres s’animent dans des décors et costumes scrupuleusement reconstitués. Sur des dialogues de Fabrice Maruca (“La minute vieille”), l’histoire truffée d’anecdotes de ces tableaux emblématiques d’un style ou d’une époque.”
Un exemple de la série de l’année passée:
Enfin, sur le blog Apprendre à éduquer, un article propose 10 manières d’apprendre avec le corps. Ce sont essentiellement des exemples destinés aux plus jeunes, mais cela peut donner des idées aux enseignants du secondaire. Il y a d’autres exemples de l’utilisation du corps pour apprendre dans l'article du 20/11/2017 "le jeu de rôle: une façon de faire vivre la matière aux élèves"🔻, ou dans l'article du 15/10/2016 "Danser une thèse de biologie - lien vers la vidéo"🔻, ou dans l'article du 9/01/2017 "le geste d'imagination au service des maths"🔻.
L’asbl IF Belgique a mis en ligne son agenda de formations pour 2020.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir leurs acquis en gestion mentale, l’asbl offre un éventail de formations variées, dont certaines sont des nouveautés.
Ce sont des formations de qualité, données par des formateurs qui ont obtenu leur label ou certification via la FAIF (Fédération des Associations Initiative et Formation) ou l’IIGM (Institut International de Gestion Mentale).
Sur la radio RCF, dans son émission hebdomadaire “Vers une parentalité bienveillante”, l’animatrice Ingrid Van Den Peereboom a invité ce lundi 26 août 2019, Hélène et Pierre-Paul Delvaux, co-auteurs avec Anne Moinet du livre “Mener le dialogue pédagogique en Gestion mentale” (cf. article du 2/10/2018 "Dialogue pédagogique: un livre qui va devenir une référence" 🔻 et membres de l’asbl IFBelgique.
L’entretien, qui dure une heure avec quelques interludes musicaux, porte bien entendu sur la pédagogie des gestes mentaux et ses fondements humanistes, et présente le livre précité, suscitant l’envie d’en explorer les différentes parties.
A écouter, donc, puisque l’émission reste accessible en podcast.
Remarque: RCF, Radio Chrétienne Francophone, est un réseau de 64 radios locales (France et Belgique), avec notamment une antenne à Liège et une à Bruxelles
Vous allez reprendre le chemin de vos classes pour une nouvelle année scolaire et de nouveaux défis à relever, comme le travail collaboratif hebdomadaire.
Les formations en gestion mentale ainsi que l’accompagnement des enseignants sur le terrain recommencent aussi. Avec une expérience inédite dans le 2e degré qualifiant “services sociaux” à Jumet: une équipe de professeurs, avec l’accord de la direction, s’est donné comme projet d’utiliser dans leurs classes une série d’outils pédagogiques communs, dont certains s’inspirent de la gestion mentale (par exemple, la pause évocative de début de cours). C’est une manière de montrer aux élèves la cohérence, la pertinence et l’efficacité de ces outils puisqu’ils les vivent à chaque cours. Les enseignants aussi vont expérimenter cohérence et efficacité, et vont, de fait, être dans les lignes du décret qui institue le travail collaboratif obligatoire. Un projet inspirant, qui sera suivi au long de l’année scolaire. Vous en lirez des échos ici.
Pour alimenter vos réflexions pendant cette première semaine de cours, je vous invite à explorer ce Pearltrees, site de veille, qui contient toute une série de liens internet, classés selon une série de thèmes dont plusieurs concepts de gestion mentale (mise en projet, perception, évocation, gestes mentaux, etc.), mais aussi les neurosciences, l’enseignement explicite, des outils numériques, …
Bonne rentrée à chacune et chacun, et au plaisir de travailler avec vous!
Année scolaire 2018-2019
C’est en France, dans une université en sciences sociales qui compte 7 campus et attire des étudiants du monde entier, que des ateliers de métacognition pour apprendre à apprendre ont été proposés aux étudiants de sciences politiques, sur base volontaire.
Dans la courte vidéo qui suit, vous pourrez à nouveau constater combien la pédagogie des gestes mentaux (ou des moyens d’apprendre) est totalement d’actualité: si la démarche proposée aux élèves de cette université se base sur les recherches sur le fonctionnement du cerveau, la description qu’en fait Camille Benoît (psychiatre, fondatrice de psyadom.com, site de soutien scolaire à domicile) rejoint ce que nous faisons en classe avec nos apprenants quand nous utilisons le dialogue pédagogique pour développer la pédagogie de l’entraide et la prise de conscience des stratégies mentales efficaces.
Merci à Florence Le Bras (@flebras56 sur Twitter) pour le partage.
Sur le site “Apprendre et former avec les sciences cognitives”, vous trouverez le travail que partage une équipe de chercheurs, enseignants, universitaires, … sur le thème de l’apprentissage: qu’est-ce qu’apprendre? qu’apprendre? comment apprendre?
Les découvertes sur le cerveau qui apprend donnent lieu à de larges réflexions sur la manière dont la pédagogie peut s’appuyer dessus pour être plus efficace, notamment concernant l’attention, la mémorisation et la compréhension.
Un des projets de ce groupe d’experts est la création de “cogni’classes”, dans lesquelles s’engagent des enseignants pour utiliser des pistes pédagogiques basées sur les sciences cognitives. L’une d’entre elles est la formation des élèves à la métacognition, en passant par une information sur la manière dont leur cerveau fonctionne pour être attentif, pour mémoriser et pour comprendre.
Vous le pressentez, il y a des ponts à faire avec la démarche de la gestion mentale qui est une pédagogie des moyens d’apprendre basée sur l’introspection et décrivant 5 gestes mentaux, dont 3 sont communs avec les sciences cognitives. Les fondements sont phénoménologiques d’une part, scientifiques de l’autre, et pourtant, les conclusions et pistes pédagogiques sont complémentaires et ouvrent des perspectives qui peuvent rendre notre métier d’enseignant encore plus passionnant.
A l’occasion d’une rencontre de suivi inter-écoles, un groupe d’enseignants a eu l’idée de faire un parallèle entre le geste de réflexion et la réalisation d’une recette de cuisine. Ils n’ont pas eu le temps d’aller au bout mais ils ont pris conscience de la force du recours à la métaphore pédagogique pour éclairer le sens d’un concept.
Dans les archives de la Feuille d’IF qu’on peut consulter sur le site d’IFBelgique, j’ai remis la main sur un article écrit par José Clément dans le numéro 5 de la revue (en 2002). L’auteur utilise la métaphore pour décrire les 5 gestes mentaux, ainsi que l’évocation, la mise en projet et le rôle de l’enseignant en classe. A lire dans le document ci-dessous.
Dans le cadre du projet européen Conaisens, IF Belgique a réalisé une vidéo qui présente succinctement les 5 gestes mentaux ou actes de connaissance. C’est une ressource intéressante (qui est complémentaire de l'article du 5/11/2016 "Les 5 gestes mentaux (ou actes de connaissance") pour faire le point en fin de niveau 2: vous pouvez en effet la visionner avec le projet de vous en inspirer pour réaliser votre synthèse conceptuelle et vérifier où vous en êtes dans la compréhension et l’intégration de tous ces concepts. Cet exercice est un incontournable avant d’entamer la suite de la formation, à savoir le dialogue pédagogique de groupe.
Ci-dessous, une liste non exhaustive de ces concepts (cliquez dessus pour l’afficher en grand), et à vous de les mettre en forme, les articuler, structurer, expliciter, illustrer, etc.
Les 3 niveaux de formations sont terminés pour les 7 groupes d’enseignants engagés cette année. Il reste une formation en cours, celle de l’approfondissement de la pratique du dialogue pédagogique (fin en avril).
Les suivis continuent, avec l’objectif d’accompagner et d’encourager les professeurs à transférer l’utilisation de la gestion mentale dans leurs classes.
Aperçu du programme:
20 février: suivi inter-écoles pour les 55 enseignants du niveau 1
13 mars: suivi inter-écoles pour les 37 enseignants du niveau 2
20 mars: suivi inter-écoles pour les 17 enseignants du niveau 3
Par ailleurs, les classes ouvertes commencent à se préparer: d’ici le congé de carnaval, 7 professeurs auront eu l’occasion de se mettre en projet et de planifier le moment où leur pratique sera observée dans une classe de leur choix.
Et pour les participants au niveau 2, s’ouvre la possibilité d’un suivi “à la carte”:
soit une rencontre en individuel ou en petit groupe pour réfléchir ensemble à un outil imaginé par le (ou les) enseignant(s) demandeur(s);
soit une observation bienveillante en classe de la façon d’utiliser la gestion mentale sur le terrain.
C’est un projet qui démontre que l’école bouge grâce à ses acteurs essentiels: les profs! Bravo à eux!
Une ressource très intéressante en ligne: il s’agit d’une série de jeux d’écoute à réaliser avec les élèves (Kim sonore – Pareil, pas pareil – Intrus – Polissons – Associations – Musiques mélangées), hébergés sur le site français “Ecoute!”.
Chaque jeu est accompagné d’une fiche pédagogique (encore en construction pour toutes celles que j’ai consultées).
Un exemple: les élèves doivent associer un tableau avec l’un des 3 extraits musicaux proposés, et puis trouver un mot qui caractérise à la fois l’extrait sonore et le tableau. Il s’agit d’un exercice qui va faire appel à l’attention (porte d’entrée des autres gestes), la réflexion au service de la compréhension (pour donner du sens au tableau, aux musiques et pour les comparer afin de les associer), l’imagination (pour trouver le mot qui caractérise les deux objets de perception). Il n’y a pas de bonne réponse, ce qui est recherché, c’est que l’élève soit capable de mettre des mots sur ce qu’il entend (description) et sur la manière dont il écoute (démarche); on peut prolonger l’échange en le questionnant sur comment tout ça est présent dans sa tête.
La page d’accueil présente ces jeux de la façon suivante:
Ces jeux permettent de travailler ces compétences :
développer le lexique du sonore
expérimenter la concentration
développer la mémoire
être capable d’attention
augmenter la discrimination auditive
aider à la structuration du temps
favoriser les interactions entre élèves
expliciter sa pensée et sa démarche
C’est à Laval (Québec) que cela se passe: des enseignants participent une fois par mois à des “cercles pédagogiques” pendant lesquels ils visionnent des extraits de capsules vidéo filmées en classe afin de discuter entre eux et d’échanger des rétroactions (feedback) efficaces et positives. Ça permet à ces enseignants de développer une autorégulation de leur posture professionnelle puisque cet exercice de prise de recul et de partage d’idées de pistes pratiques s’inscrit dans la durée.
Dans le projet de formation en gestion mentale et de suivi sur le terrain, nous sommes convaincus de la force de cette démarche que nous avons appelée “vidéoformation”. Nous proposons aux professeurs de niveau 3 la possibilité d’être filmés pendant leur classe ouverte (cf. article du 25/02/2018 "Les classes ouvertes ont commencé!") 🔻 et de débriefer ensuite en s’appuyant sur certaines séquences de la capsule. Ceux qui ont relevé le défi sont unanimes: cela permet de faire un bon qualitatif important dans leurs pratiques pédagogiques (ici éclairées par la pédagogie des gestes mentaux d’Antoine de La Garanderie).
Si vous voulez en savoir plus sur l’expérience des “cercles pédagogiques” de Laval, vous pouvez aller écouter l’émission de Radio Canada (Ici première, séquence 15-18, reportage de Dominic Brassard) du 8 janvier 2019 (durée: 7min). Avec toutes les couleurs de l’accent québécois!
Et ci-dessous, un extrait écrit qui présente l’idée (issu de la même page web que celle de l’émission):
On est seuls dans nos classes, souligne l’enseignante Mélissa Ouellet-Gendron. Généralement, une fois qu’on a fini nos stages, il n’y a personne pour nous dire : “Hey, tu sais quoi? Tu as fait ça, c’est bien, mais ce serait bien d’essayer autre chose.”
C’est pourquoi elle a décidé de participer aux cercles pédagogiques organisés une fois par mois par les conseillers pédagogiques de la Commission scolaire de Laval. Cette initiative a été chaudement accueillie par plusieurs enseignants, assure-t-elle : Les cours se donnent les uns après les autres, donc on n’a pas le temps de se réajuster. Les habitudes s’installent très rapidement et si on n’a pas ce recul-là, on n’a pas le temps de voir ce qui accroche.
Les cercles pédagogiques sont également bénéfiques pour les élèves, dans le contexte actuel où un plus grand nombre d’entre eux ont des besoins spécifiques, note le professeur de psychopédagogie Robert David, qui supervise les discussions à la Commission scolaire de Laval. Ça permet aussi de développer des pratiques qui permettent à plus d’élèves d’apprendre, dit-il.
Merci à Florence Lebras (@flebras56) pour le partage de la ressource sur Twitter!
Sur le blog de Guy Sonnois (Accompagner le travail des élèves avec Pégase), il y a un article récent dans lequel l’auteur nous invite à écouter une émission radio qui propose un “Grand angle” sur la gestion mentale. C’est RCF qui l’a réalisée et c’est vraiment intéressant, notamment quand Joëlle Murgia, la formatrice interviewée, évoque Antoine de La Garanderie ou quand des élèves et leur enseignante témoignent de ce que leur apporte la gestion mentale. Cela se passe dans le lycée professionnel Jacques Dolle, à Antibes, dans le sud de la France.
“Pour étayer cette idée, je mets en ligne aujourd’hui (et avec la permission de la formatrice) une émission de RCF Côte d’Azur dans laquelle sont détaillées très précisément toutes les facettes d’une formation en Gestion Mentale donnée par Joëlle Murgia en 2017 dans un Lycée professionnel public de la région. Pour la commodité de l’écoute, j’ai découpé l’émission en plusieurs passages, selon les thèmes abordés et en excluant musiques et autres intermèdes. On peut les choisir en fonction de son intérêt premier, mais l’ensemble est à écouter car chaque morceau complète les précédents.” (Guy Sonnois, sur son blog, dans l’article 136 publié le 24 décembre 2018, “Tout savoir sur une formation en gestion mentale en Lycée)
Si cela vous tente d’en écouter quelques extraits, préférez plutôt l’accès via le blog de Guy Sonnois que via le site de RCF (il faut s’inscrire pour avoir accès gratuitement à l’émission et le service d’inscription n’est pas forcément disponible).
Les rencontres de suivi suite aux deux premiers jours de formation de niveau 1 ont battu leur plein pendant le mois de novembre. L’occasion pour la cinquantaine d’enseignants concernés de partager les pratiques qu’ils ont développées dans leurs classes en s’appuyant sur la gestion mentale.
Ci-dessous, le “sketchnote” réalisé pour présenter de manière globale et synthétique ce qui a été échangé dans les différentes équipes de la vingtaine d’écoles concernées.
Si vous consultez ce blog depuis quelques temps, vous savez que ce qui fait l’originalité du projet “Gestion mentale” 🔺 dans le grand Charleroi, ce sont les suivis post-formation des enseignants sur le terrain. Il s’agit de les accompagner dans le transfert de ce qu’ils apprennent en formation vers leurs classes et leurs élèves.
La métaphore est un bel outil pour récolter la manière dont les professeurs voient le suivi, encore inédit dans les formations continuées qui leur sont proposées chaque année. Voici donc ci-dessous un nuage de mots qui complètent la phrase: “Pour moi, ce suivi, c’est …”.
Cela va du classique “piqûre de rappel” au plus inattendu “jeu de scrabble” avec des mots qu’on articule les uns aux autres et qui complètent le plateau de façon progressive, en passant par le rafraîchissant “coktail” qui rassemble et pendant lequel on partage. A vous de découvrir la richesse des images données par les enseignants à l’occasion de leur tout premier suivi.
C’est une évidence, et pourtant, combien d’élèves sont totalement inattentifs pendant la correction car ils viennent de recevoir leurs résultats qui sont mauvais? Ou combien d’apprenants ne saisissent pas le sens de l’exercice, porteur de progrès?
Voici quelques exemples d’organisation que certains d’entre vous ont partagé pendant les rencontres de suivi. Ils illustrent ce temps pédagogique important dans l’apprentissage et peuvent donner des idées.
Corrections entre pairs
Plutôt que de faire écrire leur nom sur les copies, donner des numéros aux élèves. Après un contrôle, redistribuer immédiatement les interros avec le projet que chaque élève corrige une copie d’un camarade dont il ignore le nom puisque c’est juste un numéro sur la feuille. Cela permet de faire une correction immédiate et de motiver les apprenants à faire le point sur leurs réponses et à être attentif pour corriger correctement le contrôle qui leur a été confié.
Correction plus active
Pour rendre plus efficace la correction de l’examen (dont les résultats sont mauvais), en mettant en place une autre façon de procéder, plus active pour les élèves :
Idée générale : les élèves prennent leurs cours et manuel, leur feuille d’objectifs. Ils vont devoir chercher les réponses aux questions d’examens dans leurs documents (et ainsi vérifier que c’est en lien avec les objectifs et le cours), ensuite comparer avec leurs réponses d’examen et tenter d’identifier ce qui était performant dans leurs stratégies, ou ce qui ne l’était pas.
Par étapes :
L’enseignant explique la démarche aux élèves qui peuvent se mettre en projet ;
Chacun prend ses documents de cours ;
L’enseignant écrit les questions au tableau, une par une ; si une question est associée à un texte, l’enseignant le lit en ménageant des pauses évocatives ;
Les élèves répondent aux questions en s’aidant de leurs documents ;
Ils sont invités à réfléchir sur ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas marché dans leur façon d’étudier et de préparer l’examen ;
Ils reçoivent leur examen et peuvent compléter leur analyse de stratégie.
Correction immédiate
Poser une question aux élèves pour vérifier leur attention, leur mémorisation, leur compréhension, … et leur demander de noter leur réponse de manière lisible sur une ardoise de type Velleda. Une fois que tous ont répondu, ils montrent leur réponse à l’enseignant, qui de façon très rapide peut vérifier et donner un feedback immédiat en fonction de ce qu’il observe comme difficultés, comme manquements, ou comme efficacité.
Wiki-TEDia est un site consacré à l’approche cognitive de l’enseignement et de l’apprentissage avec, entre autres, une banque de stratégies dont le principe est celui de l’encyclopédie collaborative (wiki).
Si vous vous posez des questions sur les communautés d’apprentissage (CAP), sur la classe inversée, sur l’évaluation formative, sur la motivation, etc., vous trouverez des réponses sur ce site dont les contenus sont très documentés (bibliographies, webographies, exemples concrets, …).
La gestion mentale y aurait sa place, l’avis aux contributeurs potentiels est lancé!
Voilà une ressource intéressante à explorer pendant vos vacances 🙂
Commençons par définir le “sketchnote”: c’est littéralement une “note réalisée à l’aide d’un dessin”, ou une “technique de facilitation graphique permettant la prise de note visuelle” qui se fait en utilisant des titres, des mots-clés, des phrases, des dessins, des symboles, des flèches, des contacteurs, etc. Cet outil est proche du Mindmap (ou schéma heuristique), avec plus de souplesse dans les principes de mise en page (par exemple, pas besoin de partir d’un point central).
En voici ci-contre un exemple réalisé par Magalie Le Gall (@magalielegall sur Twitter), facilitatrice graphique (son blog “365 jours en mind map” regorge d’exemples, il est à visiter!).
Vous en avez un autre exemple dans l'article du 25/02/2018 "Les classes ouvertes ont commencé!"🔻. Il s’agit alors de présenter l’information autrement qu’en format textuel et linéaire.
Il constitue une démarche intéressante pour s’exercer à la synthèse d’informations tout en mobilisant notre attention, en favorisant notre concentration, en sollicitant notre imagination créatrice et en activant notre compréhension. Il permet de (re)prendre du plaisir à la prise de notes et son côté synthétique et ludique peut aider, par exemple, à la mise en projet de mémorisation de son contenu.
S’il est certain qu’il ne conviendra pas à tous, cela vaut la peine d’y sensibiliser chacun qui pourra ensuite décider, en connaissance de cause, de l’usage qu’il en fera ou pas dans ses apprentissages.
Sources utilisées pour rédiger et illustrer cet article:
“Qu’est-ce qu’un sketchnote?”, en ligne, sur Eduscol, et plus précisément le portail numérique du 1er degré
“Apprendre avec le sketchnoting – Comment ré-enchanter les manières d’apprendre grâce à la pensée visuelle?”, de Akoun A., Boukobza P., Pailleau I., Eyrolles, 2017.
Cet exemple, partagé par un professeur de mathématiques lors d’une rencontre de suivi, est extrait du recueil des pistes pratiques que vous avez reçu dernièrement (p. 28).
C’est bien dans l’idée que pour bien se préparer à un examen de synthèse (tout comme à une plus petite évaluation), l’élève doit se mettre en projet en donnant du sens à la matière, ce qu’il ne peut faire que mentalement. Il est donc question ici d’une pause évocative de rappel balisée qui débouche sur la construction d’une synthèse avec l’essentiel (que les élèves ont parfois du mal à identifier, même au troisième degré).
Comment cet enseignant a-t-il procédé?
Il a aidé ses élèves à se préparer à l’examen de math de décembre en construisant avec eux une synthèse du cours.
Il leur a demandé d’évoquer ce dont ils se souvenaient, c’était suivi d’une discussion. Il prenait ensuite des notes au tableau. Seulement ensuite, les élèves avaient le temps de recopier. Les perceptions étaient dissociées.
Il a également demandé aux élèves comment ils avaient procédé.
Pistes :
En fin de synthèse, faire une pause évocative guidée pour donner le temps aux élèves de vérifier ce qu’il leur reste en tête quand le classeur est fermé et le tableau effacé.
Proposer aux élèves, une fois à la maison, d’évoquer un maximum d’éléments de la synthèse SANS ouvrir leur cours.
Quand l’enseignant fait faire le rappel de début de cours par les élèves, il constate qu’ils vont dans les détails des exercices mais ne pointent pas l’essentiel. Ça lui permet d’adapter la suite de son cours.
Certains élèves sont plus à l’aise avec les applications, c’est ça qui a du sens pour eux. Ça parait donc logique qu’ils aient retenu les exercices plutôt que la théorie. D’autres trouvent le sens dans les explications, le pourquoi, d’où ça vient, … Ceux-là vont donc retenir plus facilement la théorie.
Piste :
Pour construire le rappel avec les élèves, guider les évocations en posant des questions ciblées pour qu’ils parviennent à restituer des exercices ET la théorie qui va avec. Ça implique que plusieurs élèves participent.
Quand nous demandons à nos élèves de découvrir quelque chose de nouveau, nous savons que leur compréhension va s’accrocher à du déjà là dans leur tête et notamment leurs représentations, parfois erronées. Un exemple? Si vous explorez le concept de mémorisation avec des apprenants, certains vous diront que pour retenir, ils faut lire plusieurs fois, d’autres, qu’il faut recopier plusieurs fois, … Comment faire évoluer ces représentations? Le travail coopératif est une piste: en effet, l’échange entre pairs sur une situation problème (“Mémoriser, c’est quoi? Comment faire?”) permettra la mise à l’épreuve de ce dont ils sont convaincus et peut déboucher sur un questionnement qui les met en disposition mentale active pour la suite du cours.
Ce type de dispositif d’apprentissage permet la transmission de valeurs importantes en gestion mentale:
l’éducabilité puisque chaque élève s’y exprime et est considéré comme capable de réussir,
l’entraide car il est bien question ici d’une réussite collective, basée sur les progrès de chacun,
la reconnaissance que l’hétérogénéité est une force, bénéfique pour les élèves plus faibles: “Les pédagogies coopératives portent en elles l’idée que la diversité des profils permet d’enrichir le groupe, d’apprendre et de progresser ensemble.” (“Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée”, Caron G., Fillion L., Scy C., Vasseur Y., Cahiers pédagogiques, 2018, p.39)
Il existe beaucoup de ressources pertinentes pour mettre en place la coopération en classe. Je vous recommande le livre précité “Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée”, il fait notamment le point sur les enjeux de ce type de pédagogie (résumé à lire en quatrième de couverture):
“Mobiliser les élèves sur les savoirs, leur permettre de se constituer en véritable “collectif apprenant”, accompagner chacun d’eux de manière personnalisée tout en multipliant les interactions, découvrir que l’on apprend mieux avec les autres et que c’est seulement grâce à eux que l’on peut se dépasser soi-même, faire ainsi l’expérience, au quotidien, d’une solidarité exigeante et féconde…”
Les auteurs, tous enseignants chevronnés ayant pratiqué les pédagogies coopératives dans leurs classes, proposent des outils concrets donc certains sont téléchargeables ici.
Ci-dessous, deux exemples d’outils:
une fiche sur le travail de groupe partagée par Sylvain Connac (@ConnacSylvain sur Twitter), pédagogue, chercheur et enseignant français qui a également réalisé des ressources et outils pour la pédagogie coopérative en classe (il a inséré une bibliographie en page 2 du document).
une fiche qui présente les droits et devoirs des élèves tuteurs (qui proposent leur aide) et des élèves tutorés (qui sont aidés) (provient de la boîte à outils liée à l’ouvrage “Osez les pédagogies coopératives”).
A la veille de l’entrée en vigueur des comités de pilotage, voilà une piste intéressante à explorer.
Ce 7 novembre après-midi, nous vous avons accueillis au Collège Saint-Michel de Gosselies pour vous distribuer un recueil de pistes pratiques récoltées pendant les suivis depuis le début du projet, c’est-à-dire depuis septembre 2014. La version papier de ce recueil, en couleurs, vous est offerte par vos directions.
C’est l’occasion de formuler plusieurs MERCI!
Merci à François Saucin (animateur régional Rond-Point désormais à la retraite) qui a initié ce projet et l’a coordonné pendant 4 ans;
Merci à Hélène Delvaux qui co-anime les formations en gestion mentale;
Merci aux directions des 20 écoles engagées dans le projet pour leur confiance, leur intérêt et leurs retours positifs, et merci particulièrement à Eric Van den Bossche (Collège du Sacré-Coeur à Charleroi) qui s’est occupé de l’impression des recueils ainsi qu’à Véronique Biesiaga qui nous a accueillis dans le cadre magnifique du Collège Saint-Michel avec beaucoup de convivialité;
Merci au Cecafoc qui croit en ce projet et qui y investit,
Et enfin, “last but not least”, un énorme MERCI aux 220 enseignants qui se sont formés ou se forment actuellement et qui réfléchissent ainsi à leurs pratiques et les font progresser, dans l’intérêt de leurs élèves.
Hélène Weber est l’auteure du blog “Donner du sens à vos études” et y partage beaucoup d’idées et de ressources en lien avec l’apprentissage. Elle a récemment imaginé le schéma ci-dessous (téléchargeable en ligne ici) qui fait le tour des “compétences transversales qui permettent de se projeter dans des apprentissages et une vie qui ont du sens.”
Cette thématique de mise en projet et de projets de sens est au cœur de la gestion mentale et bien sûr, au cœur des préoccupations des enseignants qui se questionnent sur les mécanismes de motivation chez leurs apprenants.
Ce schéma montre la complexité et la variété des compétences à atteindre pour “donner du sens” et attire notre attention sur l’enjeu de l’interdisciplinarité. En effet, nous pouvons nous concerter pour réfléchir ensemble à la manière de faire vivre ce sens à nos élèves au travers de l’ensemble de leurs cours. Et la gestion mentale est certainement une approche pédagogique et philosophique tout à fait pertinente pour guider une partie de cette réflexion commune.
A découvrir ici: une présentation interactive sur le cerveau, réalisée par Virginie Cailleux, neuropsychologue canadienne. Sont abordés: La mécanique du cerveau (De quoi est-il composé? Comment fonctionne-t-il?) – Quels sont ses amis et ses ennemis? (De quoi a-t-il besoin? Que faut-il éviter?) – Qui dit cerveau, dit intelligence. Mais c’est quoi, l’intelligence, au fait?
C’est instructif et accessible aux enfants, avec en finale pour les 12 ans et plus la possibilité de prolonger ses découvertes en regardant un webinaire avec Steve Masson, également canadien et chercheur sur le cerveau: “Comment étudier, les perspectives des neurosciences.”
Du même auteur, Eric Gaspar (dont il était déjà question ici et ici), professeur de mathématiques et créateur du programme de neuroéducation Neurosup, ces deux ouvrages sont destinés aux élèves et leur proposent d’apprendre à utiliser les astuces de leur cerveau.
Vous trouverez dans ces petits manuels des exercices ludiques et plus scolaires, des tests (avec leurs corrigés) qui permettent d’appuyer des explications sur le fonctionnement du cerveau et de comprendre les conseils et astuces donnés par l’auteur pour apprendre mieux.
Il y est question d’attention, de mémorisation, de compréhension, de réflexion. Cela complète bien l’approche gestion mentale de ces gestes mentaux.
Ils sont édités chez Belin.
Varier les perceptions et réactiver les connaissances sont deux leviers du geste de mémorisation.
En effet, si je perçois la même information sous des formes différentes (entendre le verbe, le voir écrit, voir une représentation symbolique de son sens), cela me permet de pouvoir la retrouver via des chemins différents.
Et pour qu’elle s’inscrive dans ma mémoire à long terme, il est indispensable de la réactiver plusieurs fois sans quoi elle sera purement et simplement… oubliée.
Une professeure d’anglais, Laurence Bernard, a imaginé et conçu 99 cartes augmentées des verbes irréguliers en anglais à l’aide de l’application Mirage Make disponible sur le site http://ticedu.fr. C’est une application pour téléphones ou tablettes Android et IOS (également compatible Windows) qui permet aux élèves de scanner les flashcodes de chaque carte et d’accéder à une version écrite et audio des trois formes du verbe (base verbale, prétérit, participe passé) ainsi qu’a la traduction en français.
Laurence Bernard partage généreusement cette ressource en ligne (via la plateforme “Académie Martinique”), nous l’en remercions! Vous pouvez les télécharger ici.
Voici un extrait de la présentation de cet outil:
Ces 99 fiches sont organisées par couleurs, selon que les formes du verbe sont identiques ou différentes. Les cartes augmentés s’appuient sur la liste des verbes irréguliers proposés dans le manuel “New Missions” 2de, Bordas, 2014 (p. 214-215). La référence servira de base pour l’apprentissage ou les révisions pour les classes qui utilisent le manuel.
Comme dans le manuel, les verbes sont organisés selon les trois formes: “base verbale” , “prétérit”, “participe passé”
Un code couleur permet ainsi de distinguer:
en gris, les verbes irréguliers dont les 3 formes à l’écrit sont identiques (base verbale, prétérit, participe passé)
en violet, les verbes irréguliers pour le prétérit et le participe passé sont identiques
en vert, les verbes irréguliers dont la base verbale et le participe passé sont identiques
en bleu, les verbes ont la base verbale et le prétérit sont identique
en rouge, les verbes irréguliers dont les 3 formes sont différentes
Les 99 cartes sont regroupées en 13 planches, à imprimer, découper, plastifier.
Elles peuvent être utilisées en classe ou en dehors de la classe pour réviser les verbes irréguliers en autonomie ou interaction (un élève donne les réponses, un autre élève vérifie en scannant le flashcode).
La rétroaction (ou “feedback”) a plusieurs facettes
Elle peut se faire de l’enseignant vers l’élève (commentaires sur une évaluation, par exemple), pendant la réalisation d’une tâche ou après. Elle permet alors de mettre en évidence les réussites de l’apprenant, de lui donner des pistes de leviers pour corriger ses erreurs, …
Elle peut également avoir lieu dans l’autre sens (de l’élève vers l’enseignant) quand ce dernier s’informe sur le degré de compréhension de sa classe en utilisant des outils divers et variés (ardoise individuelle, Quiz (Plickers, Kahoot,…), TBI, …).
L’évaluation entre pairs, l’autoévaluation, le portfolio sont autant d’autres options pour permettre à chacun de bénéficier d’un feedback sur le travail effectué.
Cette rétroaction doit être réfléchie pour qu’elle ait un impact réel sur les apprentissages des élèves
Il ne suffit en effet pas que les enseignants renvoient à leurs élèves des rétroactions de qualité, il faut ensuite que ces derniers s’en emparent et les utilisent.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire le dossier réalisé par Laurie Pageau ou celui publié par Lucie Barriault, disponibles tous les deux sur la plateforme RIRE (Réseau d’Information pour la Réussite Educative). Vous pouvez encore consulter l’infographie mise en ligne par Annie Côté.
C’est confirmé, la rentrée littéraire est un excellent cru pour la gestion mentale!
En effet, toujours aux Editions Chronique Sociale, va paraître “Mener le dialogue pédagogique en gestion mentale – Regards sur des pratiques”. Il a été co-écrit par 3 formateurs et praticiens en gestion mentale, enseignants désormais retraités: Hélène et Pierre-Paul Delvaux, ainsi qu’Anne Moinet. Leur expérience de terrain, leur connaissance de la gestion mentale, et toute une série de témoignages recueillis auprès de personnes utilisant le dialogue pédagogique dans leurs pratiques feront de ce livre une référence en la matière qui n’existait pas encore.
Une certitude: il sera exploité en formation de gestion mentale!
Ce qui est intéressant dans cette infographie (créée par Marco Bertolini, formateur qui développe (entre autres) des outils pour apprendre à apprendre), ce sont les points suivants:
La présentation d’une variété d’outils qui vont permettre à l’apprenant de faire appel aux 5 gestes mentaux.
L’idée des étapes, des réactivations, entrecoupées de moments d’oubli.
La mise en évidence du besoin de sommeil pour laisser notre cerveau travailler.
Le message positif final: “Brillez!”
Son côté visuel attractif qui peut aider à capter l’attention des apprenants.
On pourrait imaginer y ajouter “Trompez-vous!” à différentes étapes, puisque l’erreur fait partie de l’apprentissage. Dans l'article du 20/05/2021 "Motivation et gestion mentale, source de travail collaboratif" 🔻 qui présente (entre autres) l’ouvrage de Daniel Favre (“20 clés pour favoriser l’apprentissage”), la courbe de l’apprentissage schématise bien le fait que pour apprendre, c’est normal de passer par des émotions désagréables, d’être déstabilisé cognitivement, et que pour remonter sur la courbe, on passe par du tâtonnement, des essais-erreurs.
Il existe de chouettes applications gratuites pour réaliser ce type de document, comme Genial.ly ou Canva. A vous de créer, d’imaginer ou pourquoi pas, demander à vos élèves d’en réaliser!
La rentrée littéraire est riche pour la gestion mentale!
Yves Lecocq, enseignant français en histoire-géographie, formateur en gestion mentale, président de l’Institut International de Gestion Mentale, nous propose de repenser l’acte d’apprendre.
Ce livre est passionnant à plus d’un titre:
tout d’abord, il nous montre comment la gestion mentale a toute sa place dans les débats actuels sur l’acte d’apprendre (évaluation par compétences, pédagogie inversée, enseignement explicite, place de la mémorisation, …);
ensuite, il propose une nouvelle modélisation de l’acte d’apprendre, porteuse de sens pour les enseignants;
enfin, le livre explore des pistes pédagogiques qui découlent de la modélisation proposée.
Un livre dont la lecture est inspirante en ce début d’année scolaire, à mettre dans toutes les bibliothèques d’école!
Un livre à paraître ce mois (parution annoncée pour le 20 septembre) : “J’apprends à travailler” de Guy Sonnois, Chronique Sociale. Il est destiné aux ados “soucieux de surmonter les difficultés de leur apprentissage scolaire”. Infos ici sur le site de la maison d’édition et sur le blog de l’auteur.
Quelques extraits de présentation issus du blog:
“… j’ai pas mal approfondi et élargi ces premières incursions dans les insondables richesses de l’activité mentale et la manière de la guider avec des jeunes (ou des moins jeunes…), grâce à l’accompagnement de milliers d’adolescents, en individuel ou petit groupe, en classe entière, en stages divers, ainsi qu’à des formations complémentaires, Les apports des neurosciences aidant, en 2009 j’ai pu rassembler mon expérience dans un deuxième ouvrage publié à la Chronique Sociale : « Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux », qu’Antoine de la Garanderie a bien voulu préfacer.
(…)
Mais si “Accompagner…” est utile pour les adultes, il manquait un outil à l’usage des ados eux-mêmes, ne serait-ce que pour compléter ce second livre et faciliter ainsi le travail des accompagnateurs, en groupe ou individuellement.
(…)
J’ai donc imaginé la rencontre entre un adolescent (Jules) dépité par de mauvais résultats et des difficultés d’apprentissage, accompagné de ses deux inséparables amis (Juliette et Maxi), et un Vieux Sage (condensé de plusieurs grands noms de l’apprentissage, en premier lieu Antoine de la Garanderie). “
Ça y est, vous êtes de retour dans vos classes pour une nouvelle année scolaire!
Nous vous souhaitons, à chacune et chacun, une excellente rentrée!
Comme vous le savez peut-être, François Saucin a terminé sa mission d’animateur régional Rond-Point ce 31 août 2018 et nous tenons à le remercier ici pour l’avoir menée avec brio et efficacité. Rappelons qu’il est l’initiateur du projet de formation et de suivi en Gestion Mentale dans les écoles du “grand Charleroi”, avec cette idée d’outiller les enseignants pour qu’ils puissent développer la remédiation en classe et mieux accompagner leurs élèves dans leurs apprentissages et leur réflexivité.
Ce projet s’est développé depuis septembre 2014, comme vous avez pu le lire dans l'article du 10/06/2018 "L'année scolaire se termine"🔻, ou dans la présentation du projet 🔺, de façon plus générale. C’est qu’il répond à un besoin et qu’il montre des effets (chez les enseignants et chez les apprenants), motivant les directions à renouveler leur confiance dans la démarche de formation et d’accompagnement sur le terrain.
Nous vous donnons rendez-vous dès octobre pour la suite des formations (sachant que certains d’entre vous ont déjà recommencé les 28 et 29 août pour un approfondissement au dialogue pédagogique individuel). Si vous n’avez pas de nouvelles d’ici mi-septembre, contactez vos directions!
Année scolaire 2017-2018
C’est la période des examens, corrections, délibérations, bref, cela sent la fin de l’année scolaire à plein nez! C’est également le temps du bilan pour le projet de formation et de suivi en gestion mentale.
D’abord quelques témoignages d’enseignants
“J’ai trouvé dans la formation des outils, des activités, des références, des pistes concrètes qui permettent de mettre les élèves en activité mentale, en recherche, de les sortir d’une position passive. J’ai également pu prendre davantage conscience de mon fonctionnement pour m’en dégager et offrir des “sollicitations”, des explications de différentes natures aux élèves. Enfin, j’ai trouvé dans cette formation une grande écoute de mon expérience et de mes questions concrètes.”
“Etant en début de carrière (10 ans), je suis heureuse d’avoir eu cette formation qui, à mon sens, devrait être obligatoire. Elle permet vraiment d’aider les élèves et de donner du sens aux phrases toutes faites telles « Etudie plus », « Concentre-toi », … Merci !”
“Comme c’est ma deuxième classe ouverte, je me rends compte à quel point c’est important d’avoir ce regard extérieur et constructif pour progresser grâce à des prises de conscience. Elles se produisent grâce au retour écrit et au débriefing.”
Ensuite quelques chiffres
89 enseignants ont terminé leur niveau
50 en niveau 1
22 en niveau 2
17 en niveau 3
23 journées de formation & 4 demi-journées de suivi inter-écoles
25 suivis en équipes d’école
65 suivis individuels
20 classes ouvertes
6 capsules vidéo
Enfin, les perspectives
Le projet est reconduit avec l’ouverture de 3 niveaux 1 et bien entendu, la poursuite des niveaux en cours.
Cela fera grimper le nombre d’enseignants engagés dans le projet à plus de 200!!! De quoi pouvoir mettre en place des équipes dans les écoles qui réfléchissent avec (entre autres) le filtre de la gestion mentale pour penser leur pédagogie.
Qui d’entre nous n’a jamais passé de longues (très longues) minutes à annoter un travail d’élève pour lui donner de quoi comprendre ce qu’il a bien fait et ce qui ne correspond pas (en tout ou en partie) à ce qui était demandé? Et qui parmi nous a déjà constaté que ce temps passé était chaque fois productif, c’est-à-dire aidait réellement l’apprenant à progresser?
Corriger en vidéo, qu’est-ce que c’est?
Vous pouvez aller lire la présentation en mots et en (tutoriel) vidéo de ce dont il est question sur le site de l’académie de Caen. Certains professeurs ont commencé à procéder de cette façon et l’un d’entre eux (Hervé Belloc, sous le pseudo Alain Malin) nous l’explique avec deux perceptions.
Ci-dessous, quelques extraits qui vous donneront peut-être envie d’en savoir plus:
“C’est une méthode qui consiste à remplacer – ou compléter – les annotations et appréciations écrites sur les copies par un commentaire filmé de la copie de l’élève (son + image). La vidéo est alors mise à disposition individuellement pour chaque élève sur l’ENT.”
Avantages pointés:
– exhaustivité du commentaire possible (durée de l’enregistrement à l’appréciation du professeur)
– confidentialité et individualisation poussée
– l’élève qui consulte sa correction vidéo est impliqué et « captif » ; il est contraint de suivre le propos du correcteur
– l’élève en difficulté peut faire des pauses dans la vidéo (s’il a besoin de temps pour se concentrer) ou regarder plusieurs fois certains passages, voire la correction entière dans le cas d’une révision
– le professeur, pendant le visionnage, peut être disponible pour aider ceux qui ont besoin d’éclaircissements, sans que les autres soient inoccupés.
La BBC a mis en ligne 16000 effets sonores téléchargeables gratuitement à des fins personnelles, pédagogiques ou pour de la recherche.
A découvrir ici.
Quelques exemples de ce que vous pourrez y entendre: des pas dans des escaliers, des tirs d’armes à feu, une poupée qui dit “mama”, des bruits d’animaux, de vagues, des chants d’oiseaux, et bien d’autres encore.
A nouveau, dans notre mission pédagogique de varier les perception, cette banque de sons peut être utilisée, par exemple, pour illustrer une animation qu’on réalise pour nos élèves ou pour nourrir l’imagination de ces derniers s’ils sont mis au défi de créer un support audio-visuel dans un contexte particulier.
Une autre ressource, en français: la Sonothèque avec des sons gratuits et libres de droits, téléchargeables gratuitement. Exemples:battements de cœur, grenouilles, campagne le matin, sonnette de vélo, …
Bon amusement!
Plickers est une application gratuite qui vous permet de proposer à vos élèves des quiz auxquels ils répondent individuellement et pour lesquels ils reçoivent un feedback immédiat sur leur maîtrise ou non du sujet questionné. En effet, les réponses sont traitées en direct car l’enseignant scanne avec son smartphone les étiquettes brandies par les élèves avec leur choix de réponse. Les résultats peuvent s’afficher ensuite via un projecteur relié au PC du prof ou via un TBI, de façon anonyme ou pas. Vous aurez compris que le Wifi est indispensable pour l’utiliser. Les élèves savent donc tout de suite si leur réponse est correcte ou pas, l’enseignant a une vue globale et détaillée de qui a répondu quoi, ce qui rend possible la remédiation immédiate.
Exemple d’étiquette:
Seul l’élève sait ce qu’il répond car la lettre qu’il choisit de mettre en évidence est imprimée en tout petit sous le QR code. Cela permet d’éviter le biais d’influence de la réponse du copain si on ne sait pas.
Ces étiquettes sont disponibles en plusieurs formats sur le site d’accueil de l’application.
Manon Bril est doctorante en histoire et elle a sa chaîne Youtube (“C’est une autre histoire”) sur laquelle elle diffuse, entre autres, des capsules vidéo qui présentent un contenu lié à l’histoire de façon vulgarisée.
Ce qui l’a lancée ou inspirée, d’après La Libre (lire l’article ici), c’est “Ma thèse en 180 secondes” (un autre exemple (cf. article du 15/10/2016 "Danser une thèse de biologie - lien vers la vidéo" 🔻), une l’épreuve de vulgarisation intellectuelle: en effet, les participants ont trois minutes pour présenter leur thèse de manière claire et concise. C’était en 2015 et Manon Bril a décroché le prix du public pour sa performance. Voici cette présentation.
Et pour vous donner une idée de ses productions, vous pouvez visionner ci-dessous “Il y avait quoi il a 100 000 ans?”.
C’est un exemple intéressant à deux titres:
d’abord, cela permet à l’enseignant de varier les perceptions qu’il propose aux élèves sur un thème historique (mythologie grecque – différence entre préhistoire ou histoire – égyptologie – etc.)
ensuite, si l’enseignant ne trouve pas son bonheur dans les vidéos proposées, cela peut lui donner des idées: soit réaliser lui-même une capsule, soit en faire réaliser une par les élèves, en solo,en groupe, afin de montrer sa compréhension d’un sujet, ou de donner envie à d’autres de le découvrir, etc.
Qu’en pensez-vous?
Guy Sonnois est enseignant et formateur en gestion mentale. Il a écrit un livre incontournable pour les enseignants du secondaire: “Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux” dont il est déjà question ici et ici.
Il vient de publier un article intitulé:
Neurosciences et pédagogie : les exercices d’entraînement.
En voici un extrait pour vous donner envie d’aller le lire dans son intégralité:
Beaucoup d’élèves, même des bons et jusqu’à des niveaux élevés d’études, se plaignent de fautes d’étourderie, d’erreurs de calcul inexpliquées qui viennent polluer leur réflexion au moment des évaluations importantes, dans lesquelles il faut pourtant aller très vite. L’un d’entre eux, très “expliquant”, en classe préparatoire PSI, se plaignait récemment d’avoir été perturbé pendant une colle par des erreurs de calcul relevant de la double distributivité… étudiée vers la classe de cinquième. Voici le conseil que je lui ai donné, après lui avoir expliqué en substance le texte précédent :
« Ton travail pourrait être de repérer toutes les occasions où tu commets des erreurs de calcul, ou autre ; de prendre un peu de temps pour revenir en pleine conscience (évocations) sur les automatismes qui ont mal fonctionné (par exemple la double distributivité, mais ça pourrait être aussi bien les identités remarquables, ou d’autres « must » du programme de collège…) ; de retrouver la logique de ces mécanismes (le pourquoi du comment) et de la mémoriser, éventuellement de faire quelques exercices… Si ce sont des erreurs que tu reproduis souvent, ça vaudrait vraiment le coup que tu y consacres un peu de temps. »
En effet, en ce début 2018, nous avons innové en réalisant des affiches qui mettent en évidence le projet de formation et de suivi en gestion mentale dans la zone 10 de Charleroi. L’idée sous-jacente est de provoquer la curiosité de vos collègues, de vous informer sur ceux qui sont aussi concernés par la formation et de susciter la collaboration entre pairs.
Ci-dessous, la moitié supérieure du document, sachant que l’inférieure liste pour chaque école les noms et prénoms des professeurs engagés dans le projet.
A nouveau une ressource réalisée par IFBelgique, dont le site est une référence en termes de gestion mentale. Vous pouvez lire la présentation de la capsule telle que présentée sur le site. C’est une histoire racontée par Pierre-Paul Delvaux, formateur en gestion mentale.
Une capsule vidéo de 25 minutes pour vous raconter les fondements philosophiques de la gestion mentale.
N’hésitez pas à arrêter la vidéo, à y revenir, bref à prendre le temps. S’approprier ces fondements est important car cette philosophie débouche sur une attitude très concrète : le praticien de gestion mentale, à l’instar de Socrate, est là pour éveiller la conscience de l’apprenant, pour l’aider à découvrir le chemin vers son autonomie, et puis il se retire dès que possible !
Cette vidéo est référencée sur le site d’IFBelgique et vous permet de “réviser” ce que vous avez découvert en formation sur les 5 gestes mentaux.
Ci-dessous, la présentation de la vidéo qui se trouve sur ce site.
La gestion mentale, ou pédagogie des gestes mentaux, explicite en toutes lettres ce qu’il faut faire dans sa tête pour être attentif, comprendre, mémoriser, imaginer et réfléchir. Tous les enseignants demandent à leurs élèves de pratiquer ces gestes, mais rares sont ceux qui peuvent dire comment faire de manière précise. Ce clip vidéo est une première amorce très générale, une sorte d’ invitation à se former afin d’acquérir des outils vraiment pédagogiques.
C’est un document réalisé lors du projet Co-nai-sens; il garde toute son actualité !
Il s’agit de Marie Soulié, professeur de Lettres (en France), qui témoigne sur son blog d’usages pédagogiques du numérique pour entraîner des compétences chez ses élèves.
Ici, le témoignage concerne une classe de 4ème (équivalent d’une 2ème secondaire en Belgique) qui utilise une tablette pour créer une bande-annonce de lecture d’une nouvelle fantastique.
Voici ce que Marie Soulié en dit:
J’ai testé aujourd’hui une nouvelle façon de réaliser des bandes-annonces de lecture. J’ai utilisé la géniale application Show me qui permet d’enregistrer sa voix tout en dessinant ou en écrivant. J’ai donc demandé à mes 4º de me raconter en 1 heure leur histoire sans plus de précision. Ils ont très vite pris en main application et j’ai pu noter quelques points que je tenais à partager avec vous :
Dessiner, annoter permet à l’élève de poser sa voix , ralentir son débit et donc de se laisser du temps pour chercher ses mots.
Le dessin illustre l’histoire mais pas seulement il permet à l’élève d’aller à l’essentiel.
Certains préfèrent au dessin des mots clés.
Tous ont le soucis d’une chronologie.
À noter également que certains sont passés par un écrit, d’autres se sont lancés directement.
Bref un champ à explorer me semble-t-il…..je vous laisse juger les productions, j’ai déposé sur ce mur un échantillon assez représentatif de la classe.
En termes de gestion mentale, cet exercice permet aux élèves de déployer leur geste d’imagination créatrice et d’utiliser la tablette pour dynamiser leur mise en projet.
Voici un sketchnote interactif (vous pouvez faire passer votre curseur sur les “marqueurs petits pas” pour avoir des détails sur chaque étape) réalisé grâce à une tablette graphique et Genially.
Sur le site de M@ths en-vie, vous allez peut-être trouver des idées à mettre en oeuvre avec vos élèves, en interdisciplinarité, qui les aideront à donner du sens à vos matières, ce qui est loin d’être évident en math, j’imagine que les enseignants de cette discipline ne me contrediront pas…
A exploiter pour entraîner les gestes mentaux d’attention, de compréhension, de réflexion, d’imagination avec des photos du quotidien (sous licence ) qui mettent les maths en perspective!
Voici l’introduction, la suite à découvrir directement sur le site:
M@ths en-vie est un projet interdisciplinaire en français et mathématiques avec utilisation d’outils et ressources numériques (ordinateur, tablette, appareil photo numérique, blog ou site d’école, logiciels photo, internet…).
(…)
Les objectifs de ce projet sont les suivants:
ancrer les mathématiques au réel afin d’améliorer la compréhension en résolution de problèmes;
développer la perception des élèves sur les objets mathématiques qui nous entourent.
Le projet tourne autour des activités suivantes :
Résolution de problème
Constructions d’énoncés mathématiques
Construction d’énoncés de problèmes
Recherche d’informations
Travail sur les ordres de grandeur
Catégorisation…
Manon BRIÈRE est détentrice d’une maitrise en enseignement au collégial (MEC) de l’Université de Sherbrooke. Pendant ses études, elle s’est penchée sur le volet didactique du rôle de l’erreur dans le cadre de l’enseignement collégial. Professeure au programme d’Archives médicales du Collège Ahuntsic depuis 2002, elle offre des ateliers d’étude de l’erreur depuis 2015.
Elle a publié cet article dans la revue “Pédagogie collégiale”, Hiver 2018, n°31, vol.2 de l’AQPC (Association Québécoise de Pédagogie Collégiale).
En voici un extrait intéressant qui met l’accent sur notre posture de praticien réflexif, nous basant sur les erreurs des élèves pour réfléchir à comment les accompagner pour qu’ils s’en servent comme des leviers:
Dans l’optique où il considère important de s’attarder aux erreurs et de cibler les réelles causes, le professeur, comme praticien réflexif, peut procéder à une analyse de 2e niveau à l’aide d’un questionnement didactique, ce qui lui permettra de mettre en œuvre différentes actions réfléchies et adaptées à la situation. S’offrent à lui des exemples d’actions possibles en vue d’ajuster ses pratiques didactiques et pédagogiques, comme:
– déterminer les contenus essentiels à l’atteinte de la ou des compétences;
– élaguer du contenu et prévoir plus de temps pour enseigner les notions complexes;
– réduire drastiquement le temps consacré à la théorie pour que les étudiants aient davantage d’opportunités de travailler sur les contenus;
(…)
– clarifier des consignes des activités ou des évaluations;
– préciser les attentes concernant le cours ou la tâche ;
– repérer les préconceptions ou les fausses conceptions qui freinent l’apprentissage de nouvelles notions;
(…)
– faire produire par les étudiants un schéma de concepts pour leur permettre de revoir les notions et d’échanger leurs points de vue sur un contenu complexe;
(…)
A la 5ème page du document, l’auteure propose un tableau avec une typologie des erreurs et des questions à se poser face à elles afin de réorienter nos pratiques pédagogiques.
Ferez-vous des liens spontanés avec les concepts de gestion mentale? Il y en a à foison!
A nouveau, voici une très belle ressource trouvée via le réseau social Twitter puisqu’une enseignante en français y a partagé le lien vers une activité qu’elle a créée pour “Dire l’amour”. Il s’agit de Madame Motycka (à suivre ici sur Twitter), et la classe concernée est une 4ème (équivalent d’une 2ème chez nous).
Les productions des élèves sont magnifiques et résultent d’un geste d’imagination créatrice encadré par toute une série d’étapes préparatoires et de consignes précises que vous pourrez découvrir en faisant défiler les dias très esthétiques de la séquence sur le site Genial-Ly.
Un bel exemple pour ce geste mental souvent parent pauvre de notre enseignement.
Une autre illustration de la compréhension, dont les composantes ont été données par une enseignante lors d’un suivi de niveau 2.
Cela met en évidence plusieurs éléments importants liés au geste de compréhension (non exhaustif):
Pour donner du sens, il faut en avoir le projet: sans ce moteur, la démarche de compréhension ne démarre pas.
Il s’agit d’un itinéraire mental qui peut parfois prendre du temps: ne dit-on pas “Dors dessus et tu comprendras mieux demain.”?
Le nouveau savoir vient s’accrocher à de l’ancien et c’est donc un apprenant muni de ses connaissances déjà en place et de ses représentations qui va faire des liens entre le neuf et ce qu’il connaît déjà.
Il y a des indices de sens à repérer de façon exhaustive et fidèle dans l’objet à comprendre, la compréhension s’appuie donc sur le geste d’attention.
Ces indices sont triés pour garder uniquement ceux qui semblent pertinents, ceci étant rendu possible grâce aux liens que l’apprenant réalise en évocation.
Ces liens donnent lieu à des hypothèses que l’apprenant valide ou pas en revenant à la perception: il y a donc des allers-retours entre l’objet de perception à comprendre et les évocations qui vont mener au sens.
Pour chacun de ces points, peut surgir l’obstacle à la compréhension:
Absence de projet de donner du sens (mais par exemple, projet de retenir);
Représentation de la compréhension comme un processus rapide: si ça prend du temps, ressenti négatif de l’apprenant qui a alors tendance à ne pas aller plus loin;
L’élève n’évoque pas, reste en perception, or la compréhension est un processus mental;
Manque de prérequis et donc impossibilité de faire des liens qui vont permettre les hypothèses de sens;
Certains indices ne sont pas perçus ou des indices non pertinents sont évoqués comme étant importants, ce qui peut éloigner l’apprenant du sens à trouver;
Difficulté à faire des hypothèses, vécues comme risquées ou blocage lié à l’étape de validation qui demande à l’apprenant de revenir en arrière si l’hypothèse s’avère fausse;
Pas de retour à l’objet de perception et donc difficulté de valider ou d’invalider les hypothèses de sens.
Dans le cadre du MOOC “Apprendre et enseigner avec les sciences cognitives” (cours en ligne disponible sur la Plateforme FUN MOOC), j’ai découvert l’outil “Fiche de mémorisation”.
Il s’agit d’un outil de réactivation des essentiels d’une matière, d’une leçon, d’un chapitre, etc. dont les questions sont au recto et les solution au verso, permettant ainsi à l’élève de bénéficier d’un feedback immédiat des informations, très utile pour “court-circuiter” la courbe de l’oubli (cf. article du 4/11/2017 Ebbinghaus et la courbe de l'oubli") 🔻 et donc mémoriser au-delà du très court terme.
Ci-dessous, à titre d’exemple, la fiche que je distribue en fin de deuxième journée d’initiation à la gestion mentale:
Dans cette vidéo, Eric Gaspar (enseignant en math dont je vous ai déjà parlé dans l'article du 9/09/2017 "Les neurosciences au coeur de la classe" 🔻) nous parle des découvertes en neurosciences liées à l’apprentissage et nous invite, en tant qu’enseignants, à expliquer le fonctionnement du cerveau à nos élèves afin de leur donner des repères concrets sur ce qu’il est bon de faire pour bien apprendre.
J’ai relevé dans cette conférence plusieurs constats et conseils qu’il donne et qui sont traduisibles en termes de gestion mentale.
Le premier, abordé dès les premières minutes, est que les recherches montrent à quel point nous avons une plasticité cérébrale: nos neurones ne cessent de se connecter, se réorganiser, se déconnecter. Notre cerveau se modifie en permanence! Exit la fatalité de l’échec, les déterminismes: tout le monde peut réussir! Quel extraordinaire message positif à envoyer à toute personne qui apprend! Tout à fait en phase avec les valeurs défendues par la gestion mentale.
Minute 26 de la vidéo: il est question de pauses évocatives, en début de cours pour réactiver le précédent, en fin de cours pour faire le point sur ce qui a été vu d’essentiel pendant la séquence. En effet, notre cerveau ne garde en stock que ce qui lui paraît utile. Pour influencer cette sélection, rappeler deux fois minimum la même information sur un même cours va jouer en faveur de la rétention à moyen terme.
A la minute 36, c’est la mise en projet qui est mise en évidence: toujours en lien avec le fait que le cerveau élimine l’inutile, il est indispensable de lui envoyer le message que ce qui est perçu est important. En tant qu’enseignant, je dois donc bien prévenir les élèves que l’explication que je vais leur donner, ils devront s’en servir dans 10 minutes pour faire des exercices. En gestion mentale, c’est demander aux apprenants de se mettre en projet d’imaginaire d’avenir.
A la minute 51, Eric Gaspar montre comment stocker facilement dans notre mémoire plus de 7 (+ ou -2) éléments (=notre empan mnésique): il s’agit de regrouper les informations et de les relier à du déjà connu. Et ça marchera d’autant mieux si ces liens sont personnalisés (il appelle cela des indices récupérateurs). C’est encourager les élèves à faire des liens (paramètre 3) et à les personnaliser car plus c’est original ou farfelu, plus ça sera facile à récupérer (paramètre 4).
A la 57e minute, il est bien question de pédagogie de l’escamotage puisque le conseil donné est de vérifier, à cahier fermé, tout ce dont je me souviens en tant qu’apprenant. Dans une deuxième étape, je compare avec le cours pour compléter et corriger l’information.
Bref, une conférence intéressante et qui permet de faire des liens pertinents entre la neuropédagogie et les postulats de base et concepts de gestion mentale.
Pourrait-on dire qu’Antoine de La Garanderie a mis à jour une approche validée aujourd’hui par les recherches scientifiques sur le cerveau? A quand une validation scientifique de la pédagogie des gestes mentaux?
Sir Ken Robinson (auteur, orateur et expert en éducation internationalement reconnu pour ses interventions en faveur du développement de la créativité et de l’innovation) explique dans cette conférence TED la pensée divergente ou comment l’éducation traditionnelle éteint la créativité… J’y fais déjà référence dans l'article du 29/09/2017 "Un verrou au geste de l'imagination: la bonne réponse" 🔻.
Il s’agit d’une vidéo qui est en ligne depuis 11 ans et qui a été vue plus de 46 millions de fois!!! Autant dire que le sujet passionne et en même temps, qu’il est toujours d’actualité.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire ici l’interview de Sir Robinson (LeMonde.fr, écrit par Emmanuel Davidenkoff , mis en ligne le 4 septembre 2017).
Même si l’approche de la gestion mentale nous permet de relativiser le discours plutôt sévère à l’encontre de l’école contenu dans cette vidéo, cela nous invite à réfléchir: comment pouvons-nous, dans le cadre scolaire, dans nos cours, susciter chez nos élèves l’entraînement et le déploiement de leur imagination créatrice?
“Selon moi, le geste de compréhension est une des bases de la Gestion Mentale.
L’évocation que je m’en fais est un tétraèdre posé sur une de ses faces, avec un soleil au sommet.
Il rayonne quand les 3 composantes suivantes, chacune sur une face, sont expliquées : le nom du concept, de la notion; les composants, les caractéristiques; les exemples, les analogies. (Source d’inspiration : La structure tridimensionnelle du savoir, de B.M. Barth)“
Cette image commentée a été proposée lors d’un suivi par Iris Nagele, enseignante actuellement en cours de niveau 2. Je la remercie d’avoir accepté que je la partage ici.
La compréhension est un des gestes mentaux abordés dans la deuxième année de formation et de suivi. Une manière de montrer comment on comprend ce concept, c’est bien de l’illustrer par un dessin, une image, une modélisation, un schéma. Cette traduction est d’ailleurs considérée par J.M. de Ketele, professeur d’université, comme une des capacités cognitives de base pour faire des études supérieures.
(cf. De Ketele J-M., “Les facteurs de réussite à l’université”, Humanités chrétiennes, 1982-83, n°4, p.294-306)
Et Britt-Mari Barth, dans son livre “Le savoir en construction” (Retz, 1993, p.28-29), parle de cette structure tri-dimensionnelle du savoir qui a inspiré Iris:
“… le constat qu’un même savoir peut s’exprimer à des degrés d’abstraction différents; d’autre part, que cette hiérarchie reste implicite, comme inexistante. Cela a des effets sur la compréhension des élèves. Il n’est dit nulle part qu’on peut faire référence à un même phénomène: en le nommant seulement; ou en le décrivant par ce qui le caractérise; ou bien en s’y référant par des exemples, imagés ou réels.
Ce premier constat m’a permis de réaliser que le savoir a une structure tridimensionnelle, mettant en relation différents niveaux d’abstraction: c’est la relation réciproque entre ces dimensions du savoir qui est importante, à la fois pour le définir et pour le comprendre.”
Et vous, quelle est votre image? Comment feriez-vous référence au concept de compréhension en 3 dimensions?
Un des postulats de base de la gestion mentale est que tout apprenant est éducable, peut progresser grâce notamment à une meilleure connaissance de ses stratégies d’apprentissage ainsi qu’à l’accompagnement de l’adulte qui lui renvoie des messages positifs, constructifs, pertinents, de façon à l’aider dans sa mise en projet d’apprendre.
Le document que vous pouvez découvrir ci-dessous est très instructif sur la manière de donner de la rétroaction (du feedback) à un apprenant: comment peut-il s’appuyer sur les erreurs ou les manquements pour aller plus loin? Cela nous donne des pistes pour affiner notre manière de commenter les copies des élèves mais également notre façon d’évaluer, et donc en amont, celle de concevoir nos évaluations.
Je l’ai trouvé via Twitter et le compte @recitqc (Réseau pour le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC au Québec).
L’asbl “Dessine-moi une idée” de Philippe Packu (dont il est également question ici) propose des “Mindmap Quiz”, ou des énigmes présentées sous forme de schémas heuristiques dans lesquels, pour trouver ce qui se trouve au centre du schéma, l’apprenant doit identifier les indices, les relier à ses connaissances et parfois à des lois/règles/définitions, faire des hypothèses, les valider ou non en poursuivant la collecte des indices. Bref, ces Mindmaps entraînent les gestes de compréhension et de réflexion de façon ludique. L’idée est géniale, je trouve!
Et pourquoi pas, en guise de révisions, par exemple, proposer aux élèves de créer eux-mêmes un “Mindmap Quiz” sur un des points du cours et de le donner ensuite comme exercice à un camarade?
Ces courtes vidéos mettent en scène des étudiants et Evariste, et utilisent les maths dans des situations de la vie courante. A part le générique, un peu long, ces petites capsules animées sont scénarisées de façon intéressante et peuvent servir d’accroche à toute une série de théories/théorèmes mathématiques, comme Thalès, la trigonométrie, les probabilités, Pythagore, les angles, etc. C’est une série française, le programme visé est celui du collège (11-15 ans).
A nouveau, cette ressource nous permet de VARIER les perceptions que nous pouvons proposer à nos élèves. A tester par les profs de math intéressés.
La série est réalisée par Florent Durth et Mathieu Rolin et proposée par Francetv Education.
Dans cette vidéo mise en ligne par les éditions Les Arènes, un bel exercice de méditation en pleine conscience à destination des adolescents.
Connaissez-vous cette pratique? Ci-dessous, le descriptif tiré de Youtube:
La méditation est un entraînement de l’attention. Tu verras, ça t’apportera peut-être beaucoup pour comprendre le fonctionnement de ton esprit, quand tu es stressé avant un examen par exemple, ou quand tu as un coup de blues. Cela peut t’aider à mieux gérer les hauts et les bas de ta vie. Et si parfois tu sens que tu as une mauvaise image de toi, ou que tu manques de confiance en toi, tu verras que tu es bien comme tu es. Qu’il n’y a pas de meilleure version de toi-même. Laisse-toi juste guider, tu n’as rien à faire, rien à « réussir », c’est à la portée de tous !
Cette méditation est à retrouver dans le livre d’Eline Snel, RESPIREZ. La méditation pour les parents et les ados, avec un CD et un téléchargement d’exercices guidés par la voix de Soizic Michelot, instructrice MBSR. Éditions les arènes
Si cela vous intéresse de réfléchir au lien entre la gestion mentale (et particulièrement le geste d’attention) et la méditation en pleine conscience, l’asbl IF Belgique propose une formation en avril 2018 :
Contenu : une initiation à la médiation à la pleine conscience afin d’établir le lien entre la méditation et le geste d’attention.La méditation est un outil qui permet d’affiner l’activité perceptive et, à sa suite, l’activité évocative, de renforcer la concentration, d’harmoniser le vécu et de procurer davantage de sérénité. Il est alors plus facile pour la personne de développer ses moyens d’apprendre. Public cible :Toute personne accompagnant des apprenants. Connaître au moins les bases de la gestion mentale est un atout, mais n’est pas indispensable.
Sur le net et ailleurs, les enseignants sont régulièrement en recherche d’idées, de contenus, de sons, d’images, … qu’ils collectent pour enrichir leur cours et leur pratique pédagogique.
Ces idées, contenus, sons et images sont parfois protégés et pour s’en servir, il est indispensable de vérifier si c’est autorisé et comment ça l’est. C’est une question de respect de la loi sur les droits d’auteur, d’honnêteté intellectuelle et c’est une belle manière de montrer l’exemple aux élèves auxquels il est souvent reproché de faire du simple copié-collé ou plagiat.
Les outils de licence “Creative commons”, dont il est question dans cette vidéo (mise en ligne par le Ministère Français de la Culture en 2014), permettent d’y voir plus clair dans les droits d’auteur grâce à une symbolique commune dont il est utile de connaître la signification.
Voici un exemple extrait de cet article (cc Creative Commons), actualisé en 2017.
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions
CC BY-NC-SA Cette licence permet aux autres de remixer, arranger, et adapter votre œuvre à des fins non commerciales tant qu’on vous crédite en citant votre nom et que les nouvelles œuvres sont diffusées selon les mêmes conditions.
Enfin, dans cette infographie disponible sur Wikipedia et trouvée sur Twitter via le compte d’un enseignant (Alain Michel,@alainmi11), vous pouvez voir les 7 licences de partage et de modificiation.
A bon entendeur!
Vidéo BY CANOPé, réalisée par Christian Richard, Corine Gireau et Carole Urban
Dans le cadre d’un MOOC (Massive Open On Line Course) sur “La classe inversée à l’ère du numérique” (accessible sur la plateforme “FUN MOOC” CANOPé), j’ai eu l’occasion de visionner cette vidéo (“La modélisation en pédagogie“) qui présente notamment le témoignage d’une enseignante de SVT (sciences et vie de la terre), Catherine Hupin (voir son blog ici). Elle a proposé à ses élèves de jouer la circulation sanguine. Elèves qui ont donc du réfléchir à la façon de modéliser cela de façon à pouvoir le représenter dans un jeu de rôle. Cela a été filmé par l’enseignante, une manière de motiver les apprenants puisqu’il faut que le message passe clairement en images!
Il s’agit d’une piste pour aider nos élèves à comprendre, “prendre pour eux, en eux”, ces concepts parfois difficiles d’accès dans leurs présentations classiques.
Pourriez-vous identifier, dans vos cours, une séquence à “jouer” par vos élèves?
Cette belle infographie met en évidence ce que l’apprenant peut faire avant, pendant et après une séquence d’apprentissage pour mieux apprendre.
Elle a été réalisée par Pascal Bellanca-Penel (@pBellancaPenel), enseignant (français) du secondaire en physique-chimie. Je l’ai trouvée sur le réseau social Twitter (via @LaeticiaFerrari), mine d’or pour trouver des ressources pédagogiques.
Dans ce schéma, il est question de motivation et d’engagement, d’attention, de réactivations pour consolider, d’appui sur les erreurs. Des notions présentes dans la gestion mentale, ici associées aux neurosciences.
Pourriez-vous imaginer comment traduire en termes de gestion mentale les différents éléments de ce “parcours” pour mieux apprendre?
Après cette première période de l’année et vos deux premiers jours de formation, voici le temps des suivis en école.
En quoi consistent-ils?
Je viens vous à votre rencontre, dans votre établissement scolaire, et nous travaillons pendant deux heures de cours avec votre petite équipe de collègues engagés dans la formation en gestion mentale.
En général, ce temps d’échange est structuré comme suit:
une activité d’inclusion ou de “préchauffage”, voire un moment de prise de contact avec celles et ceux qui ont eu Hélène comme formatrice;
un partage de vos questions et de vos pratiques, colorées par la gestion mentale: qu’avez-vous mis en place dans vos classes depuis les deux premières journées de formation?
la découverte d’un outil que je vous présente;
une mise en projet, en 3 dimensions, pour les semaines et mois à venir.
A bientôt!
En formation initiale, vous découvrez le geste de mémorisation tel que modélisé par Antoine de La Garanderie. Un des incontournables de ce geste est la nécessité absolue de réactiver plusieurs fois une connaissance si notre objectif est qu’elle s’inscrive dans notre mémoire à long terme.
Hermann Ebbinghaus l’avait mis en évidence bien avant, avec sa fameuse courbe de l’oubli. Sur le blog “Sydologie” (magazine de l’innovation pédagogique), vous pouvez lire un article qui en parle simplement et clairement.
“D’après Ebbinghaus, voilà comment évolue l’apprentissage d’une information:
tout de suite après l’arrêt de l’information, on retrouve environ 75% de l’information assez facilement; 10 minutes plus tard, on retrouve environ 80% de l’information : les neurones s’organisent en réseaux, trient et installent l’information; passé 24h, on perd très rapidement l’information pour se retrouver à 20% de l’information une semaine plus tard.”
Cela implique pour l’enseignant d’accompagner ses élèves dans les multiples rappels à programmer, en commençant par leur donner le temps de faire le premier en classe, en s’appuyant sur le numérique (par exemple pour leur préparer des “flashcards” – j’en ai déjà parlé ici), en créant des fiches de mémorisation en fin de chapitre, etc.
Dans notre culture scolaire et sans doute également notre culture générale, l’échec est mal vu, mal vécu, sanctionné (à l’école, par de mauvaises notes …).
Or “c’est en se plantant que l’on s’enracine” (auteur inconnu)!
Le philosophe français Charles Pépin a écrit un livre très intéressant sur “Les vertus de l’échec”. Il en parle ici, lors d’un passage à l’antenne de France Inter en septembre 2016.
Ça dure un peu plus de 6 minutes, c’est à écouter! Cet écrivain est aussi prof de philo et il nous explique, entre autres, comment il a changé sa manière de traiter les copies ratées de certains de ses élèves. En gestion mentale, c’est bien ce que nous faisons quand nous disons aux élèves que s’ils réussissent, c’est bien et que s’ils ratent, c’est tout aussi bon. Cela revient à traduire de mauvaises notes en messages positifs: “Ton échec est intéressant pour telle et telle raison, c’est bien! Que peux-tu en apprendre? Que changerais-tu si tu devais refaire ce travail?”.
Et si nous prenions le temps de réfléchir à la façon dont nous pouvons aider nos élèves à changer de perspective et à regarder leurs “ratages” autrement, plutôt comme des leviers?
L’évocation est un des concepts de base de la pédagogie des gestes mentaux. Il est donc fondamental de l’avoir bien compris pour pouvoir intégrer les autres concepts propres à la gestion mentale.
Voici un essai réalisé avec le logiciel Moovly (déjà utilisé dans l'article du 25/04/2017 "En guise de conclusion de la matinée du 8 mars" 🔻).
Dans nos présentations, nos schémas, nous ajoutons régulièrement des pictogrammes qui appuient nos propos, les illustrent, les mettent en évidence.
Nous pouvons aller les chercher sur des sites qui en proposent, libres de droit.
Mais nous pouvons également les dessiner nous-mêmes grâce à un service en ligne proposé par Google: AUTODRAW.
C’est assez bluffant, car même si votre trait est hésitant, grossier, imprécis, ce service vous propose une série de pictos dont le tracé ressemble au vôtre. Il vous reste à faire votre choix, à enregistrer l’image et à l’inclure dans votre document!
Un exemple: mon tracé à gauche, la proposition d’Autodraw à droite.
Le cerveau… Un organe du corps humain encore méconnu! Ceci dit, les neurosciences mettent à jour régulièrement de nouvelles informations qui permettent de mieux comprendre comment notre cerveau fonctionne, notamment quand nous apprenons.
Et si nous tentions d’expliquer (dans les grandes lignes, sauf peut-être dans un cours de science) ce fonctionnement, car certaines de ses caractéristiques viennent valider les recherches d’Antoine de La Garanderie.
En guise de support, une série de vidéos en ligne ont été répertoriées ici, sur le blog “Dessine-moi une idée”, de Philippe Paku, formé au MindMapping par Tony Buzan.
Un exemple de vidéo ci-dessous: “A quoi sert le cerveau?”, issu de la collection “Un jour, une question”.
Quand nous abordons en formation la découverte du geste d’imagination, fondamental dans tous nos apprentissages, nous constatons que de nombreux verrous sont à l’oeuvre pour entraver son déploiement.
Dans cet article de Marco Bertolini qu’il a publié sur son blog, l’auteur évoque un verrou, celui de la recherche de LA bonne réponse, en se basant sur plusieurs références intéressantes, dont:
sa propre expérience de formateur et d’enseignant;
une conférence TED de Sir Ken Robinson, très sévère vis-à-vis de l’école qui selon lui tue la créativité et qui explique les mécanismes de pensées divergente et convergente, menant à la meilleure réponse et pas à l’unique réponse;
le livre de Gerald Bronner, “La démocratie des crédules”:
il y écrit cette satisfaction d’avoir trouvé une « bonne réponse » qui nous dispense d’aller plus loin. Dès que nous avons trouvé ce que nous considérons comme une « bonne réponse », notre curiosité est satisfaite. Nous ne ressentons plus le besoin d’investir davantage de temps et d’énergie à une réponse peut-être plus complexe mais plus innovante et plus enrichissante.
Je vous propose d’aller lire cet article et de vous positionner vis-à-vis de ce verrou: en tant qu’enseignant, quelle place accordez-vous aux autres réponses que celle que vous attendiez? Comment pourriez-vous, dans le cadre de votre cours, laisser se déployer une pensée divergente dans un premier temps, convergente dans un deuxième?
En lien avec l’ouvrage d’Alain Taurisson et de Claire Herviou, “Pédagogie de l’activité: pour une nouvelle classe inversée” (dont il est question dans l'article du 2/09/2017 "un livre intéressant sur la pédagogiqe de l'activité") 🔻, voici une courte vidéo qui démontre l’intérêt de faire collaborer les apprenants entre eux pour mieux apprendre.
Philippe Van Goethem est enseignant en français, à la retraite depuis quelques années et pourtant toujours très actif puisqu’il continue à donner des formations continuées à des collègues via le Cecafoc et qu’il a créé le site Fralica:
“Ce nouveau site vise à soutenir les enseignants de Belgique francophone désormais chargés d’enseigner une unité d’acquis d’apprentissage (UAA) centrée sur la réflexivité.
Il a été conçu en appui de la formation “Intégrer la compétence réflexive dans le cours de français.” et a bénéficié des apports de collègues et d’enseignants participants.
En guise d’apéritif, voici deux articles introductifs:
Au coeur du cours de français : la compétence réflexive, juin 2015
Compétence réflexive : même pas peur ! septembre 2015″
Pour tous ceux d’entre vous qui sont amenés depuis 2 ans à enseigner et à évaluer l’UAA0, ou compétence réflexive, ce site est une mine d’or à consulter absolument!
Et si vous faites partie des professeurs concernés par une des demi-journées interécoles du projet gestion mentale, vous aurez l’opportunité de rencontrer Philippe qui sera normalement présent pour co-animer ces séances de réflexion et de travail.
Sur l’excellent site Universcience.tv, je vous invite à aller regarder une série de 9 vidéos réalisées sur le thème des mathématiques: 6 chercheurs mathématiciens (Michèle Audin, Sylvia Serfaty, Dominique Picard, Jean-Pierre Bourguignon, Moreno Andreatta et Thierry Barbot), dans cette série Parlez-nous de mathématiques, se prêtent au jeu des questions-réponses sur leur métier et leurs recherches.
De quoi peut-être nourrir le versant expliquant de certains apprenants? Qu’en dites-vous, chers collègues professeurs de math?
Sur ce site, appelé “La Cliothèque”, vous trouverez des comptes-rendus d’ouvrages essentiellement en lien avec l’histoire et la géographie, mais aussi parfois avec la pédagogie, à explorer pour y glaner des pistes, des idées en lien avec le métier d’enseignant et les matières précitées.
J’ai repéré un conseil de lecture: “Les neurosciences au cœur de la classe”, sous la direction de Pascale Toscani, Chronique Sociale, 2014.
Voici un extrait de la présentation de l’ouvrage, rédigée par Jean-Pierre Costille, pour les Clionautes.
“Vers une pédagogie de l’attention –
Cette partie précise d’abord les trois formes d’attention dont chacun est doté et décline quelques pistes concrètes pour la classe. Les auteurs pointent les limites attentionnelles en rappelant par exemple l’expérience de Chabris et Simmons autrement baptisée expérience du « gorille invisible ». Il faut aussi tenir compte du fait que, malgré une activité parfois frénétique, nous ne sommes pas multitâches. Il est fondamental d’en tenir compte quand on fait classe. Les auteurs proposent un très utile tableau sur les « instructions qui favorisent l’attention ». Ils plaident aussi pour que ces informations soient communiqués aux élèves, par exemple durant les heures d’accompagnement personnalisé.
La mémoire, les mémoires et l’apprentissage –
Ce chapitre permet de distinguer les cinq grands systèmes de mémoire en insistant aussi sur le rôle et les limites de la mémoire de travail. Le chapitre aborde en quelques lignes très claires ces cinq formes de la mémoire. L’encodage, la consolidation et le rappel sont également trois aspects essentiels dont il faut tenir compte. Au niveau de la réactivation, il faut laisser du temps aux élèves au début, pendant, ou à la fin des cours en présence du professeur.“
Il s’agit à mon sens d’un excellent complément à la pédagogie des gestes mentaux et dans le cas présent, aux gestes d’attention et de mémorisation.
En cette période de rentrée, l’asbl IF Belgique publie son agenda de formations pour l’année civile 2018. Il est consultable ici.
A noter les 2 journées sur le thème de la pleine conscience et du geste de l’attention, une nouveauté qui permet à deux approches de se rejoindre car elles sont complémentaires.
Je viens de terminer le livre “Pédagogie de l’activité: pour une classe inversée, Théorie et pratique du travail d’apprendre”, coécrit par Alain Taurisson (professeur de mathématiques) et Claire Herviou (professeur de français), chez ESF Editeur, 2015.
Ce que j’ai beaucoup apprécié dans cette lecture, c’est le message “fil conducteur” des auteurs sur le fait qu’être acteur de son apprentissage, se lancer dans un travail et le piloter jusqu’au bout, cela s’apprend et donc, cela se forme.
Selon le principe de la classe inversée, je peux proposer à mes élèves de regarder une vidéo à la maison pour découvrir une matière puis, en classe, de répondre à leurs questions et leur demander de réaliser des exercices, des applications. Ce modèle pédagogique ne va pas de soi, il s’accompagne de façon rigoureuse et précise si je veux observer des effets réels sur la façon dont les élèves vont gérer leurs stratégies d’apprentissage en autonomie.
Alain Taurisson connaît bien la gestion mentale et présente avec sa collègue Claire Herviou ce qu’ils ont appelé la “pédagogie de l’activité” qui garantit l’engagement de chaque élève dans toutes les étapes d’un travail scolaire. Le livre regorge d’exemples, d’outils utilisables tels quels ou transférables, le tout fondé sur des références théoriques pertinentes, dont celles de la pédagogie des gestes mentaux d’Antoine de La Garanderie.
Bref, une lecture inspirante en ce début d’année scolaire!
Les vacances touchent à leur fin, vous avez commencé à préparer votre rentrée scolaire.
L’avez-vous fait en intégrant la pédagogie des gestes mentaux dans vos mises en projet?
Pensez aux outils que vous avez à votre disposition:
vos notes de formation et de suivi;
le questionnaire reçu en fin de niveau 1 qui vous invite à observer votre pratique de la gestion mentale en classe;
les ressources partagées sur ce blog;
votre expérience déjà accumulée;
vos collègues avec lesquels je vous invite à discuter, échanger, sur vos idées, vos questions, vos doutes, …
De plus, vous connaissez mon adresse mail et je suis à votre disposition si vous souhaitez solliciter un suivi. A vos claviers si c’est le cas!
Bon retour dans vos écoles, chers collègues, et au plaisir de vous revoir bientôt!
Année scolaire 2016-2017
Voici une année riche qui se termine:
39 d’entre vous ont clôturé leur cycle de 3 années de formation et de suivi, ayant acquis ainsi un degré certain d’expertise à mettre au service des élèves et de l’école: BRAVO à chacune et chacun d’entre vous!
17 ont terminé leur niveau 2 et se sont inscrits pour la suite en 2017-18: GÉNIAL!
28 ont terminé leur niveau 1 et 26 ont manifesté leur souhait de poursuivre l’année prochaine: EXTRA!
Le 30 mai, nous avons rencontré les directeurs liés au projet qui ont réitéré leur intérêt (voire leur enthousiasme!) et leur confiance, nous donnant leur aval pour organiser la suite dans ce qui sera “l’année 4”. Ils témoignent du fait que votre implication dans la formation et le suivi porte des fruits: pendant les conseils de classe, dans les dynamiques de classe, dans le travail entre collègues, dans votre regard sur les élèves, …
Nous vous tiendrons au courant des groupes, des dates, dès que vos directions auront approuvé le calendrier que nous leur avons proposé.
D’ici là, passez d’excellentes vacances, bien méritées après une année scolaire remplie de réflexion sur votre pratique d’enseignant, d’essais pédagogiques, de remises en question professionnelle, de progrès avec vos élèves, de défis relevés en classe, bref, un investissement conséquent pour mieux accompagner vos apprenants sur leur chemin d’apprentissage.
Il existe des publications spécifiques à certaines matières et dans lesquelles il est question de gestion mentale. En voici une liste, si vous souhaitez compléter vos bibliothèques et trouver de l’inspiration pour transférer la gestion mentale dans vos cours:
Collection Van In “Appprends à apprendre”, décliné pour:
les langues (par Marise Vanderwalle et Aubert Verdonck),
le français (12-15 ans par Dominique Delatte, Pierre-Paul Delvaux, Caroline Fabry, Janine Gavage et Michèle Naples – 16-20 ans par Nicole Colen et Pierre-Paul Delvaux)
les sciences (par Marie-Hélène Holsters),
les maths (par Jean-Pol Escoyez).
En français:
Marc-Albert MORIAME, Outils d’orthographe, Une méthode simple à l’usage de tous, Les éditions namuroises, 2003.
Marc-Albert MORIAME, Outils d’orthographe, Jeux et exercices, Les éditions namuroises,2004.
Marc-Albert MORIAME, Outils de conjugaison. Une méthode simple à l’usage de tous. Les éditions namuroises, 2006.
En maths:
Armelle Geninet, Faites-les réussir en maths, de l’école à l’entrée au lycée, Chronique Sociale, 2015.
En sciences:
Paul BOXUS, Des chemins de la réussite, La gestion mentale en renfort des classes de sciences, De Boeck, 2015.
Georges GIDROL, Faites-les réussir en physique-chimie, avec l’appui de la gestion mentale, Chronique Sociale, 2016.
Vous avez également reçu dans vos notes de formation une bibliographie largement inspirée de celle accessible ici via le site d’IFBelgique.
“Mauvais élèves”: un documentaire sur l’école, basé sur des témoignages de “mauvais élèves”… Vous pouvez voir la bande-annonce ici.
En quoi cela peut-il être en lien avec la gestion mentale?
Bien sûr, il faudrait avoir vu le film pour répondre finement à cette question.
Mais de façon spontanée, je vois directement un lien avec le sommet “Messages positif – motivation – confiance en soi” du triangle du projet. Car nos encouragements, nos paroles valorisantes, nos mots bienveillants et positifs pour nos élèves, constituent autant de nourriture pour leur estime d’eux-mêmes… Ce qui semble avoir fait défaut à ces “mauvais élèves”.
Qu’en pensez-vous? Comment être attentifs à ce que nous donnons comme messages à nos apprenants? Que ce soit en classe ou dans les bulletins, essayons de penser à renvoyer du positif à chacun, y compris (surtout?) à ceux qui sont démotivés, en grande difficulté scolaire…
Vivement que ce film sorte chez nous!
“UN FILM CONTRE L’ÉCOLE ?
Bien que les témoignages laissent parfois songeurs quant à la façon dont l’école traite des enfants en difficulté scolaire, ce n’est pas un film contre l’école mais plutôt un film pour la faire évoluer et faire remonter aux responsables de cette noble institution, le vécu de ceux qui ont souffert de ses méthodes.
En fouillant la mémoire des mauvais élèves d’hier nous y trouverons peut-être des réponses aux échecs scolaires d’aujourd’hui. C’est un “feed back”, un retour d’expérience de ceux qui n’ont pas pu intégrer le système scolaire tel qu’il est conçu et qui désormais ont assez de recul pour juger leur parcours et les raisons d’un échec.”
Un témoignage (article à lire, émission à réécouter en podcast et exemple en vidéo: un exposé sur l’hippopotame réalisé par un tout jeune élève) de Julie Drossaert, relayé par la radio publique 1ère, sur l’utilisation du schéma heuristique pour mémoriser.
Ressources également sur son blog.
C’est le témoignage de Sébastien Martinez, champion de France de mémoire en 2015 (oui, oui, c’est une discipline visiblement récompensée!) et devenu “formateur en mémoire”.
Dans cet article du Monde, il évoque son expérience en tant qu’étudiant qui mémorisait sans s’amuser et donne des conseils pour faire autrement.
Deux extraits choisis:
“Pour bien mémoriser les contenus, il faut créer des associations d’idées, donner du sens et créer du lien. Cela peut être un lien logique, celui qui est le plus encouragé dans le système éducatif. Mais il ne faut pas négliger le lien loufoque, celui qui est favorisé pour les enfants de 8 ans… mais que l’on encourage peu à partir du secondaire. Par exemple, je me souviens de la capitale du Mali, car le nom me fait penser au boxeur Mohammed Ali (M. Ali)… et « Bam ! K.-O. ! », d’où : Bamako !”
En terminologie “gestion mentale”, cela pourrait donner ceci: pour mettre en tête, il est utile de s’appuyer sur les paramètres 3 (les liens) et 4 (les liens inédits et donc potentiellement drôle).
“La technique la plus efficace pour réviser est donc celle de la « feuille blanche » : écrire au brouillon ce que l’on a retenu d’une notion ou d’un passage du cours, laisser courir ses idées et les restructurer. Quand cette phase est bien finie, qu’elle ait été courte ou longue, on peut seulement ouvrir son cours et le relire, ce qui permet de corriger, et de focaliser sa lecture uniquement sur ce qui est faux ou oublié. On va ainsi gagner du temps dans ses révisions, et de l’efficacité.”
Cela ressemble de près à la technique du “Ni rouge, ni vert”, n’est-ce pas? Et c’est tout à fait en phase avec la gestion mentale en tant que pédagogie de l’escamotage…
Je vous laisse découvrir le reste de l’article et vous invite à poursuivre la recherche de liens avec la pédagogie des gestes mentaux!
Vous l’avez bien compris: pour qu’une information conceptuelle s’inscrive à moyen puis long terme dans notre mémoire, il est indispensable de la réactiver mentalement plusieurs fois, à un certain rythme (voir les incontournables du geste de mémorisation et la courbe de l’oubli de Ebbinghaus).
Les “flashcards” (question d’un côté, réponse de l’autre) sont un moyen ludique pour réaliser cet entraînement et, cerise sur le gâteau, il existe à l’heure actuelle toute une série d’outils numériques pour les fabriquer.
Citons quelques exemples gratuits (liste non exhaustive!):
le logiciel Anki (utilisable sur PC, tablette et smartphone), qui vous permet de préparer des “paquets” de cartes que vous pouvez mettre à disposition de vos élèves pour les aider à réviser, qui personnalise le parcours de l’apprenant (les questions “ratées” sont à nouveau proposées à l’élève de façon automatique);
l’application Quizlet, qui permet la création de cartes, regroupées dans des fichiers “classes”;
le site Goconqr où il est possible non seulement de produire ces fameuses flashcards mais également de créer une carte mentale qu’il est possible d’animer;
et enfin Flippity, sur lequel vous pouvez présenter vos questions/réponses de plusieurs manières (en cartes, en listes, en nuages de mots, …) et qui permet de se baser sur un “Google Sheets” (équivalent d’Excel sur Google Drive) pour encoder les données.
Bon amusement!
Dans le cadre du projet “Gestion Mentale à Charleroi”, nous organisons pour la troisième année des rencontres inter-écoles afin de permettre aux professeurs de rencontrer des collègues qui enseignent les mêmes matières et de partager leurs expériences autour de l’utilisation de la gestion mentale en classe.
Le 8 mars, nous avons réuni une trentaine d’entre eux à l’Institut de la Providence (GPH) à Gosselies pour clôturer leur cycle de 3 niveaux de formation. Ce fut riche et intense car nous avons pu visionner 3 capsules vidéos montrant 3 enseignantes dans une séquence d’exploitation du dialogue pédagogique en classe. Cette mise en perspective sous forme de témoignage audiovisuel a permis de redynamiser l’envie des participants de tenter l’exercice.
Demain, le 19 avril, 33 professeurs des niveaux 1 et 2 auront l’occasion de préparer, avec des pairs, une séquence de cours qui intègre la gestion mentale. Cela se passera à l’Institut Sainte-Marie de Châtelet.
Un des objectifs du projet est de créer du réseau entre les enseignants de la zone, et ce genre de rencontre y contribue.
Il s’agit d’une vidéo réalisée par Alain Sotto (auteur du livre “Donner l’envie d’apprendre“).
Il n’y parle pas de la pédagogie des gestes mentaux, mais il y a moyen de faire des liens entre ce qu’il décrit dans la vidéo et des concepts de gestion mentale.
En effet, la méthode efficace présentée fait appel au geste d’attention (avec projets précis), et aux étapes de l’apprentissage telles que présentées dans le fameux schéma “Le chapeau (de ma tête)”: mise en projet d’attention, perception, évocation et restitution.
Il y ajoute l’entrainement (ou la réactivation) pour que cela soit, à terme, stocké dans la mémoire.
“La langue française est riche en pièges et mots difficiles à orthographier. Avec ces dessins, ludiques et pédagogiques, plus d’excuses ! Dans son livre ”99 nouveaux dessins pour ne plus faire de fautes”, Sandrine Campese réussit l’exploit de rendre l’orthographe amusante.”
Un exemple
9 autres dessins à découvrir ici, via TV5 Monde.
Voici un “sketchnote” (Aurelia Visuels) bien intéressant, basé sur une conférence TEDx de Eric Gaspar, professeur de math
A nouveau, je vous invite à faire des ponts entre ces informations et la gestion mentale!
Il s’agit d’une vidéo du module 4 du MOOC “Bâtisseurs de possibles”.
A vous de faire les liens entre le contenu de cette capsule et ce que la gestion mentale dit du geste d’attention!
En commençant ce projet il y a deux ans et demi, nous espérions pouvoir entrer en classe pour observer la pratique des enseignants sur le terrain. C’est bien en route!
Et la cerise sur le gâteau, c’était de penser que certains accepteraient d’être FILMES afin de pouvoir, en formation ou en suivi, montrer ce qui se passe en classe et en tirer des enseignements (d’où l’appellation VIDEO-FORMATION).
Nous y sommes!!! C’est parti, nous avons déjà 4 capsules vidéo en boîte, et 4 autres sont au montage.
Nous en utiliserons 3 le 8 mars lors de notre matinée de travail inter-écoles qui réunira 31 enseignants terminant leur niveau 3 de formation et de suivi.
Le CECAFOC, intéressé par le projet, a accepté de financer une partie de ces vidéos et nous avons donc fait appel à un cameraman professionnel pour leur réalisation. Pour les autres, nous travaillons en vidéastes amateurs.
Bravo et merci à ces enseignants, précurseurs et généreux.
Depuis la rentrée de janvier, 16 enseignants ont déjà ouvert la porte d’une de leurs classes pour être observé par leur formatrice en gestion mentale. Pour rappel, l’originalité de ce projet de formation dans le grand Charleroi (voir les détails ici et ici), c’est le suivi sur le terrain. Ils rejoignent les 6 qui avaient franchi le pas au premier trimestre et les 17 qui ont programmé cela d’ici le congé d’avril.
Au total donc, 39 professeurs auront relevé le défi. Et ce chiffre est loin d’être figé, nous referons un bilan fin juin.
Une des formes possibles pour ce suivi, c’est l’observation de la pratique de la gestion mentale en classe.
Cette étape, partie intégrante de la formation dans le niveau 3 et facultative dans les 2 premiers niveaux, a deux objectifs principaux:
l’observation de ce que l’enseignant met déjà en place en phase avec la pédagogie des gestes mentaux
le relevé de plusieurs leviers activables pour aller plus loin encore dans la mise en pratique de cette pédagogie sur le terrain.
Nous félicitons chacune et chacun de ces enseignants qui se sont engagés dans une réflexion sur leur posture pédagogique et qui avancent sur ce chemin passionnant et enrichissant, autant pour eux que pour leurs élèves.
Après “Chanter la conjugaison”, “Danser les maths”, voici le “Théorème de Pythagore expliqué avec des Legos” …
La musique qui accompagne peut être coupée car elle risque de perturber la perception de ce qui se passe dans cette très courte vidéo.
Et pourquoi pas ensuite mettre les élèves au défi d’illustrer/expliquer un autre théorème avec des Legos (ou autre chose, d’ailleurs). Aidons-les à être créatifs en math aussi et à solliciter leur imagination.
Aimer cette page est une manière de se tenir au courant des activités, informations, ressources disponibles sur leur site.
La dernière Feuille d’IF vient d’ailleurs de paraître et elle compile les réflexions et les témoignages sur le transfert dans les apprentissages collectés lors des rencontres autour de la gestion mentale de Wegimont, organisées en novembre dernier.
Nous avons déjà des pistes pour danser les maths, voici une idée pour chanter la conjugaison!
Cette vidéo est un mix de perceptions visuelle et auditive, qu’il est possible de dissocier. La perception auditive laisse la place pour que les apprenants chantent à leur tour et activent les connaissances liées à la conjugaison des verbes en “ER”. La perception visuelle avec une couleur spécifique pour les terminaisons pourra également être évoquée par les élèves afin de mettre en mémoire la leçon.
A l’époque des émissions de téléréalité qui s’appuient sur le chant, c’est un canal de perception à explorer…
Les cartes mentales ou mindmaps ou schémas heuristiques constituent un outil pertinent dans l’apprentissage et peuvent être mis au service des 5 gestes mentaux: réaliser un tel schéma permet en effet de faciliter l’évocation, renforcer l’attention, optimiser la mémorisation, favoriser la compréhension, entretenir la réflexion, déployer l’imagination. Oui, oui, rien que ça!
Vous trouverez ici (sur le site Carrefour Education du Québec) un dossier complet avec un tas de ressources sur ces cartes mentales.
Encore les maths…
Il s’agit d’une vidéo qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux: “When a mathematician dances”.
C’est donc possible de danser des maths!
C’est une question qui revient en boucle: comment, dans certaines matières plus abstraites, comme les mathématiques, aider les élèves à donner du sens à ce qu’ils apprennent?
En gestion mentale, nous savons combien c’est important que l’apprenant puisse se mettre en projet par rapport à une tâche d’apprentissage. Le fait de pouvoir relier ce qu’il y a à faire avec une situation concrète va alimenter le moteur interne de l’élève, va l’aider à être actif mentalement pour réaliser l’exercice.
Pour illustrer cela, un exemple proposé par un enseignant en mathématiques sur son blog, destiné à des élèves du niveau collège (3 premières années du secondaire):
D’une situation réelle au langage mathématique: exemple du billard
Evaluer, corriger, rayer, entourer, barrer, pointer, montrer: l’erreur est traquée par l’enseignant, souvent mise en évidence en rouge.
Les élèves la vivent comme une sanction, comme un message négatif.
Et si nous leur apprenions à faire de l’erreur un tremplin? Et si nous étions attentifs à souligner aussi ce qui est bon, bien, correct? Et si nous participions au changement du statut de l’erreur?
Je vous invite à lire l’article publié sur le blog “Le petit journal des profs”, vous y trouverez des constats, des idées, des pistes, dont une partie s’appuient sur les neurosciences. Il y a matière à réflexion!
Jolie petite vidéo (publiée par Stepchange sur Youtube, en anglais sous-titré), qui montre la puissance des encouragements (ou messages positifs) sur la mise en projet de ceux que nous accompagnons sur les chemins de l’apprentissage, notamment quand ils font face à un obstacle.
Ces messages positifs sont à semer, à distribuer sans compter, nos élèves en ont besoin pour nourrir leur confiance en eux et leur motivation pour apprendre.
Nous sommes bien dans l’esprit de la pédagogie des gestes mentaux en pensant et en agissant ainsi!
Nuage de mots extraits des métaphores
Il s’agit du blog de Guy Sonnois, professionnel de l’éducation en milieu scolaire, spécialisé dans l’accompagnement d’adolescents en difficulté d’apprentissage. Il est l’auteur du livre “Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux”, Chronique Sociale, 2009.
Il a créé un blog qu’il alimente régulièrement et dans lequel il partage des ressources très intéressantes, souvent en lien avec la gestion mentale. A découvrir ici.
Ces 11 et 12 novembre 2016, IF Belgique a organisé les 4èmes rencontres autour de la gestion mentale, à Wégimont, sur le thème du transfert.
Dans ce cadre, j’ai préparé un diaporama pour illustrer comment j’accompagnais mes élèves de 6ème année dans cette dynamique: acquérir une maîtrise conceptuelle des notions de croissance et de développement économiques pour ensuite transférer cela dans deux domaines très différents: un petit strip (BD) humoristique et une lettre ouverte.
Petite précision: les exemples “Bluebirds” sont authentiques, et contiennent des erreurs orthographiques liées à cette authenticité…
Vous pourrez lire plus en détail le cheminement suivi dans le document joint à cet article.
Si vous avez des questions, à votre clavier pour me les faire parvenir.
IF Belgique organise une nouvelle formation pour devenir praticien en gestion mentale. Pour y avoir accès, il faut avoir suivi les 4 niveaux de gestion mentale. Cette formation aura lieu en 2018, et pour s’y inscrire, cela se passe en 2017. Les détails sont ici.
Sur le blog de Gestionmentale.org créé par Frédéric Rava, formateur en gestion mentale en France, un témoignage de Nathalie, enseignante qui a testé quelque chose en classe pour faire comprendre à ses élèves que mémoriser, ça a du sens. Son objectif est de donner à ses apprenants la motivation nécessaire pour mettre en tête leurs leçons.
C’est vraiment intéressant!
A lire ici.
A nouveau via la Feuille d’IF 32, avec l’autorisation de l’asbl IF Belgique et de Xavier Dubois, professeur de mathématiques, nous vous partageons un témoignage de transfert de la gestion mentale en classe.
Merci à IF Belgique ( et à Hélène Delvaux en particulier) et à Xavier Dubois!
Ce témoignage est paru dans la feuille d’IF de juin 2016 et nous remercions une nouvelle fois l’asbl IF Belgique (et Hélène Delvaux en particulier) qui nous permet de le diffuser ici.
Grand merci également à Elodie Girboux qui accepte la publication de l’article sur ce site.
Vous pourrez le lire dans l’article de La Libre (publié en ligne le 13 octobre 2016) qui accompagne la vidéo, c’est la revue scientifique “Science” qui a mis au défi des doctorants dans différents domaines scientifiques à danser leur thèse.
Une jeune médecin de 29 ans, Emmanuelle Alaluf, l’a relevé.
Danser une thèse en biologie, c’est fait!
Cela illustre bien comment nous pouvons transmettre de l’information complexe via d’autres canaux de perception que les traditionnels visuels et auditifs. Et ce serait très intéressant de pouvoir mener un dialogue pédagogique avec cette jeune scientifique pour mettre des mots sur les stratégies mentales qu’elle a mises en oeuvre pour traduire sa thèse en chorégraphie.
Un bel exemple, inspirant! Si nous invitions nos élèves à danser une règle de grammaire, à chanter une présentation orale en anglais, à mimer la résolution d’un exercice mathématique, à scénariser la mondialisation en économie, …
Qu’en pensez-vous?
Dès lundi prochain, les rencontres de suivi post-formation recommencent avec 16 enseignants qui ont découvert la gestion mentale l’année scolaire passée.
Nous aurons l’occasion d’échanger sur la façon dont ils se sont mis en projet de transférer la gestion mentale dans leurs classes, ce qui a changé dans leurs pratiques pédagogiques, ce qui a bien fonctionné, et les difficultés rencontrées.
Jeudi et vendredi, ce sont les niveaux 3 qui débutent et qui concernent 48 professeurs: une réelle première car ce niveau a été conçu autour du dialogue pédagogique de groupe. Cela correspond mieux au terrain des enseignants, la classe, même si certains d’entre eux sont amenés à pratiquer des accompagnements plus individualisés d’élèves en difficulté.
A suivre!
Le projet rentre dans sa troisième année. 91 enseignants de 17 écoles du “grand Charleroi” vont poursuivre ou commencer le transfert de la pédagogie des gestes mentaux dans leur pratique professionnelle.
Voici un article qui décrit ce projet, avec ses 3 annexes. Il a été écrit par Hélène Delvaux-Ledent pour la Feuille d’IF publiée en décembre 2015. L’asbl nous autorise à le partager ici, nous remercions vivement IF Belgique!
Année scolaire 2015-2016
Dans la rubrique AGENDA, présentation des “4èmes rencontres autour de la gestion mentale”, avec pour thème le transfert en lien avec la gestion mentale, les 11 et 12 novembre 2016.
Le geste de compréhension mobilise notre capacité à faire des liens de toutes sortes:
avec ce que nous connaissons déjà (représentations, stock de connaissances, …)
avec le sens des mots (étymologie, définition, polysémie, …)
avec du concret (Paramètre 1), du symbolique (paramètre 2), de l’inédit (paramètre 4)
avec les causes et conséquences
sur un plan logique (liens d’attributions, de sériations, d’analogies)
grâce à un questionnement (CQQCOQP, les 5 questions de Guy Sonnois, …)
Nous pouvons entraîner nos élèves à faire ces liens, guider leur recherche de sens en leur proposant des activités précises, des démarches de questionnement, des outils comme le mindmap.
Si vous avez des idées, elles sont les bienvenues, pensez à les partager.
IF (Initiative et Formation) Belgique est une asbl qui oeuvre pour diffuser la pédagogie des gestes mentaux en Belgique.
Sur le site, vous trouverez des articles à lire dans les archives mais aussi des liens vers des ressources et témoignages récoltés dans le cadre de 2 projets européens (Projet Co-Nai-Sens et projet Signes et sens). Vous aurez aussi accès à l’agenda des formations et rencontres organisées autour de la gestion mentale.
A découvrir ici
Voilà, comme promis, nous répondons à votre attente de bénéficier d’un endroit en ligne pour venir déposer des ressources ou en consulter, pour y poser vos questions, y partager vos expériences.
Nous veillerons à ce que le cadre dans lequel cela se passe soit bienveillant et convivial. Nous sommes toutes et tous en chemin vers l’utilisation de la gestion mentale dans nos pratiques professionnelles et cela implique des essais-erreurs, de l’imparfait, du progressif.
Nous vous invitons à être proactifs et à vous servir de cette ressource. Si vous rencontrez des difficultés à l’exploiter, pensez à nous contacter.
Virginie Matthews
François Saucin